Chapitre 6

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  A présent, Julia se trouvait face à la même image qu'elle avait pu observer auparavant dans le passage qu'avait créer Rant : il y avait une cascade, des arbres, un lac... Le paysage était vraiment magnifique.

-Ha ! Un peu d'air frais fait du bien tu ne trouves pas ? demanda Rant à la jeune fille qui se trouvait avec lui.

  Julia hocha la tête. Trop de questions et de pensées se bousculaient dans sa tête pour qu'elle puisse réussir à parler en plus de cela.

   D'un claquement de doigts, Rant changea sa tenue pour une longue tunique vert foncé. Il aurait pu paraître ridicule mais comme il assumait totalement et trouvait ça normal, habituel, ça ne choqua pas énormément Julia.

   -Les vêtements humains... dit-il en grognant, ce n'est vraiment pas mon truc ! Tu aimes ça toi ? tournant la tête vers Julia. Je ne sais pas mais... Les «pantalons» comme vous dites, c'est étrange. Pourquoi séparer vos jambes ? Elles ne se font pas la guerre à ce que je sache ! Au moins avec ça, continua-t-il en montrant sa tunique, on peut être à l'aise et en toute sécurité ! Évidemment toi tu as toujours porté ça ... Tu veux te changer ?

La jeune adolescente haussa des épaules.

  -Bon, fais comme tu veux après tout. De toute façon pour l'instant ce n'est pas important. Mais plus tard tu ne devras porter que ça ici, dit-il avec un clin d'œil vers la jeune fille, désolé ! Allez viens, suis-moi. Nous devons-nous dépêcher.

 -Mais qui allons nous voir au juste ? demanda Julia, s'étonnant elle-même d'avoir retrouvé l'usage de la parole.

 -C'est une vieille connaissance de mon oncle qui pourrai nous en dire plus sur qui tu es exactement. De toute façon, qui que tu sois, ce qui es sûr c'est que tu as ta place ici.

  -Et... commença Julia.

  -Suis-moi, viens, tu me poseras tes questions, et je pense qu'elles sont nombreuses, pendant le trajet, annonça Rant en interrompant Julia.

  Julia suivit alors son compagnon. On aurait dit qu'ils étaient en plein milieu d'une forêt. Sauf que les arbres formaient comme un cercle où pouvait passer la lumière. Mais au lieu de rester là où ils étaient, là où il faisait clair, ils commencèrent à s'enfoncer dans la forêt. Au début, les arbres étaient espacés, et la lumière du Soleil arrivait encore à les traverser facilement. Mais plus ils avançaient, plus les arbres se resserraient et plus il faisait sombre.

 Ils avançaient déjà depuis plusieurs minutes quand Julia accéléra le pas pour se retrouver à la hauteur de Rant.

 -Première question,demanda-t-elle, si sois-disant j'ai ma place ici, comment se fait-il que j'habite avec les humains depuis plus de 14 ans ?

Sans tourner la tête pour lui faire face, Rant répondit avec un petit sourire en coin :

  -Excusez moi mademoiselle mais je ne vais pas pouvoir répondre à votre première question.

  -D'accord, continua Julia calmement, alors deuxième question. Que suis-je sensée faire après la visite où nous allons ?

 -Encore une fois, ce n'est pas à moi de te le dire. Mais de toute façon tu le sauras bien assez tôt après ta «visite».

  -Bon d'accord...

La jeune fille commençait à perdre patience. Alors une autre question lui traversa l'esprtit.

  -J'ai une autre question, dit-elle à son compagnon, tu m'avais raconté que ce monde était possédé par des forces maléfiques. Qu'il était sombre etc... Pourtant, moi je ne vois que des beaux paysages de partout. Cette cascade et cette forêt font sûrement partis des plus beaux que j'ai vu de ma vie.

  -Ha ! dit-il, affichant un grand sourire, enfin une question où je peux te répondre ! En effet, le pays est en danger à cause de Vokzar. Pourtant, il ne possède pas la totalité du territoire. Je dirai qu'il possède plus d'un quart d'Arkansia...

-Arkansia ? interrompit l'adolescente

   -Oui Arkansia. Tu ne vas pas me dire que tu ne sais pas ce que c'est quand même ? Ha mais oui, bien sur, continua-t-il devant le silence de la jeune fille, j'oublie tout le temps que tu as vécu ton enfance chez les humains. Arkansia est le monde dans lequel tu te trouves en ce moment même. Bon, je reprends. A mon avis Vokzar possède un quart d'Arkansia. Tu vas me dire que ce n'est pas si grave si nous autres en possédons les trois autres quarts. Mais si, ça l'est. La situation fait partie des plus graves que nous ayons vécu depuis des millénaires. Chez nous, personne ne se querelle de façon vraiment sérieuse comme chez les humains: soit cela dure quelques instants soit les habitants rigolent et se moquent d'eux-mêmes. Jamais personne n'avait réussit à détronner le Gouverneur. Personne, à part le père de Vokzar, il y a maintenant quelques dizaines d'années de ça. Il a réussi à détruire tout ce que nous avions construits depuis des siècles. Il a tout détruit en seulement 20 ans. Des siècles de travail pour un monde pur et parfait, détruit en 20 ans... sa voix se perdit.

Après un instant de silence durant le quel Julia et Rant continuèrent de marcher tranquillement, le garçon se racla la gorge et repris.

   -Enfin bon, un homme, ton père, a réussi à reprendre le pouvoir et à remettre quelques petites choses en ordre. Mais seulement, il n'avait pas prévu l'arrivée de son fils. Et... il s'est fait tué par lui... Rant détourna le regard pour ne pas croiser celui de la jeune fille. Mais cette fois ci, nous savions de quoi était capable Vokzar. Enfin, nous le pensions. Car en effet, à peine au pouvoir, Vokzar s'est approché de la capitale pour s'en emparer. Heureusement pour nous, nous avons gagné cette bataille, même si ce fut la seule. Vokzar est extrêmement puissant et risque de dominer tout Arkansia si personne n'agit vite. En plus, il veut recruter des créatures maléfiques pour aller dans ses rangs. Malgré tout, il reste encore pour l'instant, des endroits sacré dans lesquels Vokzar n'est pas encore intervenu. Mais il va falloir que nous aussi nous nous préparions. Car nous n'allons pas nous laisser faire cette fois. Nous allons nous battre, et allons avoir besoin de toute l'aide possible.

En disant cela, Rant avait élevé la voix, et regardait en face de lui. Les yeux emplis d'espoir.

Pourtant, Julia n'était pas du même avis.

   -Pourquoi se faire la guerre ? Vous ne pouvez pas régler vos conflits autrement ? Vous vous fichez des hommes et de leur culture, du fait que vous trouvez qu'ils se battent tout le temps. Mais vous faites exactement la même chose ! C'est pitoyable.

   -Attends, je crois que je n'ai pas était assez clair sur certains points. En 40 millénaires, nous n'avons fait que trois vraies guerres. Et ce n'est pas nous qui les avions déclenchés. Nous n'aimons pas nous battre. Mais quand c'est pour sauver et ramener notre monde, nous n'hésitons pas une seconde à le secourir. Tu comprends ? Ce n'est pas exactement pareil. En plus, quand nous nous faisons la guerre, nous avons une bonne raison de la faire. De nombreuses fois nous avons pu en éviter grâce à la parole. Mais certaines fois, et tu dois le savoir, des personnes ne pensent pas comme nous et dégénèrent. Tout le monde n'est pas bon, même ici. Il y en a qui veulent le pouvoir pour gouverner et appliquer leur lois. Alors que nous, nous donnons le pouvoir à quelqu'un qui nous défendra, et saura nous apporter un monde meilleur.

-Mais alors, ça signi... commença Julia

-Excuse-moi de t'interrompre encore une fois, mais nous sommes arrivés !

ArkansiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant