Chapitre 15

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On avait continué à faire l'amour jusqu'à la fin de la matinée avec Ruggero. Ça me faisait tellement du bien de le retrouver mais.. J'étais toujours aussi inquiète. D'où viennent ses blessures? Qu'est ce qu'il me cache? Il y avait tellement de questions sans réponses qui se bousculèrent dans ma tête..
À la fin de nos activités sur le plan de travail, il m'emmena sur le canapé pour me prendre dans ses bras. Peau contre peau, ma tête posée contre son torse. Il caressa doucement mon bras à l'aide de ses doigts.
-Humpf.. Tu me chatouilles! -Lâchais-je en souriant.
Il sourit en arrêtant son geste tout en me soulevant pour me mettre en califourchon sur lui.
-Excuse-moi.
Il prit ma tête entre ses mains pour rapprocher mon visage du sien et plonger ses yeux noisettes dans les miens.
Je me mords la lèvre en hésitant un petit moment avant de lâcher la question qui me brûlait les lèvres.
-Tu.. Tu ne m'en veux plus ?..
Sa mâchoire se serra mais il n'enleva pas son regard regard du mien avant de me répondre.
-C'est difficile d'avaler que la fille que j'aime voulait sortir avec moi juste pour un "jeu" mais.. Il m'est aussi difficile de vivre sans toi. Il m'est impossible de ne plus t'aimer. Si toi tu m'aimes réellement à présent comme moi je t'aime, je ne vois plus de problème.. Et puis.. J'ai vraiment besoin de t'avoir à mes côtés en ce moment.
Je pose ma main sur sa joue avant de le regarder et réponds sans même y réfléchir une seconde.
-Bien sûr que je t'aime Ruggero.
Je m'empare une fois de plus de ses lèvres et il prolongea langoureusement le sourire aux lèvres jusqu'à ce que je lui morde l'une d'elles pour lui glisser doucement.
-Mais cela ne change pas le fait que je veux savoir d'où viennent ces nombreuses blessures.
Il se mit à soupire.
-Karol..
-Il y a pas de Karol, je suis sérieuse.
Son ton doux et calme se mit à changer et à devenir plus fort.
-Moi aussi je suis sérieux! Reste en dehors de tous ça. Je te l'ai déjà dit.
-Tu veux que j'ignore le fait que tu reviens le soir avec une centaine de bleus et du sang et en plus de ça totalement ivre?! -J'hausse à mon tour le ton, bien déterminé à lui faire cracher le morceau.
-Je ne boirai plus si c'est ça que tu veux entendre.. Je le faisais uniquement pour être moins mal.
-Et ce qui concerne les coups?
-Ça.. Ça va être légèrement plus compliqué.
Je souffle et m'apprête à me lever jusqu'à ce qui me plaque contre lui pour pas que je bouge. Il me serra le plus fort possible pour bien me montrer que c'était lui le plus fort.
-Non.. S'il te plaît ne pars pas. Reste.
Je reste contre lui à le regarder n'ayant pas réellement le choix. Je laisse échapper un grand et long soupire pour montrer mon désaccord face à la situation.
-Karol.. Je vais faire de mon possible pour arranger ça au plus vite mais seulement si tu me promets de ne pas te mêler à ça, ça te va?
J'hésite à répondre sur le coup.
-Si c'est ça qu'il faut pour que tu arrêtes rapidement.. Je te le promets.
Ou pas! J'ai croisé les doigts comme les enfants en prononçant ces mots.. Il croit vraiment que je vais faire comme si de rien n'était? Alors que je ne sais même pas combien de temps son petit jeu va durer?
-Bien.. -Il sourit doucement en déserrant son étreinte tout en me gardant contre lui.
-On devrait quand même soigner toutes les plaies que tu as Ruggero..
-Je vais le faire.. Mais avant écoute moi.
J'attrape la chaîne qu'il a autour du cou que je lui avais offerte pour jouer avec.. Je n'avais même pas remarqué qu'il avait continué à la porter. Je souris en pensant qu'au final que Ruggero n'avait jamais fait un réel trait sur moi, sur nous..
-Je t'écoute? -Dis-je.
-Tu te souviens du soir où j'ai appris tout votre petit jeu avec Valentina?
Je me fige, comment l'oublier?
-Hum oui.. -Dis-je d'une petite voix.
-Détends toi, ce n'est pas de ça que je veux te parler.
Il déposa ses lèvres contre mon front et je me décontracte, comme il me l'avait demandé.
-Ce soir là, je t'avais dit que j'allais de te demander d'emménager avec moi. Ici.. Ça l'air peut-être trop précipité vu qu'on vient seulement de se retrouver mais.. Cette séparation m'a réellement montré que je ne peux pas vivre loin de toi Karol. Je suis réellement heureux que quand tu es prêt de moi. Donc.. -Je sentais au ton de sa voix qu'il devenait nerveux. Accepterais-tu de venir emménager ici? Cela voudrait dire que tu quitterais ton dortoir pour rester ici avec moi et.. L'appartement n'est pas loin du campus en plus.
Wow, vivre avec Ruggero?.. Non, je veux dire non je ne vois pas d'inconvénients. Je verrai seulement moins Valentina mais comme elle est toujours fourré dans le dortoir de Michael.. Mais est-ce que c'est vraiment une bonne chose, sachant qu'on vient de se remettre seulement ensemble?
Je souris et me redresse pour mieux le regarder.
-Ça me ferait très plaisir mais..
-Mais? -Sa mâchoire se serra.
-Tu ne crois pas que c'est trop précipité? Je veux dire.. On vient juste de se remettre ensemble et j'ai peur que ça reéclate entre nous..
-Que ça reéclate? -Il fronça les sourcils. Tant qu'on se fait confiance et qu'on ne se cache plus rien, ça ne pourra pas arriver. Donc.. N'ai pas peur de ça. -Il reprit ses caresses sur mon bras.
-Sauf que tu me caches quelque chose Ruggero. -Je baisse le regard.
-Combien de fois il faut que je te dise que c'est pour ton bien?! -Il souffle lourdement. S'il te plaît.. Viens habiter ici avec moi. Si il y a un soucis, tu pourras repartir quand tu veux.
Je lève les yeux vers lui pour le regarder un petit instant avant de répondre.
-Très bien.. J'irai chercher mes affaires demain.
Un sourire se dessina sur son visage. Je n'eus même pas le temps de répondre qu'il m'embrassa à pleine bouche. Hier encore on était séparé et maintenant on va emménager ensemble? C'est totalement de la folie mais je ne peux m'empêcher d'être heureuse en le savant prêt de moi.
On resta une bonne heure sur ce canapé, à se câliner, s'embrasser et à regarder là télé. Tout me semblait si beau. Je l'avais retrouvé, je ne lui cachais plus rien. J'étais donc très heureuse jusqu'à ce que j'entendis Ruggero gémir à cause de l'une de ses blessures, ce qui me remmena vite à la réalité.. Lui il me cachait quelque chose qui avait l'air plutôt grave et je devais absolument trouver ce que c'était.
On était entrain de regarder un épisode de "La Casa de Papel", en plein milieu d'épisode je décide de prendre la parole à l'entente de son gémissement de douleur.
Je prends alors la télécommande et mets sur pause.
-Eh! C'était super intéressant! Tu peux pas couper maintenant.
Je me lève et lui attrape les mains pour qu'il fasse la même chose.
-On doit aller prendre une douche puis on soignera tes blessures.
-Mais.. Je vais très bien! -Il râlait. Finissons l'épisode.
-Non après.
Je ne lui laisse pas le choix et l'emmène de force en haut pour qu'on prenne nos douches.
-Vas-y en premier. -Lui-dis-je.
-Comment ça? Tu ne viens pas prendre ta douche avec moi?
-Hum, non. Je te connais et je sais que tu ne voudras pas seulement prendre une douche si je viens.
Il grogne en signe de mécontentement pour ensuite me plaquer contre lui. Ma respiration se fut courte et je pose chacune de mes mains sur son torse pour le regarder.
-Parce que toi t'as pas envie de faire autre chose que te doucher? -Chuchota t-il au creux de mon oreille.
Un millier de frissons me parcoururent à l'entente de sa phrase.
-On dit que un homme blessé c'est super sexy.. Mais moi je ne trouve pas.
J'appuie de toute mes forces sur sa poitrine pour le pousser en arrière et me libérer de son emprise.
Il leva les yeux au ciel exaspéré.
-Tu ne sais pas ce que tu perds Sevilla.
Il entra dans la salle de bain avec ses affaires sans rien ajouter de plus.
Une quinzaine de minutes plus tard, il en ressortit avec un super teeshirt gris moulant et un jean bleu, magnifiquement bien coiffé avec ses petites bouclettes encore mouillées. Il est vraiment beaucoup trop sexy, comme à son habitude.
Je ne le quitte pas du regard jusqu'à ce qu'il me ramène à la réalité.
-Tu peux y aller.
Je me lève pour y aller et quand à lui il s'assit sur son lit.
Arrivé à l'intérieur de la salle de bain, je rentre immédiatement dans la douche pour ensuite faire couler l'eau chaude sur mes épaules. Je pensais tout simplement à rien pour une fois.. Oublier tous, ça faisait vraiment du bien.
Je pris donc un moment sous la douche mais décide tout de même à un moment d'en sortir.
J'attrape ma serviette pour me sécher. Je crois avoir légèrement oublié quelque chose.. Comme mes vêtements par exemple? Qu'est ce que je vais mettre?
Une fois sèche, j'enroule ma serviette autour de moi et retourne dans la chambre de Ruggero pour trouver de quoi m'habiller.
Je fouille dans son armoire jusqu'à ce que je sentis ses bras s'enrouler autour de ma taille et son torse contre mon dos pour m'enlacer par derrière.
-J'ai des vêtements à toi que tu avais laissé chez moi si ça t'intéresse.
-Où ça? -Je me tourne vers lui pour lui faire face.
-Embrasse moi et je te dirais peut-être où ils sont?
Je lève les yeux au ciel en souriant avant de répondre.
-C'est quoi ce vieux chantage?
Il colla délicatement son front au mien tout en posant une de ses mains sur ma joue et garde l'autre contre mon dos.
-J'ai l'impression que tu m'évites et je n'aime pas ça du tout.
Uhh, je crois qu'il a toujours pas compris que de ne pas savoir ce qu'il fait, me dérange fortement.
Je détourne le regarde tout en éloignant ma tête de lui.
-Je ne vois pas de quoi tu parles.
-Donc tu refuses de m'embrasser?
J'hausse les épaules en répondant.
-Je t'ai dit que je ne trouvais pas les hommes blessés sexys.
-Ça ne semblait pas te gêner pourtant ce matin.
Il dit ça tout en s'asseyant sur le lit pour ensuite me prendre les mains et me tirer une fois de plus vers lui. Uhh, touché.
-C'est vrai.. J'aime t'entendre gémir Ruggero mais seulement quand tu prends du plaisir, pas quand tu souffres.
Il soupire en évitant un maximum la conversation pour enfin lâcher une moue.
-Je demande seulement un baiser..
Grr, comment je peux résister à cette tête de petit bébé qu'il a? Je reste debout et penche légèrement ma tête vers la sienne pour l'embrasser à pleine bouche. Je pose ma main sur sa joue pour caresser doucement celle-ci. L'italien passa la sienne derrière ma nuque et essaya de le faire durer le plus longtemps possible.
Je décide tout de même de me détacher voulant m'habiller mais nos visages restèrent très près.
-Je peux savoir où sont mes vêtements maintenant?
-Juste là. -Il pointa la chaise de son bureau.
Je m'empresse alors de les prendre pour retourner dans la salle de bain et me préparer.
Après m'être habillée, coiffée, maquillée et parfumée. J'attrape de quoi soigner Ruggero avant de retourner dans sa chambre où celui-ci m'attendait. Il était toujours assit sur son lit et ne me quittait plus du regard.
-Difficile de trouver une copine plus belle que la mienne.
Je rougis légèrement à sa remarque et m'installe sur des genoux sans rien répondre. Je pose tous ce que j'ai besoin pour le soigner juste à côté avant d'enlever son teeshirt.
-Tu sais, j'aurais pu me soigner tout seul. J'ai l'ha... -Il se tût avant même d'avoir fini sa phrase.
Je serre les dents en le regardant sachant très bien ce qu'il voulait dire.
-Bah vas-y finis ta phrase? -Répondis-je.
Il ne répondit rien et j'attrape alors le désinfectant pour nettoyer ses blessures. Ce parfum fort monta vite jusqu'à mes narines et Ruggero se mordit fortement la lèvre pour ne sortir aucun son de douleur de sa bouche.
Je lui mets ensuite des pansements et décide de continuer notre conversation.
-Tu sais Ruggero si tu me disais tous on pourrait..
Je lève mes yeux vers son visage en disant ça et vois que le brun avait les yeux humides. Je n'ose plus parler, ni même finir ma phrase et me contente de le prendre dans mes bras.. Je sais que ce n'est pas uniquement à cause de la douleur qu'il est comme ça.
Il enfouit sa tête dans mon cou en me serrant le plus fort qu'il pouvait pour bien qu'il me sente contre lui. Je caresse doucement sa nuque du bout de mes doigts pour ensuite monter doucement ma main jusqu'à ses bouclettes et lui faire des papouilles dans les cheveux. Tous ça sans ne rien dire.. On resta un petit moment dans un grand silence pour se câliner. Un silence que je décide de couper quand je sentis qu'il s'était calmé.
-Qu'est ce qu'il y a?..
Il garda sa tête dans mon cou sans bouger.
-Je sais que tu m'en veux Karol de ne rien te dire mais.. Quand on s'est quitté t'as dû remarqué que je faisais n'importe quoi. Je me suis mis dans une situation délicate et je veux que tu comprennes que je ne veux rien te dire pour pas qu'il t'arrive quoi que ce soit..
Je veux pas que tu m'en veuilles pour ça.
-Il releva la tête pour me regarder droit dans les yeux. Je t'aime et je veux surtout pas te reperdre.

Un juego malo {Ruggarol}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant