Partie 2

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C'était bien Samia, elle portait une jolie robe jaune ornée de fleurs. J'étais totalement surpris. Je me demandais comment elle avait fait pour connaître chez moi. On avait commencé à échanger, elle était toute souriante, sa voix était comme une douce mélodie, il suffit de l'écouter parler pour que je me sente bien, pour que j'oublie toutes autres choses existantes autour de moi. Après un petit moment, elle se leva et décida de prendre congé. À vrai dire j'étais un peu coincé chez moi, je ne pouvais pas m'exprimer car mes parents n'étaient pas loin. Une fois dehors, les questions commencèrent à tomber, la première fut bien évidemment de comprendre comment elle avait fait pour connaître là où j'habite. J'étais ébahi par sa réponse " hier soir quand t'es parti, j'ai suivi tes pas, tu avais veillé sur moi à la plage, c'était à mon tour de veiller à ce que tu rentres bien chez toi " 

J'avais un ressenti bizarre, j'étais surpris, alors je pris sa main pour sortir  tout ce que j'avais dans le cœur "Je perds les mots quand je suis avec toi Samia, je sens quelque chose de fort parcourir tout mon corps, un sentiment indescriptible qui devient incontrôlable. On ne se connaît que depuis quelques heures mais je vois que je n'ai aucune envie de te laisser rentrer sans te dire que je suis amoureux de toi". 

Il fallait que je sois honnête avec elle et tout lui révéler. Subitement elle devint silencieuse. J'avais hâte qu'elle réagisse, je me suis dit que c'était peut être pas le moment de lui parler de cela, et sa réaction traduit que c'est pas réciproque... 

Mais elle s'arrêta un moment et me dit "Est ce que tu sais que tu es mon ange gardien ? Est ce que tu sais qu'hier je n'ai pas fermé l'œil de la nuit ? Je pensais à toi Malik... Jamais une personne ne m'a voué une aussi grande attention, Malik, tu me promets d'être toujours présent pour moi ? Je répondis à l'affirmatif. Alors sache que....Au moment où elle allait continuer sa phrase une voiture s'arrêta, la vitre se baissa, une dame l'ordonna de monter avec un ton sévère, elle le fit... Puis elle cria "qu'est ce que tu fais avec ce délinquant ? Tu te fou de moi Samia ?" Puis la voiture roula de vive allure, comment cette dame avait pu me traiter de délinquant alors qu'elle ne me connaissait pas... Je me suis senti rabaissé sur le coup. Est ce le fait qu'elle est d'origine libanaise qu'on refuse qu'elle fréquente une personne comme moi ? J'avais vraiment mal au cœur, très mal, je me suis dis qu'il fallait que je cesse de m'imaginer une vie avec elle, nous ne sommes pas du même rang social. Samia habitait dans une belle villa, notre maison à nous n'en était pas réellement une, elle était inachevée, des pagnes servaient à boucher les fenêtres. J'étais rentré le cœur désorienté.

Je ressentais ce goût inachevé d'un instant qui était magique. Pourtant elle était sur le point de s'exprimer, de révéler ses sentiments. Le fait de ne pas l'avoir écouté jusqu'au bout était comme une sorte de punition. Je n'avais jamais imaginé que l'amour pouvait causer autant de mal. J'étais chez moi, dans mon coin, tout silencieux, le regard figé, les heures passaient sans que je ne m'en rende compte. Ce mot qu'elle cherchait à me dire, je l'ai vu l'exprimer dans un regard, je l'ai vu l'exprimer dans chaque battement de mon cœur, je l'ai vu dans chaque beau sourire que j'ai eu à contempler sur son visage féerique. Il suffisait juste de l'entendre par le son de sa voix et tout allait être parfait. Je me m'étais à imaginer, me demander comment elle devait se sentir à ce moment précis. Avait-elle mal autant que moi? Des jours sont passés, je ne pensais qu'à elle, je ne parlais que d'elle. Puis me vint l'idée d'aller chez elle. 

Je suis resté des heures, seul, dans un coin qui fait face à la ruelle de la maison où elle habitait, espérant qu'elle sortirait ne serait ce que pour faire des courses à la supérette ou pour prendre de l'air. Je suis resté tellement longtemps que la faim me rongeait le ventre. Le soleil brûlait mon front. Puis je suis rentré, fatigué sans nouvelle d'elle. 

Le lendemain c'était pareil, mais en un moment donné, je me suis donné le courage de suivre mon intuition, j'ai sonné chez elle. La porte était entrouverte, à peine j'ai salué demandant s'il y avait quelqu'un, une jeune dame est venue demander ce que je voulais, c'était la femme de ménage, je lui répondis que j'avais soif, que je voulais un peu d'eau. Je criais fort, et ça avait marché, elle était sous la douche, elle prenait son bain, elle avait reconnu ma voix et était sortie brusquement, avec sa serviette, une bonne partie de son corps recouverte de mousse... Elle m'a regardé et m'a fait un si joli sourire que j'avais perdu le contrôle.
Ne voulant pas que la femme de ménage comprenne, je lui fis signe de ramasser un bout de papier que j'avais jeté vers elle. C'était écrit :
Un regard de toi
Et l'ombre de ta beauté
Encercle mon cœur
Comme une fleure
Qui médite sur la lune
Un regard de toi
Et la lumière de tes yeux
Amorce mes jours heureux
Ton amour me colonise
Tes mots bâtissent mes rêves
Tes humeurs enchantent ma destinée
Pour toi j'irai parler au vent
Danser sous une tempête de feu
Pour toi j'irai délaver le soleil de sa couleur
Ton regard est plus fort que tout.
Ps Malik
J'étais ressorti tout en précisant sur ma lettre un numéro ou elle pouvait me joindre. Le même soir, le téléphone de mon papa avait sonné, c'était pas Samia, mais sa tante.

La magie du Premier amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant