C'était bien la police. Samia s'est réveillée en sursaut, elle avait peur, et s'est accrochée à moi de toutes ses forces. Les policiers nous ont demandé de prendre nos affaires et de les suivre, un parmi eux me plaqua fort contre le mur et me passa les menottes. C'est une situation que j'avais l'habitude de regarder dans des films, sans pour autant imaginer la vivre un jour, des menottes bien serrées. Qu'ai-je fait pour mériter ce sort, et Samia qui n'arrêtait pas de crier et de supplier pour qu'on me laisse sans qu'elle n'obtienne gain de cause.
On avait le droit de vivre notre amour, le droit d'être ensemble. Pourquoi tant de méchanceté contre nous. Une fois au commissariat, une dame s'approcha et demanda à Samia de la suivre, mais elle ne voulait pas, puis elle lui dit d'un ton sévère qu'elle y était obligé et que ses parents l'attendaient, une voiture devait la ramener chez elle, j'étais vraiment perdu et je me sentais faible, pas assez fort, pas assez protecteur pour elle, elle me fixa du regard, mon cœur saigna à l'instant où ses larmes commencèrent à tomber de ses jolis yeux.
Non ma chérie, luis dis-je pleure pas, je te retrouverai, mon cœur saura te retrouver à nouveau. et quand je te retrouverai, personne ne pourra plus jamais nous séparer, je suis à toi, tu es à moi. Ne craint rien.
Elle me dit avec une voix désemparée qu'elle me m'attendra. Elle me tourna le dos et s'en alla. Chaque pas qui l'éloignait de moi sonnait comme un coup de poignard. J'avais atrocement mal de voir ma Samia dans cet état. A vrai dire j'avais peur, je voulais qu'elle me voit confiant avant de partir, qu'elle aie un souvenir rassurant, au fond je me disais peut être que plus jamais je ne la reverrai, que plus jamais je ne cesserai de pleurer, j'avais l'impression de mourir à petit feu.
Mon inquiétude fut grande quand on m'annonça qu'on me reprochait d'avoir kidnappé la fille d'un juge. Je n'ai jamais su que son papa était juge, je n'ai jamais kidnappé Samia, on a juste voulu réaliser notre rêve de vivre ensemble notre amour. J'avais du mal à leur faire comprendre cela, et on me notifia avec un ton amer, que j'allais pourrir en prison et que je venais tout juste de foutre ma vie en l'air à cause d'une femme.
On me fit entrer dans une cellule de la police. Une odeur répugnante s'y dégageait. J'avais le vertige, Samia me manquait déjà. Que serai-je sans ses mots d'une douceur inégalable. Sans le parfum envahissant de ses bonnes prières. j'étais qui sans elle ? Âme de mon âme, son de ma voix, vue de mes yeux. Ce qui me liait à Samia était plus solide qu'un pont. Tendre comme un tonnerre, fort comme un papillon, ses sentiments, mon équilibre ! Ma chance avait été d'exister à ses cotés la toucher, lui parler, l'admirer, lui confier mes humeurs
Qui étais-je maintenant ? Je ressentais un grand chagrin, Je n'avais plus les mots qu'il fallait pour avoir espoir,
mon cœur était si lourd, ma peine si grande. Je ne parlerai plus de ces choses qui amusent le cœur en un moment donné Je m'en voulais d'avoir aimé. Il pleuvait sur mon visage
Je refusais de croire, l'amour aime trop blesser. A vrai dire je m'en foutais de mon sort, je m'inquiétais plus pour Samia, de ce que ses parents allait lui faire, je m'inquiétais à savoir si je réussirai à l'avoir un jour pour moi, comment la rendre heureuse alors qu'on me disait que j'allais rester longtemps en prison. Quelles explications devais je donner à mes parents... J'avais l'impression que ma vie venait de s'arrêter brusquement. J'ai passé deux nuits à la police et puis on me transféra dans une prison. Je n'avais même pas eu la possibilité de prévenir ma famille. C'est comme si mon existence venait de s'arrêter. J'étais triste et pensif, une autre partie de ma vie venait de commencer.Je devais me donner le courage de surmonter cet obstacle. Jusque là, rien ne m'avait encore stoppé. Je n'avais pas peur d'affronter cette situation. Je ne connaissais rien de la vie carcérale. Tout ce dont j'étais sûr, c'est qu'elle avait débuté par une quiétude à laquelle je ne m'attendais point. Au lieu de méditer sur mon sort; je pensais plutôt à ma belle Samia. Oui! Ma douce Samia, une fille en or, une fille comme je n'en ai jamais connu, celle dont le regard est si expressif qu'il sait dominer mon ardeur, celle dont la beauté a gagné mon cœur, celle dont le sourire est la plus belle image, la plus belle clarté. Elle me manquait vigoureusement, je souffrais de ce vide qu'elle seule peut combler.
J'avais la certitude que la retrouverai, même loin, mon cœur ne l'a perd jamais de vue. Quelques jours étaient passés avant que je puisse contacter mes parents, non pas pour leur dire que j'étais en prison, mais tout simplement pour les rassurer, pour leur dire que j'étais bien là où j'étais, et que j'allais bientôt revenir.
La prison était bondée de monde, je partageais ma cellule toute petite avec une quarantaine de personnes, chaque matin je me réveillais avec des courbatures tellement les nuits étaient si inconfortables. Il pouvait arriver que mes jambes ou mon ventre servent d'oreiller à de gros gaillards sans que je ne puisse m'en plaindre, l'étroitesse et le surpeuplement, la chaleur, la mauvaise odeur, les maladies qui se propageaient, le décore en prison était si malheureux. C'est dans ces conditions que j'ai connu Abass. Il était mon seul ami, mon confident mon protecteur dans cet endroit où c'était la loi du plus fort. Abass selon ses dires, n'avait jamais rien fait de bien dans sa vie, une enfance difficile, devenu voleur à l'adolescence, puis agresseur, et finalement écroué pour meurtre, il était condamné à passer le restant de ses jours en prison. Pourtant, face à moi, je voyais un homme de valeur, dont le destin aurait pu être différent si nos gouvernements encadraient la jeunesse et s'occupait des enfants de la rue. Je croyais à peine à ses récits qui étaient maculés de violences, alors que devant moi, il était si innocent, regrettant amèrement tous ses actes. Il versait souvent beaucoup de larmes, et avait du mal à effacer de sa mémoire l'image de ses victimes qui défilait souvent dans ses pensées. Pourtant cet homme au passé si obscure, était mon idole dans cette prison, malheureusement pour lui il ne pouvait plus revenir en arrière et tout effacer. De lui j'avais beaucoup appris. Et les moments que j'aimais le plus c'est quand on jouait au foot et que je faisais passer le ballon entre ses jambes, ça le faisait tellement rire, et moi j'en était fier car dans ce court moment, j'avais la magie de lui faire oublier son destin tragique. La vie n'est jamais simple, je pense que face à la violence, il faut riposter par l'amour, par la paix.
La vie est si courte que nous devrions apprendre à nous aimer, à pardonner, à passer l'éponge sans garder de rancune. Pour ma part, je n'en voulais à personne, je n'en voulais pas aux parents de Samia, ils ont peut être fait un choix en pensant que c'est ce qui est bien pour leur fille, j'aimais leur fille sans doute la même façon qu'eux, mais c'est tout simplement avec une vision et une position différente. Tous les soirs, je fixais la lune et les étoiles tout en pensant à elle, car où qu'elle soit, nous voyions les mêmes choses. J'étais persuadé qu'à ce moment précis elle faisait a même chose tout en pensant en moi. Cette situation était cruelle, mais j'étais obligé de tenir, comment pouvais je l'encourager si je montrais signe de faiblesse, comment pouvais je la retrouver un jour si je me déclarais vaincu. Je me m'étais promis de tenir le coup, je lui avais donné ma parole de revenir, elle me manquait atrocement... Des jours étaient passés, je m'habituais petit à petit à cette situation difficile. Un petit matin, le gardien m'apporta un papier. C'était une convocation au tribunal pour mon procès. De quoi étais-je fautif? d'avoir aimé la fille d'un riche Juge? d'avoir aimé une personne à la couleur de peau différente? d'avoir voulu dessiner un destin heureux avec elle?...
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La magie du Premier amour
Short StoryMême les plus grands obstacles n'arrêtent pas un amour sincère et réciproque.