J'ouvre mes yeux sur du blanc, je réalise que je suis face aux plafonds. Je ne me souviens pas vraiment de ce qu'il s'est passé mais je me sens figé, bloqué. Je m'asseois sur le lit et je suis prise de vertige. Le souvenir d'avoir quitté mon corps me revient, je me demande si mon coeur s'est arrêté. L'image de ma soeur se présente face à moi, me demandant si je culpabilise d'être toujours en vie. Pour moi c'est évident, je ne devrais plus être vivante. Il m'est difficile de mourir, je n'ai pas réussis.
Quand une personne frappe à la porte, elle disparaît. Je dirige mon regard vers la seule entrée possible de la pièce. Je réalise alors que je ne connais pas cette pièce même si elle ressemble à une chambre d'hopital, j'ai le sentiment que ce n'est pas le cas. Je souhaite me lever pour offrir la porte mais je ne tiens pas debout. Mon visage rencontre le sol froid et je ressens une douleur vive dans le bras, j'observe la zone. Il y a une marque ressemblant à celle laissé par une aiguille, la tubulure est en train de pendre toujours attachée à une perfusion. N'arrivant pas à me relever à l'aide de mes bras, je propage de l'énergie le long de mes articulations et muscles pour augmenter ma force. Ce processus assez douloureux me permet de me relever et de me poser sur le lit. Je me sens épuisée et incapable d'atteindre la porte physiquement. La poignée est en fer alors j'ouvre celle-ci par magnétisme.
- Alors la belle au bois dormant, on est enfin réveillé ?, dit Tony en regardant une tablette dans ses mains
- J'ai dormi combien de temps ?
- 56 heures. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? dit il en s'agitant
- Je ne sais pas, ce n'est pas très clair...
- Je parle de ton visage, tu saignes !
Je tâte mon visage jusqu'à trouver une zone avec un liquide légérement visceux.
- Je viens de faire une chute, je n'arrive pas à me lever...
- Oui, c'est normal. Tu n'as pas bougé pendant plusieurs jours et tu as épuisé toute ton énergie. Tu devrais vite récupérer avec quelques exercices. Je vais prendre de quoi nettoyer ça, dit Tony en indiquant mon front.
Il revient avec une trousse qu'il pose sur le lit. Il en sort une compresse sur laquelle il applique du désinfectant. Ensuite, il tapote mon front jusqu'à ce que la plaie soit propre.
- Je ne pense pas qu'un point de suture soit nécessaire.
Je réponds par un hochement de tête. Il reprend en me racontant les derniers jours. Les souvenirs reviennent doucement. Je l'écoute sans dire un mot. Il finit en me disant qu'il va demander à un kinésithérapeute de venir pour s'occuper de ma rééducation. Voyant que je n'ai rien à dire, il m'invite à me reposer en attendant le professionnel. Puis il s'en va. Je glisse mes jambes sous la couverture. Malgré le fait que j'ai beaucoup dormi, je suis toujours épuisée. Je ferme les yeux.
Des coups à la porte me réveillent, j'ouvre difficilement les yeux. Je demande à la personne d'entrer même si je ne suis pas encore en état de faire quoi que ce soit. La personne s'excuse de me déranger et propose de repasser, je décline son offre mais avoue avoir besoin de cinq minutes pour décoincer. Il en profite pour aller prendre un peu de matériel. J'écarte la couverture mais chaque mouvement est toujours difficile à mettre en oeuvre. Je cligne des yeux à plusieurs reprises jusqu'à pouvoir les garder ouverts sans en souffrir. Enfin, j'essaie de pousser sur mes bras pour m'asseoir. Mais quand il revient, je n'ai pas réussi. Je ne suis plus allongée mais je ne suis pas assise non plus. Alors je finis en me servant de l'électricité. C'est plus facile de donner un ordre à mes nerfs de cette façon, et je repousse les limites de mon corps également grâce à cette énergie.
- Ta mobilité n'a pas tellement diminué, dit le praticien.
- Je triche, je me sers de mes pouvoirs pour m'aider car je n'y arrive pas autrement.
- Je vois. Aujourd'hui, on va commencer par du travail mécanique et ensuite, on va faire de l'électrostimulation. J'ai l'impression que tu as déjà fait subir ça à ton corps plusieurs fois donc on va voir si on a quand même des effets bénéfiques par cette méthode.
Il s'approche de moi en me demandant si il peut toucher ma jambe. Je hoche de la tête et il commence à la manipuler. Il vérifie que je ne souffre pas trop des mouvements à plusieurs reprises en disant que ce n'est pas l'objectif. Après s'être occupé de chacun de mes membres, il m'aide à me retourner pour s'occuper des muscles de mon dos. Ensuite, il me laisse une dizaine de minutes tranquille pour préparer l'électrostimulation. Je m'asseois dos au mur avec son soutien. Il glisse un oreiller derrière moi pour que ce soit plus confortable et commance à poser des petites électrodes sur mes jambes.
- On va faire les jambes d'abord. Ensuite, on fera les bras, et on finira par le tronc.
J'acquiesce en le regardant appuyer sur les boutons d'une télecommande. Soudain, je sens des chatouillements le long de mes jambes. J'essaie de ne pas rigoler alors il me demande si ça va. Je lui explique et il ne peut s'empêcher de sourire en disant que ça peut arriver. J'ai à nouveau envie de rire quand je me rends compte que la machine n'est pas branché.
- Peu de temps après ton arrivée, les personnes vivants ici ce sont aperçus que leurs téléphones ne se déchargeaient plus, que les appareils électriques n'avaient pas besoin d'être branchés pour fonctionner, et après vérification, ils ont vu que c'était le cas pour tout le bâtiment. J'ai voulu tester.
- C'est un effet secondaire de mes pouvoirs. Quand je dors, j'accumule très vite de l'énergie que je rejette naturellement pour ne pas surcharger et éviter un accident.
Je ne peux m'empêcher de rigoler, je n'avais pas rit autant depuis longtemps. Un sentiment de culpabilité m'envahit, j'essaie de ne pas le laisser transparaitre. J'enchaîne sur la suite de l'histoire pour ne pas y penser.
- Dans mon ancien appartement, je mettais des batteries sous mon lit pour limiter l'impact de mon pouvoir sur le reste du bâtiment et éviter les soupçons. Mais je n'étais pas aussi puissante, je n'aurais jamais pu alimenter une ville à l'époque.
- Tu n'en serais pas là, ce n'est peut-être pas une bonne chose...
- Je ne vais pas mentir, si j'ai fait ça, c'est parce que ma vie ne m'importe plus autant qu'avant.
- Je connais l'histoire, je suis désolée.
- Merci... Sachez que vous avez réussi à me faire rire, et personne ne l'avait fait depuis longtemps, félicitations, dis-je en souriant.
En retour, il m'offre un sourire... de compassion.
Le reste de ma rééducation journalière se fait sur un ton plus léger. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser à Lara, je me sens coupable d'être en vie, de pouvoir rire, rencontrer de nouvelles personnes, alors qu'elle ne pourra plus jamais le faire à cause de moi. Depuis sa mort, la plupart des choses que j'ai faites étaient dans dans l'espoir de mourir. Mais rien n'a fonctionné, je me sens coupable et condamné à vivre avec son meurtre.
Il me retire les électrodes et les rangent en disant que je devrais avoir un peu mal mais que c'est normal.
- Tu sais, je pense que tu devrais essayer de vivre pour elle.
Il ferme son sac et me souhaite une bonne fin de journée avant de partir. Je reste là, sans dire un mot. Vivre, pour elle...

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SILVER STAR - MARVEL
FanfictionMelvill se remet doucement des derniers événements. De toute façon, elle n'a pas vraiment le choix. Suite de STAR - MARVEL Toujours disponible sur mon compte La plupart des personnages appartiennent à Marvel, tout comme l'univers.