Chapitre 6

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Le sol est une nouvelle fois couvert de sang qui sèche au soleil. Solomon a fait les poches aux bandits après avoir repris ses esprits. L'un d'entre eux ne ressemble plus à rien. Sa chair est à vif et on peut apercevoir des morceaux d'os transpercés par les balles aussi.

Le groupe de bandit n'avait pas grand chose. Le chef avait une bouteille d'eau qui a été bousillée quand ses potes l'ont flingué. Il y avait quelques cartouches pour fusil, une centaine tout au plus et une cinquantaine de balles pour les pistolets. Il n'y a pas de balles pour son Desert eagle, mais il y en a pour son petit calibre qu'il a au préalable récupérer sur le sol.

Concernant l'argent, après l'apocalypse nucléaire qui s'est passé il y a deux cent ans, la monnaie principale est rapidement devenu la capsule. Une capsule équivaut à une pièce. Puisque l'argent d'avant-guerre est devenu très rare, une liasse d'anciens billets vaut entre 10 et 20 capsules. Ces raiders n'avaient sur eux que vingt capsules, on ne peut pas acheter grand chose avec ça. Ils n'avaient même pas un semblant d'armure. Enfin, sauf un qui avait une protection en fer sur les castagnes. Mais bon, quand on se prend une balle dans la bouche c'est assez inutile finalement. 

Solomon a clairement eu l'avantage sur ce groupe de cinq. Il reprend une dernière fois son souffle et, après avoir avoir fait l'inventaire de son sac à dos, se remet en route.

Après quelques heures de marche, le soleil commence déjà à disparaître lentement derrière lui. Son ombre est de plus en plus grande. Sa gourde est à moitié vide.

Plus loin devant lui, l'ancien soldat aperçoit ce qui semble être une ferme, avec trois cabanes en bois. Il y a une citerne juste derrière qui s'élance en hauteur. Après avoir marché quelques minutes de plus, l'ancien soldat rentre sur la propriété. De près, le bois du premier bâtiment est complètement ravagé par la crasse et la moisissure. Quiconque habitait ici... a dû partir il y a un bout de temps. Il n'y aucune bête aux alentours, ni même trace d'une quelconque plantation. Solomon hausse ses épaules et se dirige vers la porte d'entrée. La porte ... eh bien, elle est dans le même état que le reste de ce bâtiment. Il y a même un risque qu'elle se détruise elle-même en essayant de l'ouvrir.

Il soupire. La porte n'a même plus de poignée. Il pousse la porte avec son épaule et elle s'effrite lentement. Elle s'écroule et laisse une ouverture. Solomon manque de vomir au contact de cet air de renfermé et de ... de mort. Une odeur absolument nauséabonde mélangeant le renfermé avec des excréments et peut-être une touche de viande en train de pourrir. Heureusement pour lui, il n'avait pas dans l'idée de dormir là-dedans, juste de jeter un œil pour trouver quelques réserves.

Inutile de rester plus longtemps, le lieu est sombre, rempli de caisses vides, de cadavres de rats mutants et de poussière. L'étage est complètement écroulé. Il est impossible de trouver quoi que ce soit de potable ici.

L'ancien soldat entame la deuxième cabane. Elle n'est pas en meilleur état mais cette fois, il y a une poignée de porte. La porte cependant est condamnée à l'aide d'une planche de bois pourrissante. L'ancien soldat place sa main entre le pans de la porte et derrière la planche et la tire en arrière. La planche s'arrache et se cogne contre son torse. Il la laisse tomber sur le sol. Il ouvre ensuite la porte. Le lieu est absolument vide. L'endroit a l'air d'avoir été complètement pillé. Sur sa gauche, il y a un encadrement de porte qui doit mener à une salle intermédiaire. Il pénètre doucement dans le bâtiment, en veillant à ne pas marcher sur quoi que ce soit et en veillant à ce que rien ne lui tombe dessus.

L'entrée qui était déjà faiblement éclairée perd encore plus d'éclairage. Dans quelques instants, l'ancien soldat se retrouvera dans la nuit noire. Il s'empresse de finir de regarder la pièce d'à côté.

La pièce est plongée dans l'obscurité. Après avoir lentement adapté ses yeux, Solomon aperçoit des choses sur le sol. Rien qu'à l'odeur, on devine facilement que ce sont des restes. Ainsi que des excréments.

Il plisse les yeux.

Une forme plus loin qui était silencieuse jusqu'à présent s'est mise à bouger et à pousser des petits cris. Il s'agit ... d'un rat ?

Solomon lève la tête. Soudainement, une vague de formes se dirige très rapidement vers lui, accompagnée d'une centaine de cris stridents. L'ancien soldat, en voyant la horde arriver vers lui se rue vers la sortie de la cabane. L'une des créatures bondit et lui mord le tendon d'Achille. Il vacille et manque de tomber. D'autres de ces créatures bondissent, mais ne parviennent pas à l'agripper. Solomon fait valser la bestiole qui ne l'a pas lâché d'un mouvement ample de la jambe. En regardant en arrière, l'ancien soldat voit qu'il s'agit en fait d'une horde de rats. Les rats étaient enfermés depuis ... une éternité. Certains d'entre eux sont amochés, griffés, mordillés voire mordus jusqu'aux sangs. Ces saloperies de rat, en étant enfermés, ont dû survivre en se dévorant entre eux, ils sont devenus cannibales.

«Bordel de merde !» s'écrie-t-il en courant. La horde ne le lâche pas d'une semelle. Au diable l'autre cabane, l'endroit a dû déjà être fouillé de toute façon, une sale perte de temps. Il court en continuant son trajet. Vérifiant derrière lui chaque secondes. Ces saloperies lui collent au train. L'un des rats bondit en avant, mais ne parvient pas à atteindre l'ancien soldat qui court. Un deuxième rat se prend le premier en pleine face. Un troisième se prend les deux premiers. Le premier bondit sur les deux autres rats et commence à les mordre au niveau du cou. Très rapidement, la horde de rats s'entre dévore, oubliant la présence de l'humain qui a continué à courir.

Solomon reprend son souffle et secoue la tête. Il va falloir commencer à faire plus attention, désormais.

Pour une histoire de famille...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant