Partie 9

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Quelques minutes après j'ai retrouvé mes esprits, quelle belle surprise, enfin Allah a écouté mes prières j'avais en face de moi la photo de profil de la femme de ma vie, j'étais si emporté que je ne faisais pas attention aux personnes autour de moi qui voulaient se rassurer. Mon coeur lourd d'émotion accepta la demande d'ajout. Puis au moment de lui envoyer un message je vis qu'elle avait déjà rédigé un message pour moi en ces termes... " Il s'est passé tellement de chose durant ton absence Malik, mais je t'ai retrouvé. Je t'ai retrouvé comme tu avais eu le courage de me retrouver à Joal, ce jour où tu t'es armé de ton courage afin de prouver que l'amour est capable de faire face à tout obstacle. Je t'aime Malik" J'étais aux anges, je ne savais quoi répondre tellement je me sentais élevé, choyé par le Tout Puissant. Vous avez sans doute vécu cette sensation qui vous fait dire que vous êtes la personne la plus heureuse sur cette terre. Je savourais cet instant présent. J'ai répondu à son message tout en souriant, un sourire que je n'avais pas affiché depuis des années. Ainsi nous avons échangé nos numéros, les choses étaient revenues naturellement, on pouvait rester des heures à se parler au téléphone, à s'envoyer des SMS, à se balancer des tonnes de " je t'aime" nos yeux brillant d'amour, nos coeurs libérés des épines qui les décoraient, notre souffrance avait miraculeusement disparu. J'étais devenu une autre personne, une personne forte, ambitieuse qui n'avait plus peur de de la vie. J'avais tellement souffert, nous étions perdu dans le tourbillon de la vie. C'est une éternité, un fleuve, qui nous séparait. L'éloignement, la peur parfois difficile à partager, les moments de tristesse et de doute où il n'y a personne pour se rassurer et cela me dévorais. Toutes les paroles et toutes les larmes qu'on ne se disait, l'absence de Samia c'était ce qu'on appelle vivre à demi-souffle. C'est manquer d'air et d'amour, manquer de nous en longueur de journée C'est essayer d'apprivoiser le manque lorsqu'il devient de plus en plus incontrôlable. C'est la peur qui danse dans mes veines et l'angoisse qui me paralyse. C'est se déchirer peu à peu et faire comme si ne rien était. Elle avait compris qu'il fallait qu'on mette fin à cette distance, qu'on avait tous les deux une seule envie, celle de nous rencontrer, de nous revoir. Elle était en Voyage scolaire au Brésil, plus précisément à Rio. Au lieu de rentrer directement au Canada elle avait préféré prendre l'avion et venir directement me rendre visite sur Paris. Elle disait qu'elle ne pouvait plus tenir loin de moi et qu'elle en avait assez de vivre avec cette douleur. Elle avait juste envie d'être avec moi pour se sentir vivante, pour mieux cerner sa vie, pour retrouver le bonheur qui manque à sa vie. Le plus dure était déjà derrière nous. J'imaginais déjà sa présence à mes cotés, j'avais du mal à me décider me demandant quoi porter à sa rencontre après tant d'années, en ces quelques jours où l'on a repris contact mes notes se sont améliorées en classe, j'étais devenu beaucoup plus inspiré. À ma grande surprise elle me fit savoir qu'elle allait arriver sous 24H. Quelques heures, et nous serons deux. La douceur de sa peau à caresser, son sourire si particulier à admirer, son odeur sucrée et ses yeux dans les miens seront là. On partagera un café ou un thé en buvant le temps perdu comme un couple qui n'aurait jamais connu la douleur de la séparation. On s'apprivoisera comme de nouveaux amants, comme des hirondelles. En douceur, en tâtonnant de peur de nous briser. Deux solitudes qui se découvrent comme pour la première fois. J'avais hâte. Le jour J son avion devait arriver à 16h mais à 9h j'étais déjà à l'aéroport de Roissy sur Paris. Un bouquet à la main, costume cravate, je comptais les heures avec des vas et viens répétitifs. Sur le tableau des vols, je voyais bien Rio-Paris arrivée 16H. Puis quelques heures plus tard. On annonça que le vol Rio-Paris allait accuser un retard... Rien d'inquiétant ça arrive souvent, mais plus les heures passaient je voyais aller retour du personnel de l'aéroport puis on nous convoqua dans une salle les personnes qui attendaient leur proches qui étaient dans le vol. " l'Airbus A330-200 opérant le vol 447 d'Air France, entre Rio et Paris, s'est abîmé dans l'océan Atlantique, entraînant la mort des 228 personnes à bord." À l'annonce de la nouvelle je fis tomber mon téléphone qui se cassa, mes oreilles étaient bouchées, mes doigt écrasaient le bouquet de fleur que j'avais sur moi. Je n'entendis plus rien, appart un concert de sanglot... J'étais comme paralysé, je me suis agrippé au mur pour sortir tout doucement de la salle. Un homme se rapprocha et me fit comprendre qu'une cellule de crise avait été mise en place. Qu'est ce que j'allais foutre d'une cellule de crise, pas besoin de médecin, pas besoin de psychologue, j'avais juste envie à l'instant présent de mourir. Mourir afin de la retrouver. Je marchais comme un ivrogne dans la rue, avec une mine si affreuse que la police m'avait interpellé. J'étais resté 24h dans leur cellule sans sortir un mot. Jusqu'à ce qu'après leur enquête, il découvre que je venais de perdre une proche dans la plus grande catastrophe aérienne de l'histoire de la France. Ils s'étaient excusés et avaient proposé de me déposer chez moi, une faveur que j'avais refusé. Suis sorti, sans que je ressente le grand froid et la neige qui commençait à tomber, je marchais, je marchais, seul comme un fantôme. Ne sachant quoi dire ni quoi penser. J'étais en deuil. Mon cœur était en deuil, mes pensées, toute mon âme en deuil. J'ai perdu l'être que j'aime le plus au monde. Je marmonnais mon amie, mon amour. Comment vivre sans toi, je n'ai pas appris à vivre sans toi. Pourquoi... Pourquoi. J'embrassais la folie. Je pouvais faire face à tout, sauf à la mort de Samia. Je n'aurai jamais cette force.
Le plus souvent certaines personnes vous disent qu'il faut écouter votre cœur, c'est bien d'écouter son coeur, mais vous est-il arrivé de parler à votre coeur, de lui poser toutes ces questions auxquelles vous peinez à trouver une réponse, c'est à ce moment que vous vous rendez compte de la fragilité de votre coeur. Votre coeur préféra se mutiler face à une si grande peine, il préférera s'éteindre à petit feu. Mon coeur va mal, il est si brûlant dans ma poitrine que j'ai envie de l'ouvrir pour me libérer de cette douleur. Je me sens si fautif, j'aurai du tout laisser tomber ne pas continuer à lutter contre cette distance établie par le destin. Il existe des peines auxquelles on se remet des jours après voire des semaines, d'autres des mois, des années, par contre jamais je ne me relèverai de la mort de Samia, vivre sans elle est une vie où mon âme est punie, une douleur indescriptible, pourquoi dois-je continuer à vivre, à exister si je suis déjà en enfer. Mon coeur est paralysé, injustement déchiré. Jamais le temps ne pourra fermer cette blessure, elle est si profonde. Je perds comme ça d'un coup des personnes qui comptaient pour moi, Abass est parti, cet homme noble pleine de sagesses malgré son passé obscure, à cela s'ajoute la mort de Samia, celle qui a su donner un sens à mon existence. Je ne compte pas exister, je ne compte pas vivre si c'est pas pour exister à ses cotés, je préfère aller la rejoindre là où elle est.
Quand on tient à une personne, on a envie qu'elle reste pour la vie. Les émotions les plus intenses sont vécues aux cotés de celles qu'on aime. Parfois il faut juste un petit geste pour en faire un beau souvenir et cela pour toute une vie. Par contre je ne veux pas exister dans une vie de chagrin et de souvenir à briser le coeur, je préfère mourir, on ne meurt qu'une seule fois. Le seul remède de mon mal est de la rejoindre dans l'au-delà. Sans elle le manque sera toujours là, elle me possède, elle m'appartient, je lui appartiens, elle ne sera pas plus digne que moi. aucune bougie, aucune prière ne le fera revenir, la seule chose qui me reste est un vide dans ma triste vie... Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie, sans pouvoir défendre Samia, je refuse par contre de la perdre à jamais. Il est difficile de dire à Dieu. Je ne peux lui dire à Dieu. Marchant seul dans la rue, j'ai préféré me rapprocher sur les rebords d'un pont tout près de la Seine afin de sauter et mettre fin à ma vie. Je me suis mis à observé ce qui restait à apprécier de cette vie qui n'a pas été tendre pour moi. À ce moment précis j'avais cette mine et ce regard que l'on ne peut décrire, un regard évasé qui savoure les derniers instants d'une vie, les dernières secondes dune respiration qui se taira à jamais. Je vais sauter, je vais mourir, couché dans ma sérénité, calme et fier le regard brillant de plaisir de retrouver ma douce. Je suis certe faible en ce moment, mais je vais Ressuciter devant elle. Je regarde le fond de cette eau qui va devenir ma tombe, car je ne veux plus rien de cette vie, Mon cœur s'est brisé foudroyé de nulle part. Samia est partie avec ! Partie avec mes rêves, Partie avec mes désirs. Je sais qu'elle m'attend. Je me sens prêt, c'est le moment de sauter. J'ai fermé mes yeux, je me suis rapproche du rebord, et une, et deux...
J'entendis une douce voix, m'appeler, Malik...!!! J'avais peur de me retourner, fallait pas que je m'arrête, cette voix n'est peut être qu'une illusion... Mais elle répéta de plus belle, Malik, non. Alors j'ai décidé de me retourner, tout doucement, le cœur tremblant, c'était Samia. Elle avait raté son vol, elle avait essayé de me joindre en vain mais j'avais cassé mon téléphone a l'aéroport...j'ai couru je l'ai serré très fort dans mes bras nous deux pleurant de joie, je l'ai serré très fort dans mes bras pour m'assurer que tout cela était réel. Et bien je ne rêvais pas elle était bien là mon tendre amour. Oh mon Dieu. Finalement dans la vie, rien n'est jamais fini et nul ne peut dire de quoi est fait l'avenir. Ce dont j'étais sûr, c'est que plus jamais de ma vie je ne l'a laisserai seule sans moi.

Fin

RIP Rio Paris 01/06/2009

Merci à vous tous ! 

La magie du Premier amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant