Partie 4

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Elle avait passé de longues minutes dans mes bras, sans se soucier du temps qui passait. Mon cœur battait très fort, ce fût le premier jour, où elle eu enfin l'occasion de me dire " Je t'aime Malik " sans être interrompu. Elle savait que j'allais tout faire pour la retrouver, qu'elle n'avait jamais cessé de penser à moi, elle n'arrêtait pas de pleurer. Sa vie en mon absence avait l'air d'être un long moment de galère. J'ai senti le soulagement qu'elle avait ressenti. Jamais une personne ne m'avait serré aussi fort dans ses bras... J'avais tout oublié, toute la souffrance que j'avais enduré avant de la retrouver. 

Ce jour était le plus beau jour de ma vie. Main dans la main, nous marchions sur la plage, en direction du port de pêche de Joal. Le paysage sur place était juste fabuleux. Je n'ai jamais su que le Sénégal abritait un endroit aussi magnifique, un endroit si romantique. Samia était toute souriante et n'arrêtait pas de me dire que j'étais fou, et qu'elle est totalement fière de moi. La joie sur son visage était juste indescriptible. C'est ce jour là que j'ai compris une chose, que pleurer est une façon de retrouver son bonheur. Nous étions assis devant la mer à déguster un bon plat de poisson grillé bien citronné. Je la regardais manger, fixant son regard, c'est un regard phénoménal, à ce moment, je m'étais dit que j'étais sûr de ce que je ressentais. J'ai juste envie de passer toute ma vie avec elle, elle est ma plus grande source d'inspiration, je ferai la guerre pour défendre cet amour, je donnerai tout.

 Dans son regard commence mon destin, dans son regard je voyais le soupire de la terre, le clin d'œil du ciel, un regard étendu, un regard sincère, mon cœur était silencieux, mais avec beaucoup d'amour surtout qu'il ne pouvait pas tout contenir, dire que je l'aime de tout mon cœur aurait été insuffisant, je l'aime de toute mon âme, de toute ma vie. Elle et moi, nous n'avions pas besoin du reste de la vie. Je n'avais pas appris à rêver, les choses étaient venues comme ça, tout naturellement, j'avais juste envie de réaliser mon rêve, celui d'exister à ses cotés pour l'éternité. Elle est une femme; je suis un homme; mais j'avais juste envie de vivre pour être comme elle. 

Il commençait à se faire tard, Samia, me fit la remarque que c'était notre jour de  chance, que ses parents étaient à Dakar, elle était seule chez elle avec son frère et que ce dernier était parti rejoindre ses amis. Elle m'invita à entrer, une fois à l'intérieur, la beauté des meubles et le parfait décore de la maison attirait mon attention, jamais je n'étais entré dans une maison aussi belle, qui sentait si bon, je l'ai aidé à cuisiner. Nous avons mangé ensemble, puis nous sommes montés dans sa chambre. C'était une grande chambre ornée de tableaux oriental, de photos; et de magnifiques œuvres d'art que je n'avais encore jamais vu. Un grand lit, tout doux, on aurait dit que mon lit était un morceau de béton comparé à la tienne. Ce fut le premier jour où j'ai posé mes lèvres sur les tiennes. c'était une soirée magique, je n'avais pas envie que cette nuit s'arrête. Tout était parfait. Nous n'avions pas pu nous retenir, on a fait l'amour et c'était la première fois que nous vivions une expérience pareille. Elle était bien blottie dans mes bras. Le lendemain nous sommes partis très tôt visiter Fadiouth, l'ile aux coquillages, le magnifique pont, tout cela était nouveau pour moi, j'étais dans mon petit paradis. L'amour est un beau manteau, le plus chaud, le plus coloré. Celui qui s'en couvre avec fierté, reste humble dans sa tenue. Mais tout ne pouvait continuer ainsi, elle avait une vie, et j'avais la mienne, nous étions trop jeune pour envisager le mariage, mais au moment de rentrer chez elle, Samia, ne voulait pas, elle avait récupéré toutes ses économies et voulait qu'on parte très loin. Que je l'amène là où l'on pourrait vivre notre amour sans contrainte. Elle me jura qu'elle est sûre d'elle, qu'elle ne supporterai plus de se séparer de moi, que j'étais sa vie, son bonheur et que ce qui la ferait le plus souffrir est que je m'en aille sans elle la laissant dans une vie où elle est obligée d'écouter le choix des autres et non le choix de son cœur. 

Elle était décidée et était prête à se nourrir que de notre amour pour survivre, pour exister. Je l'aimais, comment dire non à un amour aussi fort, j'ai pris sa main et je lui ai demandé de choisir la direction par laquelle elle souhaiterait qu'on s'en aille. C'était fait,  vers le sud du Sénégal.

Nous sommes partis à la gare de Joal prendre un car. Par chance un bus qui partait à Ziguinchor était sur le point de quitter nous avions pris les deux places qui restaient. Ce que je ressentais à ce moment précis est indescriptible. J'étais devenu soudainement courageux, je n'avais pas peur des conséquences de nos actes, où du moins, j'étais tellement amoureux que rien ne pouvait me dissuader. Pour moi, cette solution était notre porte de sortie pour vivre enfin notre amour loin des personnes qui sont contre. J'avais l'impression que rien d'autre n'existait dans cette vie hormis le sourire de Samia. Ce petit sourire si rassurant, si expressif, ce sourire qui dès qu'il se déchaine m'emporte dans des pensées si joyeuses, me donnant l'impression de vivre un conte de fée. La réalité était pourtant là. J'avais bien l'amour de ma vie assise à mes cotés, silencieuse, sa tête posée sur mon épaule, main dans main, nous regardions la nature défiler au fur et à mesure que la voiture roulait. Des heures passèrent, puis nous étions arrivés à la frontière gambienne. Notre bus attendait son tour pour la traversée du fleuve. Nous avions profité de cette attente pour aller dans une gargote dans le but de mettre quelque chose dans le ventre. Ce qui m'étonnait le plus, c'est Samia qui était habituée à une vie de luxe,mais  était totalement à l'aise. Les gens n'arrêtaient pas de poser leurs regards sur nous. Des questions du genre, ou est ce qu'on va? comment on fera pour vire ? dans quelle maison allons nous habiter? n'avait pas l'air de l'inquiéter. La sérénité de Samia était ma force. On ne lisait jamais la peur sur son visage. 

Au couché du soleil, nous étions déjà de l'autre coté, en terre gambienne, quelques pièces données aux gardes nous ont permis de passer sans ma carte d'identité, Samia par contre était en règle. Une fois en Gambie la nature était si belle qu'on avait l'impression que la terre était couverte de tapis vert. Des arbres à perte de vue, l'air si pure. J'avais déjà pleines d'idées dans la tête à commencer par nous construire une cabane à coté de la plage, je rêvais de cette vie sauvage, sans que personne ne me contrôle, que je puisse être le maître de ma destinée. J'avais hâte. Samia dormait dans mes bras quand la voiture était arrivée à Ziguinchor. quelques caresses sur sa fine chevelure, elle s'étira et me demanda si on était arrivé, puis elle éclata de rire quand je lui ai répondu '' je ne sais pas '' En réalité nous avions foncé vers l'inconnu, vers le vide. Nous avions laissé notre intuition nous guider, et tout avait l'air de nous réussir. 

Ziguinchor est une belle ville, différente de Dakar, elle se démarque par ses rues aux sols durs et propres. On aurait cru que les arbres rivalisaient de par leurs tailles, de vastes maisons toutes entourées d'arbres fruitiers. Samia était  aussi surprise que moi. La première chose à laquelle on avait pensé fut de prendre une chambre d'hôtel, histoire de nous reposer et de cerner ce nouveau monde autour de nous avant de poursuivre notre aventure. 

Nous n'avions pas peiné à trouver un hôtel. Par contre on nous avait fait patienter avant de nous donner une chambre, la personne à l'accueil avait du passer deux à trois coups fils, parlant à voix basse, sans que l'on puisse comprendre. Enfin, une chambre bien climatisée, un grand lit, un décore de rêve. Après une bonne douche, Samia était bien enlacée dans mes bras, on dormait profondément. Ce moment était le plus beau jour de ma vie, je ne m'étais jamais senti aussi libre, aussi bien, aussi tranquille. J'avais l'impression que quelque chose me touchait le pied. J'ai entrouvert mes yeux, mourant de sommeil, et encore et encore, non de Dieu, je ne rêvais pas, deux policiers étaient en face de nous et criaient ! Réveillez vous !

La magie du Premier amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant