Vœux exaucés, À Dieu😔😭

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L'instinct de survie est le privilège le plus absolu que la vie peut nous offrir. En effet, ceci est comme l'arbre qui se bat nuit et jour pour voir le soleil ou pour incruster ses racines dans la nappe. L'équivalence chez les humains c'est le don de courage qui doit sévir en nous, ceci est le bouclier de nos envies et de nos vœux. N'oublions jamais que l'oreillée le plus confortable c'est la patience dans un mental de fer. Tout ce que nous avons besoin est en nous-mêmes et il arrivera toujours le moment où nos beaux rêves soient en extrême concordance avec la réalité.
Le courage dans une attente amère, la foi dans les désinvoltures, les aléas et les mauvaises passes, et le silence dans la résignation, telles étaient les principales touches qui portaient l'édifice de la famille de Khalifa et de Mame Lala.
Vivant dans un village lointain et pire que enclavé, Khalifa et son épouse étaient tout de même heureux à Mabo qui se situe à plus de 900km de Dakar.
Khalifa était un forgeron bien étant aveugle, il était humble et très juste. Il faisait son travail avec tant d'amour, c'était le seul héritage que lui avait laissé son père. Malgré qu'il peinait à voir un client pour sa forgerie, néanmoins il se pointait chaque jour dans son atelier malgré sa précarité, il en éprouvait toujours du plaisir. Il ne pouvait rien faire d'autre que battre des métaux. Ceci était trop bizarre à l'endroit de son village qui ne regroupait que quatre maisons espacées de cent mètres l'une à l'autre et qui se dressaient sur une terre fertile et pétrie d'arbres fruitiers. Dès fois, quelques uns des habitants du village faisaient un long parcours avec de lourds paniers bien remplis sur leurs têtes espérant rejoindre la route bitumé qui se trouvait à 10km du village. Le chemin était périeux et trop dur à la marche. Tantôt, certains parvenaient à arriver tandis que d'autres se perdaient ou s'évanouissaient en cour de route car ils avaient que l'écho des pots d'échappement comme boussole.
Toutefois, fois Khalifa était inapte et sa Mame Lala elle était en état, ils ne songeaient jamais à faire pareil même si la faim et le soif leurs faisait vivre un martyre parfois. Khalifa disait toujours à sa femme que:«Tout ce qui doit être mâcher par nos dents pour enfin remplir notre ventre, même un coup de vent peut s'en charger et puisque l'être humain creuse sa tombe avec ses dents, en croyant que seuls les plats appétissants et à gogo peuvent être source de survie, il ignore que la faim est la finalité d'un ventre plein à priori.»
En effet, sa femme appréciait beaucoup le côté consolateur et courageux de son mari.
Ils vivaient que de fruits sauvages et ne buvaient que l'eau du puit chaque jour et ceci pendant des années durant.
Les soirs, tous deux passaient la nuit à la belle étoile, tantôt ils chantaient, tantôt Khalifa lui racontait quelques passages de ses rêves d'enfant y compris le désir indéniable d'avoir des jumeaux avant sa mort. Ce qui laissait le visage de son épouse radieuse et plein d'espoir.
Mame Lala avait toujours foi en tout ce qui sortait de la bouche de son mari,elle avait tendance à dire que celui-ci avait une lueur de génie en lui.Tout le village avait l'impression que Khalifa voyait de par ses ports car il détéctait tout et n'importe quoi, il pouvait même prévoir la venue de la pluie et même un coup d'orage.
Un matin vers 9h, Mame Lala s'était réveillée avec un air fatigué et n'avait envie de rien, elle ne pouvait rien faire que s'allonger sur la natte à côté de la case. En ce moment là, son mari était trop loin à la recherche du bois et de fruits mûrs, on dirait qu'il avait senti que son épouse n'allait pas se préoccuper des tâches quotidiennes ce fameux matin.
À peine quelques heures plus tard, Khalifa était revenu tout heureux et trop agité ce qui était un peu bizarre car c'était la première fois que sa femme le voyait rire à tue tête.
Toutefois, il se charger d'aider son épouse à bien se tenir et à être courageuse. Il la tenait par le haut du bras, l'essuyait avec le col qu'il n'enlevait jamais de son cou tout en lui chantant la belle chanson que seul lui détenait la mélodie originale, celle qu'il avait créé lui-même quand il aidait son père aveugle comme lui à l'atelier ou quand les souvenirs d'une mère qu'il n'a jamais vu ni entendu se bousculaient dans sa tête, car étant morte une fois lui avoir donné la vie. Cette chanson était son seul remède face à tout. 

Vers 19h, Mame Lala commençait à pousser des gémissements, tantôt de fins cris, tantôt elle récitait quelques passages du Noble Coran de même que son mari qui se situait derrière la case dans son coin dit fétiche. Khalifa transpirait comme en pleine chaleur, tantôt il chantait, tantôt il faisait des aller retours sans frôler les épines de cactus qui bordait cette cour. En effet, et  30 longues minutes plus tard, il sentit un air fin et pleurnichard qui secoua ses oreilles laissant ses pavillons vibrantes, une légère peur recouvrit tout son corps.
Une lourde fatigue avait dominé son épouse qui peinait à l'appeler avec sa voix cassante et gutturale. Hâtivement, Khalifa surgit et commença à pleurer mais intérieurement car aucune larme ne ruisselait sur ses joues, il plia les genoux devant sa belle Lala et fredonna sa belle chanson 

, ce qui faisait pleurer son épouse tout en affichant son sourire. Il l'aida à laver  les bébés, jumeaux,comme il l'avait tant rêvé.
Rien ne pouvait retracer l'immense joie que ressentait Khalifa, son épouse elle,était plus que heureuse, elle était soulagée car tout ce qu'elle avait toujours voulu faire de sa vie c'était de donner vie aux rêves de son tendre mari aveugle. Ce soulagement avait pris le dessus sur la douleur et la fatigue qui s'étaient installées après son accouchement et rien que d'avoir ses beaux jumeaux était suffisant sur toute la ligne.
Lorsque Mame Lala dormait avec ses bébés à ses côtés, Khalifa lui était toujours allongé devant la case, dos au mur et avait l'air dormant, on dirait même que son heure était venue car il était immobile et respirait presque plus et ceci jusqu'au petit matin.
Mame Lala s'était réveillée tout en essayant de ne  faire le moindre bruit pouvant déranger le sommeil profond de son mari.
Cependant, ce sommeil n'était en rien répateur car Khalifa était toujours sur la même position et n'affichait aucun signe de vie ce qui commençait à choquer Lala qui tenta de  le réveiller mais sans succès car son mari l'avait dit à Dieu de la plus humble des manières.
Face à lui, et tout en pleur, son épouse ne savait que faire avec ses deux jumeaux posés sur les genoux de leur papa, elle commença à se remémorer  l'unique héritage que son mari lui avait laissé et tout en douceur dans sa tristesse profonde elle chanta:

En un moment donné, les jumeaux pleuraient de façon irrésistible comme si ils percevaient ce qui se passait autour. Toutefois, leur maman se disait à l'intérieur d'elle que la vie venait de la faire entrer en lice sur une piste pétrie de singularité et de mélancolie tout en étant dans la pauvreté.
Ainsi, tout débutait mal pour Mame Lala avec ses nouveaux nés. Toutefois, elle savait dès lors à quoi s'attendre car ayant deux nourrissons et accessoirement un mari qui venait de la quitter, de quoi avoir peur pire que triste.
En effet, seule la suite nous fera comprendre la nouvelle vie de Mame Lala et ses jumeaux qui portent les noms des défunts parents de Khalifa. Ainsi la fille s'appelait Zahara et le frère jumeau Sadibou.

Mame Lala et ses jumeaux🌪️☀️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant