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Je me réveille dans un lit médicalisé. Les murs sont blancs et la lumière a une faible intensité. J'ai été changé, je porte une blouse. J'ai une perfusion et je suis sous monitoring. Je m'assois sur mon lit. Il y a deux portes dans la pièce, l'une d'elle n'est pas fermée et mène vers une petite salle de bain. L'autre amène à un couloir, il y a une grande vitre juste à côté.

Je ressens une sensation étrange, mon pouvoir est beaucoup plus important. Je sens une quantité d'énergie plus importante s'échapper naturellement de mon corps. Je sens également tout le bâtiment, chaque appareils électronique, chaque pièce de métal, chaque personne. Je ne suis jamais venue ici avant. Je ne reconnais pas l'endroit.

Au bout du lit, il y a un bloc avec des feuilles et un stylo. Ce sont les données concernant mon état de santé. Je commence à lire ce qu'il y a écrit. Il y a quelques informations qui me surprennent comme la capacité de régénération des cellules et de guérison qui est plus rapide que la normale ou encore le fait que je ne vieillis pas car mon corps a les capacités précédentes. Je lis une autre information qui m'étais inconnue : mon sang contient du vibranium, ce qui fait que je ne peux pas être transfusée. Cela explique pourquoi les injections de métal ne m'avaient pas tuées, mon corps avait assimilé cet étonnant métal. Finalement, je retourne une feuille et je dessine. Je ne sais pas très bien dessiner donc je me sers de mes pouvoirs pour m'améliorer. Une fois ce dessin fini, j'en fais un autre, et encore un autre. Je n'ai que ça à faire et je n'ai pas envie de faire autre chose.

Même si j'ai trouvée une occupation, le temps me semble long. De temps en temps, il y a des personnes qui restent derrière la vitre. Je les vois dans ma vision périphérique et je les sens, surtout leurs énergies. Je ressens tous ce qui est électrique et magnétique chez eux, et notamment les signaux du cerveau. C'est à la fois étrange et très désagréable. Je ne contrôle plus suffisamment mes pouvoirs. Je crois qu'ils sont bien plus puissants qu'avant, cela expliquerait ma difficulté à les contrôler.

Au bout d'un moment, j'entends la porte s'ouvrir puis se refermer. Je ne le regarde pas et continue mon activité. Il pose un carnet sur une table présente dans la pièce, je le sais au bruit de la spirale en métal rencontrant la surface du meuble. En voyant que je ne réagis pas, il commence à parler.

- Je t'ai apporté un carnet pour que tu arrêtes de dessiner sur les feuilles indiquant tes informations de santé.

Je ne réponds rien.

- Je ne t'en veux pas de m'avoir tué, en plus Bucky m'a dit que c'est également toi qui m'a ramené.

Je n'avais pas fait exprès. Je ne savais même pas qu'il était présent. Si j'avais définitivement tué un héros, qui venait de me sauver, j'aurais vraiment culpabilisé. C'est une erreur que je n'aurais pas pu me pardonner.

- Je te laisse tranquille. Si tu as besoin de quelques choses, n'hésite pas à demander.

Puis il s'en va, et le cliquetis de la porte se refermant retenti.

Peu de temps après, je finis mon dessin alors je me lève pour prendre le carnet. Ensuite je m'installe à nouveau sur le lit, et je commence un autre portrait. Je me relève uniquement pour boire et aller aux toilettes. Le reste du temps, je reste sur le lit. Plus tard dans la journée, une personne, sûrement un infirmier, vient prendre mes constantes et changer ma perfusion. Il a également apporter une nouvelle bouteille d'eau. Avant de partir, il me conseille de me reposer. Je continue mon dessin mais une fois fini, je m'arrête, laissant le carnet de côté. Je suis le conseil du soignant et je m'allonge attendant le sommeil. Cependant, quand je ferme les yeux, plein de mauvais souvenirs s'installent dans ma tête. Principalement ceux de la mort de ma soeur. Elle me manque tellement, je donnerais n'importe quoi pour effacer ce que j'ai fait et la revoir. En seule compagnie de mon chagrin, je laisse les larmes venir et les émotions me submerger. Malgré mes pleurs, je finis par m'endormir de fatigue.

Le lendemain, je me réveille bouffis à la lueur des néons du couloir. Mes yeux me piquent et j'ai soif. Dans le miroir présent dans la salle de bain, je constate que mes yeux sont rouges. Je passe un peu d'eau sur mon visage et je retourne m'asseoir sur le lit. Je reprends le carnet et je recommence à dessiner. Une personne revient vérifier que je vais bien et apporte un repas. Mais je n'ai pas faim et voir la nourriture me donne la nausée. Je me concentre donc sur mes dessins.

Quand on revient chercher le plateau de nourriture devenu froid. J'ai arrêté de dessiner. Je fixe un point, le regard vide. Je ne pense à rien, mon esprit est vide.

- Vous auriez dû faire un effort, vous ne pourrez pas toujours rester sous perfusion.

Je ne réagis pas. La femme repart sans un mot de plus. Je reste sans rien faire, immobile, durant un long moment. La porte s'ouvre à nouveau sur une personne inattendue. Je le reconnais tout de suite à son bras, du moins ce qu'il en reste. Il s'agit du soldat de l'hiver.

- Je voulais te remercier de l'avoir ramené et surtout de l'avoir empêché d'aller au procès en prenant sa place. Avant que tu te dénonces, il comptait faire la même chose même si tu ne le savais pas...

Il jette un œil aux dessins éparpillés autour de moi.

- Qui est cette personne que tu dessines tout le temps ? Elle te ressemble beaucoup.

En entendant ses derniers mots, j'ai un pincement au cœur. Elle me ressemblait, devrait-il dire. J'ai envie de pleurer mais je contiens mes larmes. Mon absence de réponse le pousse sûrement à me laisser car il lance :

- Je dois partir, au revoir.

Quand je vois la porte se refermer, mes pleurs se libère sans que je puisse l'empêcher. Les portraits autour de moi sont pour certains humidifiés par mes larmes. Des nausées se font ressentir, je décide de me rendre aux toilettes rapidement et j'y vomis de la bile. Ca me brûle la gorge. Je reste le dos contre le bord froid de la baignoire. Quand mes émotions se calment enfin, je me relève et je vais m'allonger. Ma sœur manque et elle me manquera toujours et je ne peux même pas la rejoindre. Personne n'arrive à me tuer et je n'y arrive pas non plus. Aussi longtemps qu'il y a de l'énergie dans ce corps, je vivrais. C'est avec ses pensées que je rejoins les bras de Morphée.

Le jour suivant, je suis à nouveau réveillée par les néons. C'est la troisième matinée où je suis ici mais j'ai l'impression que cela fait fait beaucoup plus longtemps. Peu de temps après que je me sois relevée, une femme vient changer ma perfusion et prendre mes constantes. Elle me fait également une prise de sang. Puis elle s'en va. Je reste sans bouger un moment avant de reprendre mon carnet de dessin. Encore une fois, je dessine ma sœur, de profil cette fois. Quand j'ai fini le dessin, je retire la page. Ensuite j'en fait un autre. Tandis que je débute le quatrième, Steve Rogers rentre dans la pièce. Il complimente mes croquis. En voyant le plateau repas que je n'ai pas touché, il me dit que je devrais essayer de m'alimenter. Il maintient comprendre ce que je ressens, savoir que je suis triste.

- Je sais que tout ce que tu as fait, c'était dans l'espoir de mourir. Même si je n'en connais pas exactement la raison. Quand il y a eu l'onde de choc électromagnétique, nous nous sommes demandés si nous intervenions trop tard. Mais tu étais là, toujours vivante, juste perdue.

Il s'est passé un long moment entre la première vague d'électricité et le moment où ils sont arrivés. Jusqu'où a tel pu aller ?

- Tu as produit une hausse de tension dans toute la ville et sûrement plus loin encore. Et il semble que l'énergie que tu contiens est fortement augmentée. Tu alimentes tout le bâtiment depuis que tu es là.

Je ne pensais pas pouvoir contenir autant d'électricité, et surtout en générer autant inconsciemment.

- Aujourd'hui, mon meilleur ami s'est fait congeler pour ne plus blesser personne. Vous avez un point commun celui d'avoir fait du mal aux autres sans pouvoir l'empêcher ou l'éviter.

J'ouvre légèrement la bouche en comprenant la vrai raison de ses dernières paroles et de son départ. Mais je ne connais que peu de chose sur son ami, et donc ce qu'il a fait.

- Tu devrais arrêter de te faire du mal et sortir un peu. Si jamais cela t'intéresse, tu n'as qu'à me demander.

Sur ces mots et mon absence de réponse, il repart. Je retourne alors à mon occupation principale en ce moment : dessiner. 

SILVER STAR - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant