Mame Lala et ses jumeaux🌪️☀️

Pauvre mais forte🤲

Le plus souvent, la douleur la plus dévoratrice de la vie ne choisit pas son adresse ni son être, elle jaillit à main morte et transforme la lueur de bonheur en un malheur obscure.
De la sorte, la situation de Mame Lala et ses jumeaux était la preuve palpable que parfois la seule chose que l'on puisse faire c'est de subir et d'essayer de survivre. Ainsi, après avoir inhumé son mari derrière la case dans son coin fétiche à l'aide des voisins, Mame Lala ne se sentait pas seule et ne passait jamais un jour sans arroser la tombe de Khalifa et de prier pour son repos éternel.
Issue d'une famille de Torodo, Mame Lala était la fille cadette de celle-ci, elle était née avec un courage apart,  avec l'art de tout contrôler et de tout accepter que ce soit bon ou mauvais.
Ainsi, avec ses nouveaux nés et la mort de son mari, les choses commençaient à être plus difficiles et la situation plus que dérisoire.
Cependant,Mame Lala ne songeait jamais à quémander de quoi nourrir ses bébés, elle se donnait corps et âme pour que ses jumeaux grandissent en toute sécurité. Tantôt, les femmes du village lui apportaient des fruits sauvages et du bois pour l'éclairage et la cuisson, tantôt elle s'efforçait à puiser de l'eau et piler du mil en vue de varier les plats. Toutefois, ses jumeaux n'avaient pas l'air trop faible ou en carence de vitamines, ils riaient aux chatouillements de leur mère et jouaient même au rythme de la mélodie qu'elle les chantait. On dirait qu'ils sentaient la précarité de la situation raison pour laquelle ils ne pleuraient presque pas.
Mame Lala et ses jumeaux vivaient ainsi pendant cinq ans, cinq bonnes années de dur labeur, de mélancolie et de pauvreté. En effet, ceci n'avait jamais pris le dessus sur leur envie de vivre et sur la bonne éducation que leurs avait donné leur mère.
De la sorte, les jumeaux avaient très rapidement eu la complicité et avaient même le courage d'aider leur maman au travail.
Par moment, ils accompagnaient Mame Lala dans la forêt à la recherche du bois mort et de fruits, ils travaillaient tout en imitant la chanson de leur défunt père. Tantôt, leur mère les regardait d'un triste et gai œil, tantôt elle ne pouvait pas s'empêcher de rire à gorge déployée, quand Sadibou ne voulait pas céder le dos de sa mère à sa sœur jumelle. Qui, la plupart du temps préfèrait que sa mère la portât en kangourou et que l'instant d'après une belle scène pour qu'elle la mette sur le dos. Et c'était ce qui agaçait son frère sans savoir que la petite Zahara était tout de même blagueuse.
En effet, et même dans la pauvreté, ils ne réservaient pas, ils se deffoulaient  et couraient partout, ils étaient les amis de tout le voisinage.
Parfois ils se cachaient dans les hautes herbes pendant de très longues minutes rien que pour attirer l'attention de leur mère qui se mettait à les chercher sans savoir qu'ils les faisaient exprès pour l'appeler au jeu.
En effet, leur bonne humeur et leur santé avaient surpris tout le village car certains pensaient qu'il était impossible que les jumeaux grandissent, car vu le contexte auquel ils étaient venus au monde. Néanmoins, ils ignoraient que Mame Lala n'était pas une femme faible et passive au contraire elle faisait tout et n'importe quoi pour que ses jumeaux se sentent bien dans leurs peaux.
La petite Zahara elle, avait pris les mêmes traits de beauté que sa mère, avait de grands yeux, le nez un peu pointu, les joues pompées et riait toujours.
Tandis que Sadibou lui, avait très tôt affiché ses traits de virilité et sa vélocité à son âge était surprenant. Toutefois, Mame Lala était tout de même prudente et souciante, elle ne se frottait pas encore les mains comme si en elle quelque chose l'en dissuadait.
Restait à voir si tout ceci allait continuer ainsi ou bien, serait-il possible que la vie mette Mame Lala et ses jumeaux sur une autre épreuve ou une situation pire que la première.
Seule la suite nous le fera savoir.