sweetener

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When life deals us cards
Make everything taste like it is salt
Then you come through like the sweetener you are
To bring the bitter taste to a halt




Alors que le professeur d'SVT expliquait le principe de la reproduction, le jeune garçon entendit derrière lui une remarque qui lui était destiné :

- Alors Marc, ça fait quoi de savoir qu'on ne peut pas aider à l'espérance de vie de l'espèce humaine ?

Le brun, agacé de devoir toujours se justifier inutilement, rétorqua sans se retourner :

- Quand je vois ce que l'espèce humaine peut faire et dire comme connerie, ça me convient.

Un rire général s'abattit sur la classe, enfin, sauf sur le groupe de garçon qui accompagnait celui qui avait fait la remarque.

- Et qu'est-ce que t'entends par là, pourriture ? s'enquit un autre garçon, toujours du même groupe.

Le jeune garçon serra les dents, pourquoi fallait-il que sa vie soit aussi amère ?

- J'entends par là que, d'ici quelques années, vous causerez la destruction de cette planète, par votre égoïsme, il se retourna pour faire face à la bande, commencez par vous occuper de votre descendance avant de me parler.

Il refit face au tableau, où s'affichait un sublime schéma,représentant l'appareil reproducteur féminin. Marc soupira, en prédiction de la prochaine remarque qu'il allait se prendre, qui ne tarda pas à arriver :

- Ça c'est le truc que tu ne verras jamais.

Il leva les yeux au ciel mais ne répondit pas. A quoi bon ? Ces gens n'étaient qu'une bande d'idiots, fermés d'esprits, qui n'écoutaient rien de ce qu'on leur disait.

Pourquoi la vie avait-elle choisi de le faire naître homosexuel si c'était pour le confronter, au quotidien, à des homophobes ? Il n'en avait aucune idée. Son carnet dépassait légèrement de son sac, il le sortit discrètement, et écrivit d'une écriture fine et soignée :

Quand la vie nous distribue ses cartes.

Elle fait en sorte que tout ait un goût salé.

Il aimait bien, parfois, écrire les choses qui lui passaient par la tête, sans vraiment n'avoir aucun sens particulier. Il y pensait, il l'a écrit, c'est aussi simple que cela.

Il espérait secrètement que, le jour où il publierait un roman, il placerait ces petites phrases sans importance, avant de débuter l'histoire.


Marc sortit de sa salle de classe, après une heure bien ennuyeuse plus tard. À peine eût-il mis un pied en dehors de la salle qu'une masse se jeta sur lui.

Le faisant tomber par terre.

Devant toute sa classe.

Cependant, il s'en fichait, bien trop occupé à rire avec son copain, qui venait de lui sauter dessus.

Nathaniel.

Son copain, son meilleur ami, son amant, son rouquin.

Son édulcorant.

- Tu m'as teeeeellement manqué Marcounet, geignit-il en le serrant dans ses bras.

- Tu m'as manqué aussi Nath dis... tu veux bien m'aider à me relever ?

Le roux lâcha un rire, qui fit fondre le cœur du brun, avant de se relever et d'aider son compagnon à se lever. Marc entendit quelques remarques, qui sentaient le dégoût à plein nez, et leva les yeux au ciel. 

SweetenerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant