Chapitre n°5: M'sieur Brown Président!

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Je ne sais plus quoi penser. Il faudrait savoir.
Un jour je suis sa bien-aimée, sa petite protégée, et le jour d'après je n'existe plus, et Alya et Mary reprennent le contrôle. C'est ça le problème avec l'amour. C'est peut être la première fois que j'y baigne mais je sais quand quelque chose ne vas pas. Et généralement si j'ai cette impression c'est que je suis vraiment attachée, pour de vrai.
Sachez que j'ai toujours eu des doutes sur mes sentiments pour Peter Brown, car je ne prends pas l'amour à la légère (d'ailleurs je me demande comment les gens font pour déconner avec ce genre de trucs, mais ça c'est une autre histoire), mais quand je me récapitule tout ce que j'ai fait pour lui depuis le début, je me dis que je ne l'aurait fait pour quiconque. C'est là que je me suis dit que j'avais bel et bien des sentiments, et que ça allait au-delà d'un simple coup de foudre, que j'étais réellement amoureuse de lui, que je voulais son bonheur pour toujours. Et c'est pour ça que j'angoisse du jour où il viendrait à partir...

-

Il y a quelques jours je lui avait offert une seconde lettre, avec un second dessin plus travaillé à l'intérieur. J'avais toujours la même angoisse mais elle était beaucoup moins intense que la première fois. Je n'avais pas brisé la tradition et je lui avait offert un jeudi midi, et comme d'habitude j'attendais qu'il me remercie à la récré de l'après midi. Mais quand je l'ai vu directement aller dans la salle des profs sans me dire merci, j'ai compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Mais pourtant au fond je savais qu'il allait revenir pour me remercier, il n'aurait pas pu me laisser comme ça en plan alors que j'avais clairement galéré à griffonner son portrait. Mais mon instinct avait raison. Même pas deux minutes après son départ à la salle des profs, il revint et commença à descendre les escaliers du bâtiment, mais alors il se retourna comme si de rien n'était et me remercia adorablement pour le dessin que je lui ai généreusement offert.  Je frémis suite à notre échange. Nos regards s'accouplèrent et je vis ses yeux briller d'extase.
J'crois qu'il a aimé.
De plus, après avoir fait un tour de la cour, il revint par l'autre côté pour « continuer » notre échange.

-Il a dû te prendre du temps celui là! s'exclama t-il, en me fixant de ses magnifiques yeux ambres.

-Bah.... oui! bégayais-je, les joues rougies par l'homme en face de moi.

Il se contenta de me lâcher un sourire en retour. Mais alors qu'il prenait la porte, il se retourna une dernière fois et continua de me sourire intensément, en me fixant littéralement. J'avais l'impression de m'être connectée à lui, j'ai eu l'impression d'avoir reçu une décharge électrique dans le cœur pendant ces cinq secondes. Mais ce qui m'avait le plus choqué était la lueur dans ses yeux quand il me regardait. Il me regardait admirativement, comme s'il était fier de moi, ou qu'il m'aimait vraiment. Malheureusement ces moments durent maximum une journée.

Et on recommence une nouvelle semaine avec le lundi. Ce soir se passait ma réunion parents-professeurs. Un sentiment nostalgique me pinçait le cœur en pensant que ce ne sera pas Monsieur Brown que je verrai assis à la chaise en face de moi.
Non je ne m'inquiétais pas, je savais que j'avais de bons résultats, surtout en français comme d'habitude, mais j'avais toujours peur des mauvaises surprises.

Durant cette récréation, je fus plutôt enthousiaste de voir Monsieur Brown traverser la cour du collège pour rejoindre la salle des profs. Lorsque je vis dépasser ne serait-ce qu'un brin de ses cheveux couleur charbon, je ne pus m'empêcher de sautiller comme une fillette. Lui ne pouvait pas s'empêcher de sourire de ma réaction de gamine de sept ans. Mais je suis amoureuse je n'y peux rien, et si ça l'amuse, tant mieux. Il passa à mes côtés et me salua avec un ton de voix amusé. Je le fais rire autant que ça? Je lui répondis comme d'habitude d'un bonjour timide, toujours avec mes joues rosées par l'amour que je lui porte.

On a toujours eu une relation bizarre tous les deux. Parfois j'ai vraiment l'impression qu'il est amoureux de moi, et la seconde d'après son air mature et supérieur reprend le dessus, et il redevient ce jeune professeur de français inaccessible. Pourtant tout le monde dit que j'irais hyper bien en couple avec. Depuis l'année dernière on me rabâche ça sans même que la personne ait besoin de me connaître ou non. Même quand je le détestais on me disait ça, et s'ils avaient raison? Si j'étais bien l'élue de son cœur? Et si notre relation se développait au fil de l'année? Et si on était deux cœurs destinés à s'aimer malgré la différence d'âge?
Il est encore trop tôt pour dire ça, il faut que j'arrête de me faire des films. Il m'aime certainement qu'en tant qu'élève. Mais c'est à voir.

-Bonne soirée! hurla Monsieur Bouffon en n'hésitant pas à me mater comme un chien affamé.

Nous venions de sortir de l'enfer de cette réunion, Monsieur Bouffon était le premier professeur qu'on devait voir mais c'est fini. Comme d'habitude il m'a dit que des compliments alors que je ne fous clairement rien en histoire (mais ça il le fait à toutes les filles). La prochaine personne à voir était Madame Brewer, ma professeure de français de cette année. Je n'avais pas peur, j'avais presque la moyenne maximale. Je m'attendais juste à ce qu'elle dise que je ne participe pas assez, ce qui est vrai.

Alors nous entrâmes, le temps de faire les présentations et expliquer ce qui allait et ce qui n'allait pas on avait deja perdu deux minutes.

-Que veux-tu faire plus tard Lindsay? demanda gentiment ma professeure.

-Comme vous Madame. répondais-je, un peu gênée.

-Oh, et je suppose que c'est grâce à Monsieur Brown, non? demanda t-elle.

Mon visage changea complètement de couleur. Elle n'était vraiment pas obligée de dire le nom de ce charmeur devant mes parents.

-En même temps, il est vrai que Monsieur Brown a plein de fans! Toujours à l'attendre dans un coin en sautillant quand il arrive. C'est un peu le beau-gosse du lycée! ajouta la prof.

J'ai cru j'allais exploser tellement l'adrénaline montait. Je suppose que c'est Brown qui lui a raconté ça? En tout cas tout ce que je savais c'est qu'elle devait certainement être au courant que j'avais le béguin pour son collègue.

Mais alors que la conversation continuait, mes parents parlaient de politique avec ma prof.

-Peut être que la France irait mieux avec Monsieur Brown comme président, pas vrai Lindsay? M'SIEUR BROWN PRÉSIDENT! hurla la professeure excentrique.

J'étais rouge de honte. Ce n'était qu'une réunion parents-profs à la base. Je ne savais pas si j'allais avoir la force de tenir jusqu'au bout. Et on avait seulement fini le deuxième prof.

Maintenant j'ai compris qu'il faut que je fasse attention avec mon comportement plus qu'abusé quand je vois Brown. Il ne faudrait pas que tout le monde le sache.

Coup De Règle [Tome 2] (Relation Prof-Élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant