Arkansia

Chapitre 7

    Julia et Rant se trouvaient en plein cœur de la forêt et avaient devant eux une petite maison. Elle était faite avec des briques, mais qui devaient être là depuis très longtemps car elles étaient vraiment abîmées : à quelques endroit, on pouvait voir qu'elles étaient fissurées et bancales. Du lierre recouvrait pratiquement toute la maison. Le toit n'avait pas l'air solide et ne donnait pas spécialement envie de rentrer à l'intérieur. Julia se demandait qui pouvait bien habiter dans une pareille demeure. Elle se demanda même si Rant ne s'était pas trompé de chemin. Pourtant, son compagnon lui pris le bras et l'entraîna avec lui vers la porte d'entrée. Arrivé devant, le garçon toqua trois fois. Ils attendirent plusieurs minutes sans que rien ne se passe, puis la porte s'ouvrit.

   Ce fut un vieux monsieur qui vint leur ouvrir. Il était très âgé et portait lui aussi une longue tunique. Sauf que celle-ci n'était pas coloré mais devait avoir été blanche, puis avait été salit et était maintenant grise. En dépit de son âge et de sa petite taille, le monsieur avait l'air sympathique. En reconnaissant le garçon, il afficha un grand sourire et les invita à entrer.

   La maison ne comportait qu'une seule pièce circulaire. Il y avait une petite cuisine, composée essentiellement de casseroles et vaisselles sales sur la droite. En face de la cuisine se trouvait une table à manger en bois avec une chaise autour. La table était vide, mis à part un ou deux papiers qui traînaient. Dans un coin de la pièce se trouvaient un fauteuil. Il avait l'air vieux mais très confortable à la fois.

   -Asseyez-vous, asseyez-vous mes enfants, leur dit le vieux monsieur en leur montrant la première chaise qui était près de la table, je reviens, je vais chercher un tabouret dehors. C'est que je n'ai pas l'habitude d'avoir du monde moi ! marmonna-t-il pendant qu'il sortait chercher un tabouret.

 Il revint quelques instants plus tard, un tabouret dans les mains.

  -Tiens ma jolie, dit-il en tendant le tabouret à Julia.

  Celle-ci le pris, un peu gênée qu'il l'appelle « ma jolie », et s'assit dessus. Elle avait connue mieux comme fauteuil mais elle n'allait pas se plaindre.

  -Mon oncle vous avez prévenu de notre visite ? demanda Rant à leur hôte

  -Oui en effet j'étais au courant. Comment va-t-il d'ailleurs ? Cela fait longtemps que je ne l'ai plus vu, il ne vient plus souvent par ici.

  -Oui c'est vrai... Il a perdu l'habitude sûrement, dit-il avec un haussement d'épaules.

  -Il est toujours occupé avec ses recherches ? Elle ne porte toujours pas ses fruits ? Je l'avais pourtant prévenu qu'il fallait qu'il laisse tomber cette affaire.

    A ces mots Rant fit un signe de tête en montrant Julia. A ce moment là, le monsieur qui était en face des deux adolescents, assis sur son fauteuil, écarquilla les yeux et ouvrit la bouche. Il ne prit même pas la peine de la refermer. Julia ne comprenait plus tout, et avait perdu le fil de la conversation. Elle ne savait même pas pourquoi elle était là. Aussi fut-elle à nouveau gênée quand elle se rendit compte que ni l'un ni l'autre ne parlait et que les deux hommes la regardaient fixement. Elle baissa alors les yeux et se mit à observer ses chaussures comme ci elle ne les avait jamais vu auparavant. Le silence sembla durer une éternité. Rant fut le premier à parler.

  -Alors Kariic, ça t'en bouche un coin dis-donc !

L'intéressé ne répondit pas de suite.

  -Mais vous êtes sûr que c'est elle...

  -Non justement, et c'est pour ça que nous avons besoin de ton aide. Acceptes-tu ?

Kariic sembla hésiter longuement au fond de lui. Puis, après un long silence, il prit une profonde inspiration et dit :