Par moment, l'être humain se focalise que sur ce qui est sous son nez. Les détails, les évènements inopinés et les surprises ne piquent que la curiosité de certains.
On oublie parfois que le feu ne s'éteint que s'il n'est point attisé. Et que seuls l'envie, le courage et la ténacité peuvent donner vie à nos rêves palpitants.
Ainsi, les années passaient, les choses avaient changé, mais la soif de Mame Lala ne s'étanchait pas. Elle suivait toujours son chemin avec un courage hors du commun. Ses jambes étaient enflées, ses habits sales, et ses cheveux s'étaient tressés eux-mêmes.
Elle était à bout de force mais avançait toujours.
Contrairement à Zahara, elle, était dans la Capitale ce fameux matin là. Elle avait quitté la tribu des Diallo le lendemain.
Toutefois, elle était dépaysée, désorientée voire déroutée, elle regardait dors et travers et ne savait nullement quel chemin prendre ou qui demander. Elle marchait lentement sur une allée bordée de belle maison qu'elle n'avait jamais vu naguère.
Puis elle décida de mettre son séant près d'une boutique.
Cependant, son frère jumeau lui était en ce moment là en pleine concentration sur son examen, il n'avait point la tête à penser à autres choses qui n'avaient pas de lien avec ses cours.
À peine quelques minutes plus tard, le boutiquier sortit puis l'interpella:
_Salut, puis-je vous aider?
La belle sursauta et répondit:
_Oui, ça peut aller.
_Avez-vous besoin d'aide je vous vois un peu perdue, raison pour laquelle je me suis dit que peut-être je peux vous aider à reprendre votre chemin.
_Veuillez excuser mon indifférence, juste c'est la première fois que je mette les pieds dans cette ville immense, mais aussi si vous souhaitez que quitte la banquette, pas de soucis.
Zahara était apeurée, elle avait même perdu sa pertinence.
Mais le boutiquier reprit:
_Non, pas du tout, moi je veux juste vous aider tout simplement car on dirait que vous vous êtes perdue.
_En quelque sorte, oui, je suis ici à la recherche d'un emploi mais je peine à avoir un point de départ, répondit Zahara de nouveau.
_D'accord je vois, ne vous en faites pas, par ici les résidences sont toujours à la quête de servantes.
Bonh, venez avec moi, demanda le boutiquier.
La belle suivait le monsieur avec beaucoup de retenu, peut-être c'était en guise de prudence.
De la sorte, le boutiquier continua:
_Vous voyez cet immeuble là-bas ?
_Oui, oui, répliqua Zahara.
_Bien, il y'a une maison peinte en blanc en face, allez tenter votre chance peut-être qu'ils auront besoin d'une servante, si une fois vous aurez besoin d'autres explications, vous pouvez venir me voir si cela vous chante bien-sûr, termina le gentil et accueillant monsieur.
_D'accord et merci bien, que Dieu vous bénisse monsieur, vraiment merci.
Ainsi, la jumelle avançait lentement tout en tenant son sac sous son épaule jusqu'à la maison indiquée et se tenait devant la porte. Elle ne savait pas comment faire pour y entrer.
Soudain, le gardien l'interpella de l'autre côté avec une voix rauque:
_Puis-je vous aider mademoiselle? Demanda le gardien.
_Excusez moi, je suis à la recherche d'un emploi et on m'a orientée jusqu'ici.
_Je vois, mais fallait venir par là-bas, vous êtes tout juste devant les portes du garage.
Mais bonh ça fait rien, veuillez vous assoir sur cette chaise et attendez que j'appelle mon patron.
3mn plus tard, le gardien revint accompagné de Mr Diouf lui qui avait pris quelques semaines pour être auprès de sa fille depuis son retour.
En effet et une fois face à Zahara, Mr Diouf l'ordonna de rentrer car il faisait très chaud dehors et il serait plus paisible de s'entretenir en l'interieur.
Une fois dedans, Mr Diouf demanda au gardien d'apporter de la boisson pour que la belle se rafraîchisse.
Puis il la questionna:
_Comment t'appelles tu et d'où viens-tu ma fille?
_Moi c'est Zahara, je viens de la campagne, de la tribu des Diallo, répondit la jumelle avec la tête baissée.
_D'accord, donc tu es ici à la recherche du travail comme le gardien me l'a annoncé.
_Oui tout à fait, c'est juste que je ne sais rien de rien de la ville, c'est la première maison que j'ai eu à approcher.
_Donc saches que t'es entrée dans la bonne. Ça fait le compte car celle qui s'occupait des tâches ménagères est parti depuis un mois sans signe de vie. Cela te laisse à comprendre que la place est libre. Elle, elle percevait 50milles par mois, si toutefois cela ne t'arrange pas, n'ait aucun gêne à fixer ton salaire.
Avec le visage tout pâle et radieux, Zahara approuva sans hésiter.
Puis Mr Diouf reprit:
_Donc, je vais dire au gardien de te montrer les chambres pour que tu en choisisses une et qu'il te montre le reste de la maison, d'accord?
_Oui et merci infiniment patron vous avez fait mes débuts.
_Il n'y pas de quoi, mais juste une dernière chose, ne m'appelle pas patron, je déteste ce surnom appelle moi plutôt Lamine c'est mieux comme ça et n'oublie surtout pas qu'ici c'est chez toi, Mr Diouf termina.
Ainsi, la lumière de la bénédiction commençait à éclairer les pas de la jumelle, elle était si contente et soulagée.
Il faisait presque 19h, quand Mame Lala entra dans la capitale toute fatiguée voire essoufflée, elle passait d'une ruelle à une autre comme un oiseau à la recherche d'une branche sur laquelle se poser.
Toutefois, elle continuait comme si elle n'avait pas encore vu un coin qui la convenait.
En effet, et face à l'immeuble qui faisait le repère de sa fille ce fameux matin là, Mame Lala s'approcha près des escaliers endommagés qui se situaient derrière l'immeuble et posa ses bagages sur la véranda. Elle commençait à sortir quelques fragments de poterie et une natte, on dirait qu'elle venait de trouver son coin.
Néanmoins, elle était dévorée du regard par les passants de cette allée composés d'élèves et parmi eux, Sadibou y était.
Lui il la regardait avec tant de mélancolie mêlée de pudeur, il avançait tout en tournant ses yeux vers Mame Lala.
Elle qui ne se souciait pas du moins de ce qui se déroulait devant elle. Elle se mettait à arranger sa place comme si c'était sa terre promise.
En effet, et une fois dans la maison, Sadibou se précipitait à regagner sa chambre sans aller voir son papa, son ami ce qui était inhabituel. Il avait les yeux tout rouge et tremblait des mains, une légère tristesse doublée de rancœur enveloppaient tout son corps.
Il ne comprenait pas ce qui lui passait par la tête et le pire c'était qu'il ignorait que sa sœur jumelle elle aussi était sous le même toit.
Zahara s'était installée et commençait même à travailler, elle était en pleine cuisson et faisait connaissance avec la belle et sympathique Katy.
Ainsi, on voyait les pièces du puzzle s'assembler petit à petit, peut-être un coup de dé parviendrait à les aider néanmoins la question qui tramait c'était:
Serait-il possible pour eux de tracer la présence de l'autre ou des autres membres?
Toutefois, la suite ne nous laissera pas sans fin.
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Mame Lala et ses jumeaux🌪️☀️
RomanceÇa nous arrive d'allèguer sur la divergence des modes de vie ou des chances. On a tendance à s'inquiéter et à se plaindre. Or nous devons apprendre à garder un appércu sur ce qui nous entourent et d'essayer de les comparer avec notre propre vécue, n...