Partie 8

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Avertissement : mon histoire est classée M (pour Adultes), ce n'est pas pour rien, notamment dans ce chapitre.

La scène de sexe est indiquée entre crochets [[ ]] si vous souhaitez l'éviter.

***

Je navigue dans ses souvenirs de soirées mondaines instinctivement, je survole les scènes, repère Drago du coin de l'œil, je réussis à rester un témoin extérieur et à sauter d'un moment à un autre pour gagner du temps.

Tous ses souvenirs se ressemblent. Des galas, des verres de whisky pur feu bus au coin d'une cheminée ou dans une véranda luxueuse, des négociations et des discours pompeux qui se terminent par de vieux sorciers grisonnants appelant leurs elfes de maison pour remplir des sacoches de gallions, en espérant avoir les faveurs du Seigneur des Ténèbres.

Je me frotte les yeux de fatigue. Je ferai bien une pause mais j'ignore le temps qu'il me reste pour présenter les preuves au Magenmagot.
Bientôt, dans la file de souvenirs que je scanne rapidement, un moment m'interpelle. Je mets quelques secondes à comprendre ce qui m'a arrêté.
Drago est seul, accoudé à une rambarde de fenêtre sculptée en métal. Je jette un coup d'œil à la somptueuse chambre dont la vue donne sur un jardin verdoyant et parfaitement entretenu. Le soleil est haut, l'air est frais, ça pourrait être agréable dans un autre contexte.
Pour la première fois, Drago est seul, et c'est le silence qui m'a marqué.
Pas de jacasseries de nobles, pas de couverts en argent qui tintent, pas de conversations à soutenir.
Drago est seul, la tête penchée entre ses épaules affaissées.

Sur le bureau qui jouxte la fenêtre, des feuilles de parchemins sont étalées, d'autres sont froissées. L'encre s'est renversée et a tâché la feuille du dessus. Mon regard est attiré par l'écriture en pattes de mouches : je reconnais l'écriture de Drago et mon prénom sur chacune des feuilles, accompagnées de quelques phrases toutes raturées. Mon cœur se comprime et je voudrais m'approcher pour en lire plus. Mais au même moment, on toque à la porte. Je sursaute et me recule.
Drago se redresse, passe une main sur son visage, recompose son masque. D'un coup de baguette, il fait disparaître les lettres et ouvre la porte.
Une vieille elfe de maison apparaît dans l'embrasure.

- Maître Greengrass peut à présent vous recevoir M. Malefoy. Il est dans la bibliothèque, je vous accompagne ?

Drago acquiesce et je le suis, guidé par l'elfe de maison.
Nous pénétrons dans une belle salle avec un parquet massif et de hauts plafonds peints. Aux murs de grandes et hautes étagères en bois exotique supportent des centaines de vieux grimoires. Une échelle magiquement suspendue permet sans doute d'accéder aux rayons inaccessibles.Dans un des coins, un grand fauteuil en cuir prend toute la place. De petites alcôves entre les étagères créent des espaces de lectures privés avec des banquettes en cuir. Dans l'une d'elles, un plateau d'échecs est posé sur un petite table basse.

Drago, le nez en l'air, semble tout aussi impressionné par la pièce que moi.
Quand un homme contourne un grand bureau et s'approche de nous, sourire aux lèvres, il se recompose très vite son masque d'indifférence et s'incline légèrement.

- Amaury Greengrass, ravi d'enfin vous rencontrer.

- Tout le plaisir est pour moi Malefoy. Navré de vous avoir fait patienter dans la suite des invités, mais j'avais quelques affaires urgentes à régler.

Il lui fait signe de s'asseoir dans l'un des sièges qu'il fait apparaître pendant que lui s'installe dans le grand fauteuil. Il fait signe à son elfe et celle-ci revient avec un plateau de boissons.

Alors que Drago se lance dans un discours sûrement parfaitement rôdé sur l'importance des lignées des familles de sang-pur et sur la suprématie actuelle de Voldemort, Greengrass le coupe rapidement.

Les fantômes du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant