Partie 1

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Deux jours sans nouvelles de Samia. Je suis sûr qu'elle ne serait jamais partie de son propre gré sans m'en parler. Je suis perdu dans mes pensées. Le vide que je ressens est si profond. Toutes ces questions sans réponses qui défilent dans mes pensées, je n'ai plus d'appétit, je me sens léger et fragile comme une plume. Je n'ai jamais aimé à ce point, c'est si fort que j'étouffe, je n'entends rien autour de moi, je ne vois rien, je ne sens rien, j'ai juste besoin d'être seul. 


Tout a commencé un samedi après midi, comme d'habitude je faisais mon jogging à la plage, quand soudain je vis une silhouette tomber brusquement. J'ai compris que ça n'allait pas, c'était une jeune fille, elle était à une trentaine de mètres. J'étais venu à son secours, après quelques claques sur son visage, elle ouvrit enfin les yeux mais respirait difficilement. 

Tu m'entends ? Elle hocha la tête par un oui. Les quelques curieux qui passaient s'éloignèrent. Une confidence, j'avoue j'étais plus perturbé par sa beauté que par son état de santé. Jamais je n'ai vu de plus près des yeux aussi magnifiques.
-Ne reste pas Comme ça, essaie de te lever... 
Elle s'assied, elle n'avait pas assez de force pour se tenir et délicatement elle pausa sa tête sur mon épaule. 

-Tu vas mieux ? Est ce que ce va ? Tu faisais du sport ? Comment t'appelles-tu ? 

Elle ne répondit à aucune de mes questions, puis elle commença à pleurer. Mon sang fit un tour, assis face à la mer, je la serra fort, je n'ai pas hésité à passer mon pouce  sur ses joues pour effacer ses larmes.
J'agissais comme si je la connaissais depuis longtemps, elle était si calme dans mes bras. Je ne savais plus quoi dire, moi d'habitude si timide...
-Tu as couru de Malika*  à Dakar c'est pourquoi t'es fatiguée... 

C'est tout ce que j'avais trouvé comme blague pour la faire réagir, je me sentais ridicule mais ça a marché ! Enfin un sourire de sa part, un sourire sur un beau visage maquillé par les derniers rayons du soleil qui commençaient  à embrasser l'autre bout de l'Atlantique. Puis commença un discours dont je me rappelle encore des paroles tant ça l'avait marqué

 " la vie ne nous fait pas souvent de cadeau, mais quelque soit la situation, il faut toujours avoir foi, ne jamais perdre espoir, je sais que tu as un soucis, oublie le, oublie le au moins pour me rassurer, me voilà à coté de toi, je suis certes un parfait inconnu, mais on va partager ton soucis, il sera moins lourd, plus supportable, ainsi tu vas plus tomber" Vint encore un deuxième sourire encore plus craquant... Elle prit ma main et  me demanda mon prénom, elle avait l'air d'aller beaucoup mieux. 

-Je m'appelle Malik
Elle me remercia avec un air souriant, je sentais qu'elle était de plus en plus à l'aise, on parla de tout et de rien, une discussion qui était très joviale et surtout sans nous préoccuper du temps qui filait. La mer était devenue si calme qu'on aurait cru qu'elle nous écoutait parler. Un vent frais nous caressait, j'aimais quand elle ajustait sa fine chevelure et adoptait une meilleure posture pour mieux m'écouter. Tout ce que je disais avait l'air de l'intéresser. J'essayais d'esquiver son regard, c'était un regard expressif mais j'avais du mal à déchiffrer le langage, un regard tendre et surtout angélique. D'un coup elle se leva, j'avais compris que c'était le moment de rentrer. 

Samia était vacancière chez sa tante. Cette maison n'était pas trop loin de celle de mes parents. Je l'ai accompagné jusque devant chez elle, je mourrai d'envie de lui demander son numéro de téléphone, j'hésitais, elle venait à peine de me connaître. Samia... Heu... Bon... Est ce que.. Est ce que je peux... Elle me coupa tu veux mon numéro ? Oui s'il te plaît. Mais le problème c'est que je n'avais pas de téléphone à l'époque, je te donne mon numéro ne le perd pas hein ! elle me fit signe de patienter puis elle entra chez elle et ressortit avec un papier qu'elle avait déjà pris le soin de bien plier. Puis un mot... Ciao. 

J'étais parti le cœur plein d'émotion. Ce que je ressentais à ce moment précis seules les personnes qui ont connu le vrai amour pourrait le comprendre. J'avais l'espoir d'une nouvelle vie. Une fois chez moi, je pensais à elle comme un dingue, je n'avais qu'un seul souhait la revoir. Je me rappelais du son de sa voix, de son doux sourire. Cette nuit avait été très longue pour moi. Le lendemain, c'était pareil j'avais comme une épine plantée sur le cœur, elle seule pourrait la retirer. Il fallait que je la vois, mais comment ? Je ne pouvais pas débarquer à l'improviste chez elle, sa tante pourrait lui causer des soucis. Je suis resté longtemps silencieux à réfléchir puis me vint l'idée de l'appeler au téléphone. J'ai pris le téléphone de mon père, au moment où j'ai déplier le papier pour composer, je me suis rendu compte que c'était pas son numéro qui était renseigné mais plutôt une note c'était écrit "On ne trouvera jamais ce mot, on essayera de le mettre dans un regard, ce sera trop intense dans le cœur, trop fort pour l'organe" Qu'avait-elle voulu dire par là... Pourquoi m'avait-elle laissé croire que c'était son numéro... Voulait-elle que je lise le papier à l'instant... Non je ne pense pas si non elle ne l'aurait pas plié. Des tas de questions défilaient dans mes pensées. Quel est ce mot qu'on ne pourrait jamais trouver, un mot si fort. C'est à ce moment précis que j'entendis ma mère m'appeler... Quelqu'un t'attend au salon, je n'y croyais pas mes yeux, c'était Samia.

La magie du Premier amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant