LE SANG DES VIVANTS: Une Lueur D'Espoir ¦ Tome 1

15# Seul

Alors qu'il est suspendu sur la grande roue avec Ayji, Jason jette quelques regards inquiets en bas, espérant voir le retour de Tom et des autres. En levant la tête, il fixe les étoiles illuminant le ciel. Un rituel nocturne lui revient en mémoire, un moment partagé avec son neveu Loïc. Chaque soir, ils prenaient un télescope et observaient les étoiles, dans l'espoir de voir une étoile filante. Un soir, Loïc en avait aperçu une, formulé le vœu que tout revienne à la normale, qu'il puisse aller à l'école et se faire des amis. Un vœu brisé par la réalité de l'apocalypse. Loïc avait été mordu lors de l'attaque des mordus au sanctuaire, laissant Jason dévasté. Ayant promis à son frère de prendre soin de Loïc comme son propre fils, il se sent encore responsable de sa perte.

Le regard de Jason se pose sur Ayji, l'affection qu'il ressent pour lui ne pouvant être ignorée. Malgré la douleur du passé, il s'efforce d'oublier et de vivre le moment présent du mieux qu'il peut.

Après plusieurs minutes suspendu dans l'incertitude, Jason décide de descendre de la grande roue pour partir à la recherche de ses amis. Ayji, silencieux, observe avec ses grands yeux de droite à gauche tout en tétant sa tétine. Il serre fort contre lui une peluche en forme de chien, cher compagnon de réconfort.

Jason déambule à travers la fête foraine, scrutant chaque recoin sans trouver trace de ses compagnons. L'inquiétude grandit en lui, espérant sincèrement qu'aucun malheur ne leur soit arrivé. Il s'arrête, regardant de chaque côté, mais aucun signe de ses amis. Le désir de crier leurs prénoms se heurte à la présence persistante des mordus.

Finalement, Jason décide de quitter la fête foraine, s'aventurant dans la forêt avec pour seule source de lumière sa lampe torche. La lueur vacillante révèle les ombres de la végétation.

*****

Samantha court à travers la forêt, poursuivie par des mordus, jusqu'à ce qu'elle atteigne un arbre derrière lequel elle se cache. Collant ses bras le long de son corps, elle éteint sa lampe torche, à bout de souffle. Plaçant sa main sur sa bouche pour étouffer le moindre son, elle se fond dans l'obscurité. Les mordus arrivent, s'arrêtent, tendent leurs oreilles. Un bruit de feuillage les distrait, et ils se précipitent vers lui, permettant à Samantha de s'échapper et de les semer.

Essoufflée, elle se penche en avant, les mains sur les genoux. Après avoir repris son souffle, elle découvre un ancien campement derrière le feuillage. Intriguée, Samantha s'approche et voit les restes d'un feu de camp, entouré de trois tentes. Avant qu'elle n'ait le temps de s'attarder sur les détails, des claquements résonnent derrière elle, au loin. Elle éteint à nouveau sa lampe torche, se précipite dans l'une des tentes et la referme derrière elle. Ramenant ses genoux vers sa poitrine, elle les enserre de ses bras.

Après plusieurs minutes d'attente, ses paupières se font lourdes, ses muscles se relâchent, et ses yeux se ferment progressivement. Au beau milieu de la forêt, parmi les mordus qui rôdent encore autour d'elle, Samantha s'endort.

*****

Un contact humide sur la joue de Samantha la réveille en douceur. Ses yeux s'ouvrent délicatement, mais un sursaut la fait reculer lorsqu'elle distingue une silhouette sombre à côté d'elle. Se redressant, elle s'essuie la joue et se rassure en constatant qu'il s'agit simplement d'un chien. Samantha sort de la tente, éblouie par la lumière du jour, accompagnée du berger allemand, et examine de plus près le campement qui s'étend devant elle. Les traces de pas des mordus sont encore visibles dans la terre. Les trois tentes, rouge, verte et bleue, encerclent l'ancien feu de camp.

À côté de la première tente, une caisse en bois légèrement cassée attire son attention. S'accroupissant, Samantha parvient à l'ouvrir et y découvre une seule boîte de conserve contenant des haricots. L'inattendu soulagement de trouver une source de nourriture dans cet endroit abandonné traverse son visage, soulignant l'importance des petites victoires dans ce monde apocalyptique.