Dimanche 23 juin, 20h45
Le stress.
Ce truc qui te prend, qui t'attrape férocement et qui te lâche plus.
Ce truc qui me donne des coups dans le ventre alors que j'essaie de me calmer, pour ne pas gâcher mon jeu.
Je suis assise sur un banc dans le vestiaire, et seuls quelques chuchotements brisent le silence. Toutes les filles se concentrent, c'est normal.
Corinne vient de nous faire un dernier debrief de ce qu'on doit faire, et la pression monte de plus en plus à mesure que le temps avance.
J'ai fermé les yeux en appuyant ma tête contre le mur. Mon genou gauche tressaute incontrolâblement, malgré mes efforts pour l'immobiliser.
Une main vient se poser sur ma cuisse, et aussitôt le tremblement s'arrête. Je n'ai pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que c'est Amandine. Son odeur m'a traversé les narines avant qu'elle ne me touche.
Elle ne sent rien de définissable en particulier, juste elle, et ça me suffit pour la reconnaître, c'est tout.
Je pose ma main sur la sienne, et elle retourne sa main pour prendre la mienne et me la presser afin de me donner du courage. Je la serre à mon tour, tout en expirant lentement.
Fais le vide dans ton esprit, surtout ne penses à rien.
Tu te concentres sur la boule de stress dans ton ventre, et tu la pousses hors de toi.
Voilà, comme ça...La voix de ma mère, qui me rassurait avant mes matchs importants de jeunesse, résonne comme avant chaque rencontre dans ma tête.
Je commence à faire des ronds avec mon pouce sur le dos de la main d'Amandine. Sa main se détend, alors je continue. Elle m'a aidé, en me prenant la main, à me concentrer pour expulser le stress hors de moi. La moindre des choses, c'est de lui rendre la pareille.
Après une ou deux minutes, la voix de la coach vient briser le calme du vestiaire.
" - Allez les filles, c'est l'heure. Bonne chance! "
J'ouvre enfin les yeux et les tourne aussitôt à ma gauche, sur Amandine. Elle a eu la même réaction que moi, et elle me fait un léger hochement de tête. On se lève en séparant nos mains, pour partir dans le couloir.
Quand on nous dit d'entrer sur le terrain, je prend la main de l'enfant à côté de moi, qui me sourit alors timidement. Je lui rends ce geste, et on suis les autres dans le stade.
On se place, et après l'hymne brésilien, c'est la Marseillaise qui résonne dans le stade.
À la fin, les enfants retournent en coulisse alors qu'on se place. Je vois Amandine parler quelques instants avec Marta (la capitaine brésilienne) et l'arbitre, puis elle se place, et un coup de sifflet résonne.
C'est parti.
Pendant les vingt premières minutes, je me rends compte que le match ne va pas être de tout repos. Il y a déjà eu des fautes, et ça risque bien de continuer tant que l'arbitre ne sanctionnera pas.
Du côté attaque, on fait ce qu'on peut, mais la défense brésilienne est bien présente.
À la 21', Kadi (Diani) dépasse la défense brésilienne et centre. Barbara, la gardienne brésilienne, rate sa sortie, puisque Valou (Valérie Gauvin) fais une tête qui finit au fond des filets.
Mais les deux joueuses restent au sol, et après intervention de la VAR, l'arbitre invalide le but, considérant que Valérie a fait une faute sur la gardienne. Le public fait comprendre son mécontentement de cette décision a travers de nombreux sifflets, mais on n'influence pas un arbitre comme ça.
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Un amour du ballon
FanfictionAmandine Henry. Vous la connaissez sûrement déjà: grande joueuse de football, elle évolue à l'OL et en équipe de France sous le maillot numéro 6. Son parcours est un exemple pour toutes les petites filles qui rêvent de football professionnel. Et en...