Chapitre 7

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22:00

Enfin. J'ai regardé la télévision avec ma mère après manger et lui ai annoncé, il y a de ça un quart d'heure, que j'allais dormir.
J'ai mis mes baskets, mon pull, mon bonnet et mes gants. Je suis prête pour partir à l'aventure !

Le plus discrètement possible, j'ouvre ma fenêtre, puis mon volet. J'ai l'impression de revivre ma fugue de l'hôpital. J'enjambe le rebord et regarde en bas en jetant mon sac sur la restanque se situant juste en dessous de ma fenêtre. Ce n'est pas très haut, ma chambre se situe au premier étage. Je tire les battants de fenêtre vers moi pour qu'elle paraisse fermée et je me lance.

Le choc de mes pieds dans un des buissons de fleurs fait fourmiller mes mollets un instant puis tout se calme. Nerveusement, je regarde autour de moi pour vérifier que personne ne m'a vu sortir.  Je récupère mon sac et descends discrètement du muret. Je fais le tour de la maison en silence et retrouve à l'arrière du jardin, le vieux vélo de Nolan.  J'espère qu'il roule encore... Ça fait des mois qu'il gît dans le jardin et je ne sais pas où est passé le mien depuis mon accident.

Heureusement pour moi, il est encore en état de rouler. Je pousse le vélo jusqu'en dehors de la propriété familiale pour être la plus silencieuse possible. Une fois sorti et loin de la maison, je m'installe sur mon deux roues de luxe et pédale à toute allure en direction de la forêt.

***

Après une bonne vingtaine de minutes, j'arrive enfin sur la route qui longe cette gigantesque forêt. Je ne sais pas trop dans quelle direction aller... A vrai dire, je ne me rappelle même pas d'où je suis venue la dernière fois.

Tous les arbres et toutes les pierres de cette forêt se ressemblent... Jamais je ne m'y retrouverai là dedans.
Il faut quand même que j'essaie de retrouver l'endroit où je me suis réveillée il y a quelques jours. Je vais tout faire pour y arriver !

J'arrête mon vélo sur le bas côté et le cache comme je peux derrière un petit buisson. Je suis maintenant face à l'immense forêt, plus sombre et effrayante que jamais.
Je m'avance à pas lents dans l'immensité de la forêt, ma lampe à la main. Je marche toujours tout droit, pas rassurée d'être seule ici. Mais je ne vois rien qui pourrait m'aider.. Il y a des arbres, des arbres et encore des arbres. J'ai l'horrible impression d'être perdue et je ne sais pas si je serais capable de retrouver mon chemin.  Je devrais peut-être faire demi tour. Le temps de réfléchir à ce que je vais faire, je me laisse glisser contre un arbre et sors de mon sac une boite de petit gâteaux au chocolat. Avant même de croquer le premier, je remarque un objet par terre, à quelques centimètres de mes pieds. Comment ai-je pu ne pas la voir avant. C'est une fine couronne dorée avec un soleil. Exactement la même que celle qui était posée sur ma tête quand je me suis réveillée ici. Je la ramasse délicatement et l'observe. Même dans la nuit noire elle brille. Je la pose sur ma tête, attendant sûrement une quelconque réaction mais rien ne se passe. Je l'étudierai chez moi. En attendant, je la fourre dans mon sac et grignote quelques gâteaux, en me reposant un peu avant de reprendre mes recherches nocturnes.

***

- Julia ...  Juliaa.
- Hum ...    

Je grogne et ouvre lentement les yeux.

- Merde !

Je ne peux m'empêcher de jurer en constatant que je me suis encore endormi. C'est vraiment une sale habitude qu'il faut que je perde. Je regarde ma montre en panique. Ouf, il n'est que 02h00 du matin. Il me reste du temps.

- Julia    ... juliaa ... Joue avec moi Julia.

Non. Non pas encore. La voix est revenue. Je me lève brusquement et regarde autour de moi. Je suis sûre qu'elle est là. Juste à côté de moi. Je sens une présence. Mais je ne vois rien. Et elle, elle ricane. Elle me tourne autour en se cachant.

MalédictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant