Chapitre 8 : Test

575 28 6
                                    

[PDV Rémi] :

Il ne m'avait pas dit grand chose, mais je le sentais effectivement plus rassuré. Ce baiser n'était qu'un test. Mais si je l'avoue, c'est un test que j'ai particulièrement aimé lui faire passer. Je voulais confirmer ce que je pensais.

Et ça a marché.

Je pense qu'il est dans la même situation que moi. Il ne sait pas où se situer par rapport à ses sentiments. Comme toujours, l'intervention de Jeanne nous avait mis mal à l'aise et nous a marqué. Mais d'habitude ces effets disparaissent beaucoup plus rapidement que cette fois-ci.
Ces deux dernières semaines ont été infernales. J'ai complètement oublié qui j'étais et je me suis même mis à me juger moi-même.

Ce sentiment m'a renfermé et je pense que je suis devenu trop amer envers Jeanne, ça c'est sûr.

Mais Vincent...

J'aurai aimé le voir pendant cette période. J'avais besoin de lui. Je me suis senti seul et pour la première fois, Jeanne n'a pas pu combler ce vide.

Ce vide amoureux.
Enfin je crois.

La chaleur que dégage Vincent me ranime. Et pour être honnête je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un. Et j'ai essayé pendant 15 jours de me convaincre que ce n'était pas de l'amour.
Mais quand je l'ai dans mes bras, je comprends.

Le déclic s'est fait.

Je ne suis pas amoureux de lui mais je sais que j'éprouve des sentiments qui ne pourront que se développer.

Je ne saurai pas dire à quel point mais... c'est assez fort pour que je l'admette. Maintenant c'est à lui d'admettre. A lui d'admettre qu'il m'aime, ou qu'il ne m'aime pas. Qu'il ressent quelque chose, ou pas.

Pour l'instant, je veux juste qu'il soit sur, et que je sois fixé. Même si ça réponse n'est pas celle que j'aurai espéré.

Je veux être fixé. Donc je dois faire en sorte d'être le déclic.

Son déclic.

Il ferme les yeux et semble apprécier le « test ». Il s'assoit en faisant glisser délicatement ses mains du haut de ma taille à mes poignets d'amour. Une fois tout contact physique interrompu, il me regarde en soupirant :

Vincent : Tu comprends maintenant ?

Rémi : Je pense.

On dirait qu'il est angoissé.

Vincent : Rémi... Je ne sais vraiment pas où j'en suis. Je suis désolé. Je crois que j'ai besoin de réfléchir.

Rémi : Écoute moi petit Alien, c'est pas en t'éloignant de moi que les choses vont s'éclaircir. La preuve : on ne s'est pas vu pendant deux semaines et ça n'a pas l'air de t'avoir aidé.

Il essuie une petite larme sur sa joue et tourne sa tête.

Vincent : Ça t'a aidé toi ?

J'attendais cette question.

Rémi : Oui. Vincent, je ne veux pas que ma décision influence la tienne. Et je sais que ça le fera. Crois moi, il vaut mieux que tu ne saches pas avant d'avoir pris la tienne.

Il hoche la tête. J'y crois pas. Vincent a compris ce que je lui ai dis et n'a pas essayer d'avoir raison.

C'est dingue.

Vincent : Alors on fait quoi ?

Je soupire en regardant autour de moi. Je vois Jeanne accoudée à un bar en train de discuter avec une autre fille que je ne connais pas.

Elle me regarde à ce moment et pose rapidement ses yeux sur Vincent histoire de me demander si quelque chose s'est réellement passé. Je lui fais ce signe « cousis-cossa » qui ne veut finalement rien dire.

Mais elle comprend. Ça aussi c'est dingue.

Elle sort son téléphone et me le montre de son autre main. Je regarde alors le mien et y voit un message reçu 3 minutes plus tôt :

De Jeanne <3 :

J'ai annulé les shots que vous avez commandé. Va dans sa piscine et éclate toi. Même s'il ne se passe rien de plus, être tous les deux chez lui sera sans doute mieux pour vous (maintenant que le soleil vous a remit en valeur aux yeux de l'autre).
Je t'aime frérot.

ps: quand je dis éclate toi, c'est dans tous les sens du terme ;)

Ce message me donne le sourire mais Vincent me le remarque pas, il a encore sa tête baissée.

Rémi : On peut peut-être aller chez toi. On sera plus tranquille je pense.

Vincent : Oui. On rentre à pieds ?

Rémi : Ouais je vais pas laisser ma sœur rentrer à pied toute seule.

Vincent : Elle veut rester ?

Je regarde en direction du bar mais elle n'y est plus. Elle apparaît soudainement derrière et me fait sursauter.

Jeanne : Allez-y, dit-elle en déposant les clés de la voiture sur la table. Ne vous inquiétez pas pour moi les petits gars je vais aller squatter chez une pote qui habite juste à côté d'ici. On se revoit demain.

Elle reprend sa respiration et enchaîne :

Jeanne : Rémi tu veux les clés de la maison ? Parce que je ne sais pas à quelle heure je rentre demain.

Rémi : Ouais vas-y.

Elle me les passe et me lance un regard complice assez compliqué à déchiffrer. Je me contente de lui sourire et range les deux paires de clefs dans ma poche.

Elle m'embrasse sur la joue et fait de même pour Vincent (qui ne montre aucune expression particulière) avant de s'éloigner en nous faisant un signe de la main, qu'on lui rend. 

Je mets mes mains sur les épaules de Vincent, toujours aussi pensif.

Rémi : Allez viens, on y va.

-

-

-

Hola ! 8eme chapitre terminé, désolée il est une peu plus court que les autres.

 931 mots - Mucho Love, Laydiiim

ALIEX - Il n'y a que toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant