3 ~ Amandine

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Eugénie m'a vraiment fait peur. Quand elle a crié pour l'araignée, j'ai cru qu'elle s'était blessée, ou même pire...

Mais Seigneur, son corps, elle est réellement magnifique...
Amandine!

Je tiens énormément à chacune de mes coéquipières. Si il arrive quoi que ce soit à l'une d'entre elles, je ne sais pas comment je réagirais.

Sûrement très mal.

Mais ce n'est pas le sujet. Le match contre la Norvège, c'est demain. Il est 23h, et merci la coach, on doit aller se coucher comme les petits enfants.

On est à l'hôtel dans Nice, puisque le match contre la Norvège est au stade Allianz Riveira, de Nice donc.

Le problème, c'est que je n'ai pas vu Eugénie depuis une demi-heure, et que c'est elle qui a les clés de notre chambre ( ce sont des chambres de deux pour tout le monde). Je fais un tour des chambres des filles pour leur demander si elles ne l'ont pas vu, mais les réponses sont négatives.

À la dernière chambre, je désespère: soit j'apprends où elle est, soit je suis condamnée à la chercher sans aucun indice. Je toque à la porte, c'est la chambre de Sarah (Bouhaddi) et Delphine (Cascarino).

" - Oui? "

J'entre et leur dit aussitôt l'objet de ma visite.

" - Vous auriez pas vu Eugé? C'est elle qui a les clés de notre chambre. "

" - Non, désolée. " disent-elle après avoir réfléchi quelques instants.

Alors que je m'apprête à repartir, dépitée, Sarah reprend la parole.

" - Ah si, attends! Mais c'était il y a à peu près trente minutes, par contre. "

" - Dis quand même! "

" - Elle sortait par la baie vitrée et quand je lui ai demandé où elle allait, elle m'a dit au stade pour s'entraîner. Je lui ai dit de ne pas y aller, mais elle m'a ignorée. "

" - Et tu ne l'as pas retenue? " je commence à m'énerver.

" - C'est que... T'aurais dû voir sa tête, je pense que t'aurais fait la même chose que moi. "

" - Qu'est-ce qu'elle avait sa tête? "

" - Elle avait l'air... Triste... Non, brisée! C'est ça, brisée. "

" - Heu, ok... Merci, alors. "

Sarah me fait un petit sourire compatissant et je sors de la pièce en refermant la porte. Je parcours quelques couloirs et arrive enfin à la baie vitrée où on peut sortir pour aller au stade. La pleine lune éclaire assez bien, et je peux voir le chemin.

Cet hôtel est plutôt bien foutu: un parc juste à côté possède un petit terrain d'entraînement.

Je fais le trajet de cinq minutes à grands pas. Pendant toute cette marche, un tas d'hypothèses se créent dans mon esprit. Qu'est-ce que voulais dire Sarah? J'espère qu'elle a rien de grave... Quand j'arrive enfin, je ne vois personne. Je souffle, énervée, et tourne les talons. Mais j'ai à peine fait trois mètres que je m'arrête soudainement. Un reniflement pas très discret a brisé le silence.

Je me retourne et ne voie personne. Le stade face à moi possède une seule tribune, sur un des petits côtés, celui qui est face à moi. Je la dépasse pour arriver sur le terrain.

Un amour du ballonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant