Partie 10

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Avertissement : mon histoire est classée M (pour Adultes), ce n'est pas pour rien, notamment dans ce chapitre.

La scène de sexe est indiquée entre crochets [[ ]] si vous souhaitez l'éviter.

***

Drago est encore assoupi.
Je saute dans mes vêtements de la veille, les défroisse difficilement, aplatis ma tignasse en vain et transplane rapidement devant l'appartement de Ginny.
C'est sa colocataire Marissa qui m'ouvre. Elle est bien partie ce matin mais n'est pas repassée depuis.
Je ne m'éternise pas et transplane chez Ron et Hermione. Si elle n'est pas chez eux, je ne me sens vraiment pas prêt à aller toquer au Terrier et me confronter à Molly Weasley.

Hermione m'ouvre, une main sur son ventre rebondi et à son regard compatissant, je comprends que Ginny est venue se réfugier ici.

- Il faut que je lui parle...

- Elle est dans le jardin, mais tu devrais lui laisser quelques minutes le temps qu'elle... se calme.

Elle me sert une tasse de thé dans la cuisine et m'invite à lui raconter ce qu'il s'est passé.

- Drago a passé la nuit chez moi...

- Oh ?

Une rougeur lui monte aux joues, et je me corrige rapidement.

- Il ne s'est rien passé, figure-toi qu'aucune auberge ne voulait l'héberger, alors je lui ai proposé ma chambre d'ami...

- Par Merlin... Comment il va ?

Je hausse les épaules.

- Tu lui as demandé au moins ?

Je baisse les yeux dans ma tasse.

- Pas vraiment. J'étais impatient de le revoir, de passer du temps avec lui, mais j'ai l'impression qu'on n'arrive plus à se parler, que tout est difficile. On s'est engueulés...

- Oh !

- Et puis Ginny nous a trouvé endormis ensemble...

- Oh...

- Je dois lui parler, m'expliquer, lui dire la vérité...

Hermione hoche la tête compréhensive.

- Comment tu vois la suite toi ?

- Il m'aime, c'est certain, il n'a même pas besoin de le formuler, je le vois dans chacun de ses regards posés sur moi, et c'est... flippant, Mione ! Il est là avec son amour immense, sa foutue bienveillance, son calme incroyable... il veut nous donner une seconde chance...

- Et toi, tu veux quoi ?

- Moi ? J'aime... ce qu'il me fait ressentir et je crois que je pourrais m'habituer à ces sentiments qui reviennent, j'ai envie de m'y abandonner... j'ai juste peur que tout s'écroule... tout semble trop parfait pour durer Hermione, je redoute le moment où tout va s'effondrer, où il m'abandonnera à nouveau et où je ne saurai pas comment continuer seul...

Elle lève les yeux au ciel dans un mouvement exagéré.

- Parfois, tu es d'un dramatique Harry ! Une chose après l'autre, non ?

Je lui souris.

- Vous vous entendriez bien, tiens ! Il dit la même chose...

- Il a raison, ne sois pas aussi pessimiste en l'avenir, crois en lui, crois en vous...

- Je le voudrais Hermione, vraiment je ne sais pas ce qui cloche chez moi...

- Tu as peur, ça peut se comprendre Harry, tu es encore habité par les malheurs qui ont ponctués nos dernières années, et je sais que tu t'es persuadé que tu en es responsable pour la plupart... Tu te trompes Harry, et c'est derrière nous à présent. Il faut que tu avances, que tu acceptes que le monde ne repose pas sur tes épaules ! Tu dois vivre pour toi, pas pour les autres... Souviens-toi notre devise Harry : « si vous allez à Gryffondor vous rejoindrez les courageux, les plus hardis et les plus forts... » tu le sais mieux que moi, il faut parfois être audacieux Harry, prendre des risques pour se sentir vivant !

Utiliser les nobles valeurs des gryffondors pour étayer un argumentaire ressemble bien à Hermione et ça me fait sourire. Elle n'a pas tout à fait tort. La culpabilité me paralyse et cela fait longtemps que je ne prends plus de risques, que je me laisse porter dans une routine rassurante, comme si l'Après Guerre m'avait rouillé.

Les fantômes du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant