Rien n'est plus déplaisant voire écœurant que de subir la torture qu'aflige la vie sans rien faire. C'est comme heurter le mur de la stérilité ou de la faiblesse. Nul n'a accès au monde de la poisse, de la surprise ou de la malchance, car tous ce qui proviennent de celui-ci ne dépendent pas de notre volonté.
Tel était ce qui définissait la vie de cette famille démantelée par le coup de la nature. Mame Lala, Zahara et Sadibou étaient chacun dans sa propre sphère priant et espérant que un coup de vent les réunissent.
Cependant, avec les grands manguiers, les baobabs et les jujubiers qui bordaient les alentours, une telle probabilité ne pouvait pas être établie.
Ainsi, la faim, la soif, la fatigue et la peur commençaient à les envelopper. Mais sans relâche, les jumeaux et leur mère continuaient tout de même à chercher un point de convergence sans savoir que l'orage les avait conduit dans des zones différentes et lointaines.
Il faisait à peine 19h, lorsque qu'une voiture appartenant à Lamine Diouf un commerçant très connu du monde de l'alimentation passa près d'une route inondée et barrée par un arbre abattu par l'avalanche. Mr Diouf et son chauffeur revenaient d'une cérémonie de donation dans un autre village rasé par les feux de brousse. Et au moment où le chauffeur essayait de contourner, Mr Diouf s'écria :
_Arrêtes toi, arrêtes toi. T'as pas vu ce qui se trouve derrière cet arbre, on dirait un enfant.
Avec le sourire, le chauffeur lui répondit :
_Patron toi aussi reviens sur terre, c'est impossible qu'un enfant se cache derrière cet arbre. À mon humble avis je pense que ça doit un chien coincé par les branches.
Mr Diouf:_ C'est plausible mais vérifions c'est plus sûr.
D'un bref coup de volant, et pensant toujours que son patron est sous le coup de fatigue, le chauffeur se retourna et dirigea vers cet arbre.
Une fois hors de la voiture, Mr Diouf et son chauffeur avançaient lentement, soudain, à presque un mètre de là, il entendirent ce qui semblait être une voix. Mr Diouf se précipita et le chauffeur le suivit tout ému. Cette mince voix cassée par les pleurs disait:
_Maman, maman, maman où es-tu j'ai peur.
Promptement, les deux hommes se jetèrent dans cette eau stagnante et regorgeant de boue. Mr Diouf arriva le premier et face à Sadibou, son visage se pâlit, ses yeux sortaient de leurs orbites et ses larmes coulèrent involontairement. Sans attendre, il teint Sadibou par la tête et le serra fort contre lui comme s'il avait été toujours à sa recherche. Il murmurait à l'oreille de ce gamin apeuré et trop fatigué:
_ C'est fini, tout vas bien, on vas te sortir de là, n'ait pas peur.
Néanmoins, Sadibou pleurait à chaude larme, ce qui faisait pleurer Mr Diouf de même le chauffeur sidéré et ébloui par la scène.
Mr Diouf sortit une des couvertures qui restait la caisse de la voiture et enveloppa le jeune Sadibou tout grelottant. Le chauffeur lui donna une boîte de biscuits et une bouteille d'eau avec tant de mélancolie. Toutefois,le petit garçon refusait de déguster, il ne faisait que pleurer tout en se couchant sur Mr Diouf qui le calmait et le suppliait de manger.
En effet, et en cours de route, Mr Diouf et son chauffeur alléguaient sur ce qui pourrait conduire ce petit garçon jusque-là. Mais sans réponse adéquate car ceci était trop impressionnant et incompréhensible.
Dans l'autre côté de la route qui menait vers le village des Diallo, la petite Zahara suivait un chemin inconnu et très risqué. Les vaches couraient de partout mais la petite avançait tête baissée, à pas de flamant et pleurait toujours. Hâtivement, une dame de taille moyenne,à la peau claire et pieds nus surgit derrière elle et lui teint l'épaule. La coquette s'arrêta, et avec le souffle coupé, elle se retourna tout doucement. Et tout en affichant sa belle dentition avec le contour de la bouche pigmentée en noir comme chez toutes les femmes de ce village, la dame avança :
_Ma fille qu'est-ce que tu fais par ici, d'où viens-tu ?
Mais Zahara peinait à répondre, elle se tenait toujours devant la belle dame qui elle essayait tout de même à être gentille avec la petite.
Elle suppliait Zahara de se poser sur son dos car apparemment elle avait l'air très fatiguée et tenait à peine sur ses jambes.
La belle dame la porta sur le dos et marcha lentement en la dorlotant mais la petite répétait tout doucement la berceuse pour s'endormir.
Cette fois là, leur mère n'aurait pas l'occasion de le faire car elle se précipitait à regagner la domicile espérant retrouver ses jumeaux près de la case. Mais une fois à l'intérieur, Mame Lala s'écroula involontairement, elle avait réalisé que ses rayons de soleil étaient partis pour de bon comme leur père.
Elle s'approcha près de la tombe de Khalifa et mit à pleurer de toutes ses forces, elle n'en pouvait plus de vivre, elle était à demi morte et pleine de rancœur inexplicable et trop dur à ravaler.
Ainsi, une telle cruauté était le comble car de puis un fort bout de temps, la vie ne cessait de torturer Mame Lala et ses jumeaux qui eux étaient adoptifs ou presque. Tous deux étaient depuis cet orage maléfique, sont devenus les jumeaux de la nature. Sadibou lui était dans les bras d'un riche homme d'affaires contrairement à sa sœur jumelle qui elle était dans la pauvre tribu des Poulars.
Peut-être que la vie finirait par les rapprocher ou peut-être que c'était la séparation qui pouvait tout changer, seule la suite nous le fera comprendre.
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Mame Lala et ses jumeaux🌪️☀️
RomanceÇa nous arrive d'allèguer sur la divergence des modes de vie ou des chances. On a tendance à s'inquiéter et à se plaindre. Or nous devons apprendre à garder un appércu sur ce qui nous entourent et d'essayer de les comparer avec notre propre vécue, n...