Arkansia

Chapitre 11

Julia se réveilla. Elle regarda l'heure : il était déjà 10h45. Elle s'était endormie tard la veille car elle avait longtemps parlé avec son oncle et ses parents, de sa nouvelle vie. Ils allaient donc devoir déménager d'ici deux mois au maximum, pour qu'ils aient le temps de s'installer, et que Julia puissent faire sa rentrée à Estilia en septembre. Pour ce qui est de sa vie qu'elle a aujourd'hui, elle va devoir mentir à toutes ses connaissances -même ses meilleures amies- et dire qu'elle déménage loin d'ici (ce qui n'est pas un véritable mensonge en soi). Mais la jeune fille ne va pas devoir laisser d'adresse, ni ne doit parler de Arkansia a quiconque !

Malheureuse soit-elle, « c'est comme ça », lui a-t-on dit hier soir lorsqu'elle a essayé de convaincre Guy et Teken de dire la vérité au moins à Mary, sa meilleure amie depuis sa plus jeune enfance. De tout façon, leur a-t-elle répondu, Mary ne la croira pas si elle lui dit seulement qu'elle déménage à cause du travail de ses parents : il lui faudra plus de renseignements et de précision !

Julia avait donc décidée d'aller lui annoncer la nouvelle en face. Elle se rendrai chez elle vers 14 heures. Elles s'étaient arrangées par messages.

Après manger, la jeune fille se prépara pour aller chez son amie. Elles n'habitaient qu'a quelques rues l'une de l'autre, alors Julia pouvait très bien y aller à pied.

Lorsqu'elle arriva devant chez Mary, au moment où elle n'avait pas encore sonnée, un doute l'envahit. C'est vrai que de doute façon, elle comptait dire la vérité à sa meilleure amie, mais elle n'avait pas pensé à une autre chose : et si son amie réagissait mal ? Qu'elle ne la croyait pas ? Et si elle pensait que en fait Julia ne voulait plus être son amie, et avait trouvé pour seul prétexte le déménagement ?

C'est donc d'une main tremblante et hésitante que Julia leva la main pour appuyer sur la sonnette de la maison. Dès l'instant où la mère de Mary, Valérie, lui ouvrit, elle lui proposa directement quelques chose à boire ou à manger. Elle accompagna ses paroles d'un grand sourire, contente de revoir la meilleure amie de sa fille. Elle parlèrent quelques instants, puis Valérie lui indiqua que Mary était dans sa chambre, à l'étage.

Il suffit à Valérie de crier une seule fois dans l'escalier « Mary !! Julia est là ! » pour que la jeune adolescente aux boucles blondes et aux yeux marrons en amandes descende en trombe.

Les deux jeunes filles parlèrent pendant tout l'après-midi. Entre rires, joie, pleurs, et peine, la demi-journée fut chargée en émotion. A un moment, Valérie vint les voir pour leur proposer de sortir.

- « Les filles ? Vous voulez allez prendre votre goûter dehors, je peux vous apporter ce qu'il vous fait si vous voulez. »

Mais elle s'interrompit quand elle vit les yeux rouges et gonflés qu'avaient les deux filles.

- « Ça va ? Vous allez bien les filles ? En voyant le regard de sa fille, la mère décida de partir. Bon, je vous laisse, descendez quand vous serez prête ! »

Lorsqu'elle sortit de la chambre, Julia continua :

- Mary, je te le répète, personne ne doit être au courant ! Déjà, je ne suis même pas sensée t'en parler. Mais je n'ai pas pu m'en empêcher, tu es ma meilleure amie après tout.

- Tu penseras à me donner de tes nouvelles hein ? implora Mary. Des lettres, des coups de fils, des messages, peut m'importe, mais je sais que je vais avoir besoin de tes nouvelles !

- Mais je te l'ai dit ! Le téléphone ne passe pas !

- Et bien trouve une autre solution ! Non ? Je pense que tu peux en être capable... ajouta son amie, un sourire sur les lèvres.

- Oui, je te le promets, je vais faire tout ce que je peux. Et toi, promets-moi qu'en aucun cas tu ne parleras de Arkansia et de toute la conversation que nous venons d'avoir à quiconque, pas même à tes parents, ta sœur ou ta future meilleure amie !

- Avant tout, sache que tu resteras toujours ma meilleure amie, et sinon, oui, je te le promets Julia.

Pendant un silence, les deux jeunes filles se regardèrent dans les yeux, et ce silence leur suffit pour laisser entendre que, chacune de leur côtés, elles allaient tenir leur promesses.

...

Cette discussion passée, Julia se sentait mieux. Jamais elle n'aurait espérer un tel soutient de la part de son amie. Bien sur, elle espérait que celle-ci allait la croire, mais rien n'empêcher le contraire... Elles avaient trouvé plein de solutions et de prétexte à utiliser à leurs proches. Tout d'abord, il leur avait fallu trouver une excuse pour quand Valérie les avait surpris en pleurs. Les deux jeunes filles s'étaient mises d'accord pour dire que Julia déménageait dans un autre pays, à propos du travail de son père, mais qu'on ne savait pas encore où exactement (excuse pour na pas avoir à dire l'adresse). En plus, elles devaient trouver une solution pour Julia, qui allait devoir raconter à sa famille ce qu'elle venait de dire à Mary. Sauf que, bien évidemment, elle n'allait pas rentrer chez elle en disant « C'est bon, mon amie est au courant pour Arkansia ! Ses valises sont prêtes, on part quand ? ». Et bien non, ça ne pouvait pas se passer comme ça. Les deux amies avaient donc du prévoir un scénario que Julia connaissait à présent par cœur, prête à le réciter eux autres. Même si, quand elle arriva devant chez elle, elle n'était pas sûre de sa stratégie, elle ouvrit malgré tout la porte avec détermination !

- Je suis rentrée ! annonça Julia lorsqu'elle passa le pas de la porte.

- Alors, demanda une voix depuis la cuisine, tout s'est bien passé ?

- Mouais, répondit la jeune fille en s'affalant sur une chaise en face de sa mère, qui préparait à manger. Ça aurait pu être pire mais bon, c'est dur quand même de devoir mentir à sa meilleure amie... Je lui ai raconté que nous devions partir dans un autre pays, pour le travail de papa. On a beaucoup pleuré, mais tout s'est bien passé. Elle a posé moins de questions que je ne m'y attendais, pour une fois ! ajouta-t-elle, un sourire mélancolique sur le visage.

Même si Julia savait qu'elle reverrait son amie, elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce serait très dur. Même si elle était au courant pour tout. En plus elle devait mentir à sa famille pour protéger son secret, ce qui était aussi assez dur. Donc, son sourire mélancolique n'était pas de la comédie, simplement, chacun avait sa version de sa justification : la mère croyait sa fille sur parole, et celle-ci connaissait la vérité de cette mélancolie.

- Tant mieux si tout s'est déroulé comme prévu, lança son père en entrant dans la cuisine accompagné de Teken.

- Oui, désolée d'avoir épié votre conversation, ce n'était pas voulu, nous étions juste dans le couloir quand tu es entrée, et nous n'avons pas voulu t'interrompre.

Teken fronça les sourcils lorsqu'il croisa le regard de la jeune fille. Il la fixa un instant, il avait l'air soucieux, pourtant son humeur changea de suite lorsqu'il ajouta :

- Bon c'est une très bonne nouvelle tout ça, et puis, ça nous fait une chose de moins dans la liste à faire !

Le repas se passa très bien, Julia pensa donc que l'image soucieuse qu'elle avait aperçut sur le visage de son oncle n'était autre que le fruit de son imagination.

Quand elle se coucha se soir là, et qu'elle se retrouva seule, Julia prit conscience d'une chose : même si devant ses parents et les autres, elle paraissait forte et courageuse, il n'en restait pas moins que Julia était une jeune fille de quatorze ans. Et pour un adolescente de quatorze ans, quitter son lieu de naissance et sa maison, devoir mentir à ses proches, quitter ses meilleures amies, pour ne même pas savoir exactement dans quoi on s'engage, c'est assez difficile à endurer.

C'est dans sa chambre que Julia prit conscience de sa situation. Elle le savait, les semaines qui arrivaient allaient être difficiles, mais malgré tout, elle devait essayer de garder la tête haute le plus souvent possible, comme elle l'avait toujours fait !

Salut ! J'espère que mon histoire vous plaît toujours autant ! Je vais continuer de publier une fois par semaine mais je ne promets rien car je commence à avoir BEAUCOUP de devoirs... Mais en tout cas je vais essayer !! 😉😁

A bientôt !!👋🏻❤