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"C'est un beau jour pour mourir !" Nelson Wright, l'expérience interdite.

J'adore ce film, son climat anxieux est l'un de mes préférés. Et son sujet principal m'a toujours plut : la mort. Tout simplement oui, la mort. Cet état étrange que nous n'arrivons pas à concevoir tout à fait. Cette absence de vie, absence d'existence. La fin, sans qu'on ne sache ce qu'il y a après. Sans même être sûr qu'il y ait un après, d'ailleurs. Le noir, le vide, l'ignorance et pour beaucoup, la peur.

Ce film l'érige comme une chose sacrée. Elle est et restera un mystère irrésolu. Et l'Homme doit bien s'y faire. Après tout, les seules personnes qui savent ce que c'est ne sont plus là pour en parler.

Seulement pour moi, c'est une autre histoire.

Oui, la mort ne m'est pas si étrangère. C'est bizarre de dire ça, c'est vrai. Mais elle fait partie de mon quotidien. Le suicide m'est devenu banal, il m'amuse même. C'est ça, être immortelle.

Certain se lèvent le matin sans savoir quoi faire, sans but à leur journée. Et bien je sais remédier à ces cas là. Quelle simplicité de faire ce qu'on veut quand on sait qu'on peut disparaître à volonté !

J'ai déjà eu un accident de montagne russe, déjà été poussée d'une falaise et déjà sauté d'un immeuble. Je me suis écrasée sur la terre et le béton, sachant à chaque instant que j'allais revenir et surtout, que je pourrai recommencer.

Je me suis égorgée, immolée, noyée, pendue ou encore écrasée. Seulement par plaisir pour la plupart du temps, la douleur m'attire. Le reste n'étaient que des coups de tête, des vengeances, je peux être démoniaque quand je veux. C'est en songeant à toutes ces histoires que je déambule dans les rues de Grenoble en sortant du lycée. Ma mauvaise humeur m'empêche de penser à des choses plus positives. J'ai passé une journée de merde, c'est vraiment le cas de le dire.

Matteo, ce beau gosse populaire et riche qui attire tout le monde autour de lui avec son sourire ravageur, ce mec pour qui je pourrais faire n'importe quoi -et ce n'est pas peu dire- a déclaré sa flamme à sa nouvelle copine en plein milieu du self à midi. Et tout le lycée est au courant ! C'est ce genre d'événements qui me donne envie de mourir. Mais littéralement, bien entendu. Je suis colérique de nature, et quand quelque chose me dérange, je ne fais pas dans la demi-mesure.

Vous savez, je suis le genre de gamine qui pique une crise quand on lui refuse quelque chose. Et ça dégénère très vite depuis que j'ai compris que je ne craignais rien. Oui, je me suis déjà planté un couteau en métal dans la main devant une cantinière qui refusait de me donner une deuxième tarte à la fraise. J'avais 7 ans, et j'ai traumatisé cette pauvre femme pour le reste de sa vie. En même temps qui pouvait se douter que la jolie petite fille aux boucles blondes que j'étais avait déjà développé une forte attirance pour la douleur ? Un plaisir sanguinaire qui n'a d'ailleurs cessé de s'accroître avec le temps.

Eh oui, j'aime la violence. Loin de la craindre je la cherche. Je suis comme une ado face à un film d'horreur, grisée par le mal que je m'inflige. Je suis accro à l'adrénaline, c'est devenu ma drogue. J'aime voir mon sang perler, j'aime voir des plaies rougeâtres déchirer ma peau blanche et j'aime la morsure brûlante des lames.

Je sais qu'une personne censée fuit le mal comme la peste, et je sais donc que je ne suis pas censée. Douleur, souffrance et mort sont les ennemis des humains. Mais chez moi, c'est l'inverse. La torture m'amuse, me soulage. Et par dessus tout, j'adore mourir. Je suis folle de ces instants d'égarement, ces moments de flottement où l'on sent la vie nous quitter. Quand on sait qu'on va revivre, on savoure ses derniers instants bien différemment.

Et ce mec brun beau comme un dieu, qui clame son amour pour une autre, m'a vraiment énervée ! En plus, Lilou n'est pas là pour me calmer. D'habitude elle arrive à refréner mes envies meurtrières. Sauf qu'aujourd'hui, elle m'a laissé livrée à moi même à cause d'une simple maladie. Mon être est trop attiré par la mort pour que je l'ignore, je cède.

Jusqu'à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant