Chapitre 4

39 14 19
                                    

   Quand Julia arriva devant chez elle, la nuit était presque tombée. Il faisait toujours aussi chaud par contre. La jeune fille monta les marches qui menaient jusqu'à sa porte et, d'une main tremblante, l'ouvrit. Elle arrive alors dans un long couloir. Elle déposa ses chaussures sur la droite, là où se trouvait toutes les paires de la famille. Au bout du couloir, sur la droite, se trouvait la salle à manger. Il y avait de la lumière et elle entendait ses parents parler doucement. Elle n'aimait pas écouter aux portes d'habitude. Mais là, elle ne put se retenir, et entendit quelques bribes de conversation :

   -Il fallait bien que cela arrive un jour, nous étions au courant.

  C'était son père qui parlait. Il avait la voix brisée.

  -Oui mais... Je l'aime comme ma fille et elle va s'envoler et partir loin... Peut-être qu'elle ne reviendra plus jamais nous voir...

  Les paroles de sa mère adoptive lui firent mal au cœur et Julia, ne se retenant plus, décida d'entrer dans la salle à manger.

   Au moment où Julia pénétra dans la pièce, ses parents stoppèrent leur conversation et la regardèrent. Sa mère fut la première à réagir. Elle se leva et alla étreindre sa fille en l'embrassant sur son front. Elle avait les yeux rougis, comme quand on a pleuré pendant longtemps.

  -Ma fille chérie... dit-elle

   Son père se leva de sa chaise à son tour et passa ses bras autour des épaules de sa fille.

  Il restèrent ainsi longtemps. Julia n'osait bouger de peur de briser la bulle emplie d'émotions qui s'était crée.

  Après un instant qui sembla durer une éternité, la petite famille alla se coucher. Avant d'éteindre et de quitter la pièce, la mère de Julia lui souffla :

  -Ne t'inquiète pas, tout se passera bien.

   Julia avait l'impression d'avoir déjà entendu cette phrase mais ne se rappelait plus où. Dès le moment où elle ferma ses paupières, elle s'endormit.

🌙🌙🌙

Un homme et une femme se trouvaient devant moi. La femme me souriait mais pleurait en même temps, quant à l'homme on sentait qu'il était triste aussi mais qu'il ne voulait pas le montrer. Tous les deux étaient à genoux et me poussaient gentiment loin d'eux. La voix de la femme me parvint alors de loin, comme si je l'entendais à travers un nuage de brume :

« -Ce sera mieux comme ça ma chérie, ne t'inquiète pas, nous reviendrons -ses pleurs résonnèrent dans ma tête- il faut que tu t'en ailles, vas-y, ne t'inquiète pas, tout se passera bien...

-Tu peux y aller, c'est le moment, dit l'homme, et surtout n'oublie jamais, tu es quelqu'un d'exceptionnelle ! »

   Encore une fois, Julia se réveilla en sursaut. Maintenant, elle se rappelait où elle avait entendu la phrase que sa mère lui avait dite avant d'aller se coucher. C'était cette femme qui la lui avait dit. Était-ce une coïncidence ? Elle n'en savait rien et n'avait pas la tête à réfléchir. Avant de pouvoir en savoir plus sur la question, elle se rendormie.

☀️☀️☀️

   Ce jour-là, Julia avait encore une journée d'examen et elle devait se concentrer. Pourtant, elle avait la tête ailleurs. Elle pensait encore à sa rencontre de la veille. Quand elle arriva au collège, elle trouva Mary assises sur un banc avec d'autres amies. Elle arriva, leur dit bonjour et s'assit à côté d'elles. Même avec le stress les filles rigolaient quand même un peu. Mais Julia, elle, ne pouvait pas. Elle n'arrivait pas à détacher son esprit de sa rencontre. Elle avait l'impression d'être quelqu'un d'autre, de ne plus appartenir à ce monde, ce qui était surement vrai si on en croyait la révélation du jeune homme.

   Malgré tout, elle se concentra pendant ses examens mais oublia de faire des question. Elle savait aussi qu'elle s'était trompée à plusieurs endroits. En temps normal, Julia aurait paniqué de ne pas avoir répondu à certaines questions. Mais cette fois-là, on aurait dit que rien ne l'atteignait. Elle éprouvait en elle une sensation de « neutre ». Elle n'arrivait plus à se sentir à sa place...

ArkansiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant