Chapitre n°9: Rêves brisés

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À votre avis pourquoi je suis née le premier avril? ...parce que ma vie est une énorme blague. Je suis née pour que ma vie ne se passe pas comme moi je veux la prévoir, c'est obligé.

Aujourd'hui je mangeais dans le collège avec Annaëlle, ou plutôt devrais-je dire « je restais le midi dans le collège sans rien manger à part le pain que trois gentilles filles avaient bien voulu nous ramener car je n'avais pas assez d'argent pour me payer une petite carte jetable nulle ».

Oui, je haïssais rester les midis à la cantine d'habitude, sauf que j'adorais y aller les jeudis car c'était simplement le jour où je voyais le plus Brown en une journée. Il n'y avait pas un jeudi où je ne mangeais pas à la cantine, ou du moins, il n'y avait plus. De plus il sortait beaucoup de la salle des profs le jeudi midi, c'était donc un bon coup pour essayer de me faire remarquer.

Cependant, le seul petit problème ici était qu'il pleuvait énormément, donc nous ne pouvions pas nous poser à notre endroit habituel, sauf si on aimait avoir le postérieur trempé.
Nous étions donc à l'intérieur du bâtiment, en attendant Ambrosia et Maryline, ces deux filles qui devaient nous prendre du pain, pour au moins grignoter quelque chose avant d'aller en techno.
Mais au lieu de voir Ambrosia ou même Maryline sortir de la cantine, je vis plutôt Brown sortir de celle-ci en courant. Il prenait soin de bien tenir sa veste fermée pour éviter que la pluie glisse sur sa chemise blanche et la rende transparente. J'aime trop sa manière d'être, c'est étrange. C'est un geste simple que tout le monde fait, mais quand ça vient de lui, ça ressort tout mignon et attirant. Et c'est là que je me rend compte que je suis vraiment piquée.
Il ne tardait pas à arriver, et la seule chose que j'eus « l'intelligence » de faire était de me retourner, pour être face au mur, et ce pour éviter son regard, car entre nous on sait très bien ce que j'avais fait mardi passé. Il passa sans rien dire, trempé, en prenant quand même le temps de jeter un bref regard sur moi. Ensuite il partit dans la salle des profs pour certainement se prendre un café, histoire de se réchauffer un peu de cette averse de mai.
J'étais quoique un peu déçue qu'il n'eut pas pris le temps de me faire une remarque, ou de me demander comment j'allais, mais c'est une règle qu'il faut accepter quand tu aimes un personnage tel que Monsieur Brown: il faut parfois accepter ces moments de silence. Je voulais bien les accepter, car il est à prendre ou à laisser, mais je les vivaient très mal, surtout quand il en profitait pour aller parler à Alya juste après.

Ais-je oublié de dire? Mary, la jeune fille que je jalousais au début de l'année est partie dans un autre collège depuis trois mois aujourd'hui. Je ne raconte pas quelle fut ma joie quand je l'ai appris, même si ma réaction était plutôt méchante. C'est pour cela qu'à présent, je me méfie beaucoup plus d'Alya que de quelqu'un d'autre.

La pause méridienne venait de s'achever, et nous attendions avec impatience notre professeur de technologie: Monsieur Mérit.
C'était un professeur d'une quarantaine d'années assez petit qui avait des cheveux très courts et quelques rides sous les yeux. Il n'était pas méchant mais il était parfois lourd.
Et pour l'instant j'avais plutôt envie de le trucider car ça faisait presque dix minutes qu'on l'attendait sous la pluie extrêmement froide. Candice et Manon avaient décidé d'aller au bureau des surveillants pour demander s'il était présent aujourd'hui, et à notre grande surprise il n'était pas là, ce qui est étrange étant donné que plusieurs personnes avouent l'avoir vu traîner dans les couloirs et manger à la cantine. Moi, ça m'arrangeait de ne pas avoir cours, car au moins ça m'évitera de rester une heure et demie de plus à la table d'Orlana, car oui, j'ai eu la malchance de me retrouver à la table d'Orlana.. En techno nous avons des tables d'à peu près quatre, donc moi et Annaëlle avions eu la malchance d'être définies à ces places.

Étant donné que le prof était absent, nous étions obligés d'aller en permanence. Il n'y avait pas beaucoup de monde mais ça m'embêtait beaucoup d'y aller, je déteste ça.
Il y avait Octavie en perm, c'est une amie d'enfance avec qui j'aime beaucoup parler, elle était dans ma classe l'annee dernière, et donc, par conséquent, sait que j'aime Monsieur Brown, donc nous nous étions assises à ses côtés.
Et après une bonne demi-heure de bavardage avec Annaëlle, Octavie m'appela.

Coup De Règle [Tome 2] (Relation Prof-Élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant