Chapitre 25 : Retiens moi

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[PDV Vincent] :

Son parfum ravive tout mon corps. J'ai l'impression d'avoir oublié cette sensation mais pourtant... elle m'est très familière.

Il beugue autant que moi.

Vincent : Excuse je... je t'avais pas vu.

Il baisse sa tête.

Rémi : Non non t'inquiète.

Je reste longtemps vissé au sol, face à lui qui ne dit plus rien. Mais...

Rémi : Désolé.

Il me donne un petit coup d'épaule en courant vite s'enfermer aux toilettes.

Oh non... je peux pas le laisser comme ça...

Je cours dans la même direction que lui et ferme la porte principale. Une seule cabine étant ouverte, je présume qu'il doit être dans l'autre...

Je colle mon oreille contre le bois et l'entends pleurer. Ça me fait drôle... au final, c'est un peu sa faute, il n'a pas voulu m'écouter. Mais... je lui dois bien du réconfort parce qu'au fond, je ne sais pas tout aussi.

Cette histoire est très floue. A vrai dire... elle est insensée. J'ignore d'où cette fille sortait... mais le hasard a décidé de nous pourrir la vie à ce niveau-là. Ce qui me fait penser qu'on était supposés se voir demain de toute façon alors... on est pas à quelques heures près.

D'ailleurs ça m'arrange un peu de le revoir maintenant. Parce qu'avec la « presence » des gars en plus, ç'aurait fait beaucoup. J'ai pas envie de plomber l'ambiance de la bande sur un coup de tête en fait. Ils valent bien plus que ça.

Vincent : Rémi... ça va ?

C'est la question la plus débile que j'ai posé dans ma vie. Mais bon... qu'est-ce que je pourrais dire de plus ?

Rémi : C'est bon retourne t'amuser.

Ses larmes cachaient presque sa voix, hésitante et sèche à la fois. Mais je ne cèderai pas. Je vais pas le laisser comme ça, seul.

*Je n'ai pas le droit. Je ne peux pas*

Je baisse la poignée mais c'est bien évidemment verrouillé.

Vincent : Ouvre-moi, c'est ridicule.

Rémi : C'est ridicule ?

Vincent : Oui. Tout ça est ridicule. Ouvre.

Il soupire.

Rémi : A quoi bon...

Vincent : Je partirai pas d'ici tant que t'auras pas ouvert cette putain de porte. Je te rappelle que c'est toi qui m'a dit de pas avoir honte de pleurer.

Rémi : Perds pas ton temps.

Il m'énerve à s'obstiner. Je frappe violemment contre la porte qui tremble sur le coup.

Vincent : Le seul temps qui coule dans mes veines c'est les battements de ton cœur, tu comprends ça ?

De le revoir me fait perdre tous mes moyens. Encore une phrase sortie toute seule... comme au premier jour.

Ses sanglots se taisent. Le verrou se tourne et il me laisse ouvrir. La poignée se baisse lentement et son dos apparaît petit-à-petit. Il est tourné vers la cuvette, assis sur le sol, la tête entre ses mains.

Rémi : Pourquoi tu dis ça ?

Je ne peux regarder que ses cheveux bouclés et son dos courbé.

ALIEX - Il n'y a que toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant