Parfois si le malheur, la douleur et la langueur prennent foudroiement les reines de ta vie, le bonheur lui empruntera une autre voie et aussi longue et périeuse que celle-ci soit, il finira toujours par arriver. En effet, il est préférable de se laisser guider par le bon sens, la pression du vent et celle de la fraternité.
Ainsi et depuis la rencontre avec sa mère méconnaissable et avec sa sœur jumelle, Sadibou ne savait plus quoi penser. Il se contentait toujours à arranger ses souvenirs pour mieux comprendre le pourquoi qui se mêleait à ses battements cardiaques. Cependant, Mame Lala elle, était plus que aisée, elle se trouvait dans une atmosphère calme et sans risque.
En effet, le propriétaire de l'entreprise l'avait donné la cabine qui occupait le véranda et comme Sadibou, lui aussi il l'avait mis dans de bonnes dispositions. Mame Lala était tout d'un coup devenue l'aimée de toute la localité y compris les femmes. Les repas, les fruits et les bouteilles de jus bordaient toute la place, mais elle partageait tout avec les jeunes mendiants qui rôdaient au alentour.
Le lendemain, et comme à l'accoutumée, Zahara se rendait à la pâtisserie, elle marchait tout en pensant toujours à ce nom qui ne cessait de gagner sa quiétude.
Hâtivement, et au retour, une voix fine et grellotante l'interpella:
_Pardon ma fille.
Entourée par les ondes de sensations qu'elle peinait à déceler, Zahara hésita d'un coup puis répondit tout en ayant toujours la tête baissée:
_Bonjour grand-mère, c'est à moi que vous parlez?
_Oui reprit Mame Lala en affichant un sourire accueillant.
_Excusez moi mais vous habitez dans cette résidence? Demanda Mame Lala.
_Oui tout à fait, je travaille là-bas comme servante. Avez-vous besoin de quelque chose?
_Non du tout, je veux juste vous dire que vous me plaisait beaucoup. La dernière fois je voulais vous interpeller mais vous étiez trop loin.
Toute tremblante et au bout de larme, Zahara sentait sa langue s'alourdir, elle ne pouvait même bouger le petit doigt. Toutefois, elle se força à répondre:
_Je sais même pas quoi vous dire face à vos paroles. Je vous dis merci beaucoup, ça me touche énormément. Est-ce que je peux vous débarrasser des plats? Demanda Zahara.
_Il n'y a pas vraiment de quoi, vous êtes trop mignonne ma fille, allez-y vous pouvez les prendre j'attendais que le jeune homme passe pour je que je puisse les lui donner, ajouta Mame Lala avec un tel enthousiasme. On dirait que son cœur brisé à priori commençait à recoller les morceaux de pulsion maternelle qui l'habitait.
Le moment d'après, Zahara était seule et toute en pleur dans sa chambre, ses gémissements de douleur intriguaient son frère jumeau qui lui, passait des coups de fil pour savoir les résultats de son examen. Sadibou jeta son téléphone et accourut jusqu'à la chambre de Zahara, il l'avait trouvé allonger sur le ventre, toute pâle et malmenée par ses sentiments de mélancolie et de désolence.
Sadibou exprimait du gêne à la causer, toutefois il se tenait près d'elle sans un mot ni un geste consolateur. Soudain, il perdit automatiquement son sang-froid et avança:
_Zahara, Zahara, ma sœur qu'est-ce qui t'arrive? Pourquoi pleures-tu? Qui t'as fait du mal?
Sadibou l'arrosait de questions, il ne savait plus quoi faire face à l'état où se trouvait sa sœur jumelle.
En effet, Zahara essayait de dissimuler sa peine, elle essuyait ses larmes et se tourna vers son frère et répondit:
_Je suis vraiment désolée du fait que tu me trouves dans cet état, mais ne t'en fais pas du tout ce n'est rien de grave, j'ai juste mal au ventre. Zahara essayait de noyer le poisson.
Cependant, Sadibou n'avait pas lâché prise puis reprit:
_S'il te plaît, ne te renfermes pas dans ta carapace. Je sens que tu ne vas pas bien du tout on dirait que tu te languit de ta famille. Saches que même moi ça m'arrive de me morfondre comme tu le fais en ce moment, donc laisses toi aller, moi je te comprends parfaitement. S'il te plaît dis moi ce qui te fracasse.
_Bonh puisque tu insistes. Tu vois, tout à l'heure je me suis entretenue avec la dame qui se trouve près de l'immeuble d'à côté. Mais sa voix et son visage m'ont automatiquement mis hors de moi, je tremblait de partout et une douleur profonde secouait mon cœur sans que je puisse comprendre la cause. La dame me regardait avec tant de mélancolie mêlée à l'affectation, et moi devant elle, je la voyais comme une mère, son doux et ouvert visage me donnait envie de me jeter dans ses bras. Tout cela me semble incompréhensible, je suis totalement perdue mon frère. Termina la douce Zahara avec un visage très triste et désemparé à la fois.
Toutefois, Sadibou essayait de faire la part des choses car la réaction de la belle servante lui avait laissé sans voix. Il se disait apparemment dans sa tête que tout cela n'était pas un simple tour du hasard. Il peinait tout de même à reprendre le fil de la discussion tandis que Zahara elle, continuait toujours à épiloguer et à se laisser guider par ses sentiments.
Soudain, et au moment où Sadibou s'apprêtait à sortir, il reçut un message son père portant comme nouvel:
« Toutes mes félicitations mon fils, je n'ai jamais douté de ton courage et de ton intelligence. Je suis en route, on vas fêter ça.»
Et d'un sourire de la barbe, Sadibou se frotta la tête puis se dirigea vers le jardin, son coin fétiche, laissant sa sœur seule et dans la même atmosphère.
Vers 20h, Mr Diouf arriva tout joyeux et agité, il criait le nom de son fils depuis l'entrée, ce qui avait attiré l'attention de Katy qui elle, était seule dans le salon entrain de regarder son émission favorite.
Sadibou descendit et accourut dans les bras de son père tout heureux comme jamais. Zahara le regardait depuis la cuisine et comprit que son frère avait décroché son baccalauréat et de la plus belle des manières.
En effet, et une fois dans la salle à manger, Katy était toute excitée et elle n'arrêtait pas de câliner son frère mais lui, il regardait Zahara rire aux blagues de Mr Diouf.
Quelques minutes plus tard, Mr Diouf demanda à son fils:
_Bonh mon grand, que veux-tu comme cadeau? En attendant, tu as un portable dernier modèle dans cette boîte près de Zahara et une carte bancaire dans l'autre placée sous la chaise de Katy.
En effet, et avec le cœur rempli de joie, Sadibou se jeta à nouveau dans les bras de son père pour lui remercier, puis avança:
_Papa, puis-je vous demander une faveur ?
_Oui mon fils, tout ce tu veux bien-sûr, répondit son généreux père.
_J'ai constaté que puisque j'ai un téléphone qui n'a même pas duré quatre mois, et que Katy aussi en a un, je me suis dit que celui-ci je l'offre à Zahara, qu'en pensez-vous papa?
_Je suis tout ému par ta bonté lumineuse, quel papa répondrait non face à un tel acte de générosité, je suis de tout cœur avec toi mon fils, approuva Mr Diouf.
Toutefois, Zahara elle, n'en revenait pas, elle se contentait juste à dire non de la tête, mais son frère et Mr Diouf lui-même insistaient sans relâche.
_Je vous apprendrai à le manipuler, ne vous en faites surtout pas, faites moi plaisir de bien recevoir mon cadeau s'il vous plaît. Sadibou la convainquait tout debout près d'elle.
Et Zahara finit par accepter tout en ayant les larmes aux yeux, elle ne pouvait pas résister face au grand cœur de son frère qu'il ignorait totalement.
Cependant, le beau geste avait laissé des bulles de colère au dessus de la tête de Katy. Elle regardait la belle servante d'un air ferme, envieux et ignoble. Peut-être qu'elle pensait Cendrillon était juste venue pour lui piquer son prince charmant.
Sadibou lui, était tout heureux et concentré, il avait même commencé à montrer les touches majeures à la belle servante.
Katy se sentait écartée et avait fini par les laisser seuls dans la salle.
Le lendemain, et sur le chemin de son entreprise, Mr Diouf demanda au chauffeur de s'arrêter près de la dame que Sadibou lui avait parlé la fois passée. Il descendit et avança jusqu'à elle, la salua puis lui demanda:
_Madame comment vous appellez vous?
Tout en buvant son café, la triste maman répondit:
_Moi c'est Mame Lala et vous monsieur?
_Lamine Diouf, c'est juste que mon fils m'a parlé de vous, vous savez, il se soucis toujours de votre bien-être dans votre modeste coin.
_Je vois, n'est-ce pas c'est le jeune homme au teint clair et à la corpulence baraquée? Car visiblement, Mame Lala n'avait pas demandé de nom au jeune homme ni à la belle servante.
_Oui c'est lui, répliqua Mr Diouf.
_Il a le cœur sur la main, c'est un ange ce jeune homme, je salue vraiment votre éducation, je réalise que la luxuriante vie qu'il a, n'a pas pris le devant sur son côté charitable, on dirait même qu'il vient d'une autre localité, ajouta Mame Lala.
Face aux phrases transparentes de Mame Lala, Mr Diouf se sentait un peu abattu et ébloui à la fois. Il n'avait rien d'autre à ajouter, il lui salua de nouveau et reprit son chemin tout pensif et ému.
Vers 18h, et tout en préparant le dîner , la belle Zahara enregistrait sur son magnétophone la belle mélodie des temps, celle avec laquelle leur mère les bercer lui et son frère jumeau.
Elle avait épousé toute la belle voix de son défunt père. L'écho dorlotant qui sortait de la cuisine couvrait tout le couloir. Et dans le salon, Sadibou sentait cette douce mélodie se mêleait au son qui sortait de ses écouteurs. Il ne savait nullement comment ni pourquoi, ni d'où venait cette belle mélodie. Il croyait à tord que c'était ses vieux souvenirs qui lui jouaient des tours. Il ignorait totalement que c'était la belle chanson de leur enfance que la servante fredonnait depuis la cuisine. De même que Zahara qui ne savait nullement que la chanson pouvait faire tout chambouler.
Ainsi, on voyait les notes de bonheur, de tendresse et bonne humeur commençaient à s'agencer eux-mêmes et parfaitement sur la portée de vie de cette belle famille. Cependant, on sentait la force du sang et des liens fraternels imposaient leur pouvoir.
Toutefois, on espérait toujours le meilleur pour eux et on croyait tout de même que le hasard finirait par prendre les reines de la mise en rapport et d'un beau rapprochement.
En effet, la suite nous donnera toujours un appércu net de toute la scène.
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Mame Lala et ses jumeaux🌪️☀️
RomanceÇa nous arrive d'allèguer sur la divergence des modes de vie ou des chances. On a tendance à s'inquiéter et à se plaindre. Or nous devons apprendre à garder un appércu sur ce qui nous entourent et d'essayer de les comparer avec notre propre vécue, n...