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Cela fait maintenant 2 heures que j'attends a l'aéroport en espérant le voir passer ses portes d'une minute à l'autre. Je ne veux pas perdre mon seul autre ami sur cette pauvre terre.

Je ne me suis même pas changée et je ne suis pas non plus passer à l'appartement depuis ce matin. Je ne fais que renifler depuis que j'ai appelé Dylan il y a 3 heures. C'est officiel , je suis malade.

Je fixe la porte sans vraiment la fixer car je suis perdue dans mes pensées. Soudain, une silhouette d'homme avec des cheveux bruns, accompagnée de son sac à dos et de son oreiller. Je la reconnaîtrai entre mille. Je me souviens, il y a un an, il me racontais qu'il prenait toujours son oreiller avec lui pendant les voyages en avion. À croire qu'il n'a pas changé.

Lui aussi m'a vu à en croire son regard qui passe de l'inquiétude au soulagement.

À ce que j'en vois, Dylan a pris de la masse musculaire, il fait plus homme avec sa barbe et ses traits moins enfantins.

J'ai beau le vouloir, je ne peux pas mentir sur le fait que ce grand gosse m'a manqué.

Je cours comme une folle vers lui et lui saute dessus tellement rapidement que même lui a dit mal à me rattraper.

J'enfouis ma tête dans son cou et le serre aussi fort que je le peux, comme si il allait s'échapper. Pourtant ce n'est pas son genre de fuir, c'est plutôt le mien même.

—Tu m'as manqué Eva, entendis je Dylan dire à côté de mon oreille.

—Toi aussi tu m'as manqué grand fou, dis en essuyant quelques larmes de joie sur mes joues.

Il me lâche et je lui fais signe de me suivre sans dire un mot.

*****

Aucun de nous n'a prononcé un mot après que nous nous soyons lâchés. Moi, je regarde la route et seulement elle parce que j'ai peur de rencontrer son regard. Pourtant il le faut bien. Je soupire.

—Sam a eu un accident. Il est dans le coma et, d'après les docteurs, il n'a plus qu'une semaine. Je t'ai appelé parce que je n'ai plus personne Dyl'. Tu es le seul à encore vouloir de moi ici, je n'ai plus d'autre amis.. avouais je pour combler le silence.

La vérité est que, Dylan est venu sans même savoir pourquoi j'étais autant boulversé. Il m'avait entendu pleurer et le supplier de ne pas me laisser, que je n'avais plus que lui. Et, à ma plus grande surprise, il a pris le premier vol pour New York et est arrivé.

En l'attendant, j'avais reçu un appel de l'hôpital m'indiquant que Sam était encore vivant. Je me souviens encore de mon cri de joie qui avait fait peur au bébé à côté de moi qui s'était mit à pleurer.


—Britt m'a quitté, fut la seule réponse du brun.

Je le savais déjà. Contrairement à ce qu'il pense, je suivais les news people. Je prenais des nouvelles de lui sans vraiment lui demander à lui.

—Je sais, je l'ai vu sur internet. Tu veux en parler ?

Ces retrouvailles se passent plus bizarrement que je ne le pensais.

—Tu sais Eva, c'est plutôt à moi de te poser la question.

Je fais non de la tête. Il se tait. Il sait à quel point je ne suis pas du genre à parler de mes émotions. Je lui en avais parlé, lui avait confié à quels point je trouvais que cela me rendais faible.

Voyant mon malaise, Dylan pose sa main gauche sur ma cuisse et la sert un petit peu pour me prouver son soutient.

—Est ce que tu veux d'abord passer chez moi déposer tes affaires? demandais je sans quitter la route des yeux.

—Non. Allons d'abord voir Sam. Même si j'aurais préféré le rencontrer dans des circonstances différentes..

—Tu es sûr?

—Ne t'inquiète pas, Eva, j'ai tout mon temps. Allons voir ton ami maintenant.

—Merci Dylan, merci beaucoup, murmurais je si bas que même lui n'a pas entendu.

*****

La vision de mon meilleur ami sans vie sur ce lit me donne toujours autant la nausée. Dans toutes mes possibilités pour le futur, je n'aurais jamais imaginé celle la. J'en ai imaginé pourtant.

La porte de la chambre s'ouvre sur le docteur Shepherd. Il semble rassuré de me voir ici.
Au même moment, Dylan sort de la salle de bain et le docteur se tourne vers lui. Il le dévisage un instant avant de se retourner vers moi en m'interrogeant du regard.

—Docteur, voici mon ami Dylan. Dylan, voici Dr Shepherd, le médecin qui s'occupe de Sam.

Dylan tend sa main au médecin qui la prend et la sert en guère de salutation.
Ensuite, les 2 hommes se tournent vers moi.

—Mademoiselle, suite à l'arrêt cardiaque de votre ami, nous avons constaté que son cœur était maintenant trop faible pour le maintenir en vie.

Je sens une main se glisser dans la mienne.
Mes yeux font des allers et retours entre le lit de mon meilleur ami et la personne en face de moi.

—Mais je ne comprends pas, la machine continue de faire des bips réguliers pourtant. Cela ne veut il pas dire que son cœur continue de fonctionner?

—Cette machine est un électrocardiogramme. En effet, il permet de connaître le battement par minute du patient. Mais dans le cas de Sam, il s'agit d'un appareil cardio-vasculaire qui permet au sang de continuer de circuler. Il donne de très légères décharges au cœur afin de le faire battre. Son battement n'est pas naturel, m'explique le docteur.

—Ça veut dire que Sam n'est plus vraiment en vie, n'est ce pas ?

Pour toute réponse, le docteur hoche la tête.
J'ai beau le vouloir, je n'arrive pas à y croire.

Dylan me tourne vers lui et essuie de ses mains mes joues rougis. Je ne m'étais rendu compte que je pleurais. Je suis vraiment faible.

Je plonge dans le torse de mon ami et respire, enfin plutôt tente de respirer parce que mes sanglots me coupent le souffle.

—Dylan est ce que tu peux sortir, il faut que je parle avec Sam, enfin, lui parler.

Celui ci hoche la tête sans broncher et sort. Je me tourne une nouvelle fois vers McDreamy.

—Débranchez-le, s'il vous plaît. Je ne veux pas qu'il souffre plus qu'il ne le fait déjà. Après cela, je voudrais lui parler le temps qu-qu'il meurt.. je ne veux pas qu'il s'éteigne en pensant qu'il est seul. S'il vous plait.

Le docteur appuie sur un bouton sur la machine vasculaire ou quelque chose comme ça puis appuie sur le bouton mute sur la bip bip machine. Il m'adresse un dernier sourire et sort.

Je me dois d'être courageuse.  Si Sam ne peut plus vivre alors je vivrais pour lui. Pour nous 2.

*****
même les fantômes ont des doigts alors on n'oublie pas la p'tite étoile
*****

Amante T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant