Un amour inconditionnel

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Ma petite fille était la plus belle chose qui me soit arrivée et c'était la plus belle de toute. Je voulais pas m'en séparer. Comme promis je prenais une ou deux photos d'elle chaque jour et j'allais voir son oncle en prison.

Ca me faisait plaisir de le voir sourire en la voyant et je tenais beaucoup à lui. Ca se voit qu'il l'aimait presque autant que moi et ca me rendait heureuse, je savais que je pourrais compter sur lui pour prendre soin d'elle quand il sortirait de prison. Je voulais vraiment qu'il ait une nouvelle vie en sortant de prison, il allait devenir responsable et il avait encore toute la vie devant lui pour devenir meilleur. Je croyais en lui et j'étais prête à tout faire pour l'aider.

Ca allait être compliqué après la prison pour lui mais je savais très bien qu'il s'en sortirait. J'avais confiance en lui et je savais qu'il ne me décevrait pas. Ma fille a maintenant à peine un mois et son autre tonton Evan est venu lui rendre visite dès sa première semaine. Il s'est même excusé et bien évidemment je lui en ai absolument pas voulu, parfois il est maladroit c'est pas de sa faute.

J'essayais encore de joindre Kevin mais toujours rien, j'allais voir ses amis tous les jours en esperant avoir des nouvelles mais rien.

Pauvre de mon enfant à qui il allait manquer un amour paternel, j'avais aucune présence masculine autour de moi à part Lucas mais il est trop occupé et peu souvent à la maison. Je commencais à paniquer, je voulais vraiment qu'elle manque de rien mais peu importe ce que j'aurais fait, il lui manquera toujours l'amour d'un père, de son père qui est partit.

Et puis même, comment allais-je lui expliquer la disparition de son père? Allait-elle m'en vouloir de ne pas l'avoir gardé près de moi? Elle était si fragile et moi aussi. Qu'allais-je donc faire avec ma Lucie? Pour l'instant j'allais la faire grandir avec l'aide de ma maman à moi et après pour ce qui est de son père je verrais.

Je lui en voulais encore terriblement et j'arrivais vraiment pas à l'oublier et à arrêter de l'aimer. Pour moi, c'était l'homme de ma vie et il allait revenir pour s'excuser et qu'on reparte à zéro. Je m'en voulais de ne pas l'avoir empêché de partir et de ne m'être rendu compte de rien. Plus j'avancais, plus j'avais l'idée ridicule que tout ca était de ma faute. Je me sentais coupable de tout ce qui se passait et j'avais parlé à personne à propos de tout ca réellement alors je pleurais en silence dans mon coin. Je me relevais pour ma fille, c'est tout.

J'arrivais plus à rien mais je restais pour ma fille, je pouvais pas la priver de sa mère alors qu'elle n'avait déjà pas son père. Elle avait besoin de moi tout comme j'avais besoin d'elle. Je lui donnerai toute ma vie et j'espère qu'elle aussi plus tard.

Mon frère avait maintenant 21 ans et il était toujours derrière les barreaux. Il ne sortirait qu'à ses 23 ans mais le plus dur était passé. Il avait le droit à la liberté conditionnelle et tout était entrain de se régler avec son avocat. J'avais hâte de le revoir et j'avais surtout hâte qu'il voit sa nièce et qu'il s'en occupe.

Ma vie n'était devenue que routine. Toutes les journées étaient les mêmes et ca en devenait lamentable. Je gardais ma fille près de moi et la voyait grandir trop vite à mon goût et au goût de Mathieu. Des mois étaient passés mais rien n'avait vraiment changé, à part bien sûr ma fille.

Mon frère était sur le point de sortir, d'ici la fin de semaine nous disait son avocat. Pour l'occasion Evan était à la maison et attendait sagement le retour de son frère. J'aimais l'ambiance à la maison, on allait être réunis à nouveau et pour une fois rien ni personne n'allait empêcher ca. J'attendais avec impatience, j'avais l'impression que j'allais passer un cap et c'était bien le cas.

Avec ma mère et mon frère, nous avons décidé d'un commun accord que nous allions démenager, il était tant de changer et de recommencer à zéro et quoi de mieux que de changer de ville pour ca. Les souvenirs, les bons comme les mauvais malheureusement, allaient rester derrière nous et nous allions profiter de la vie pleinement tous ensemble.

Il était temps pour nous d'être heureux. Evan disait qu'il allait venir de plus en plus souvent nous voir et que tout redevienne comme avant petit à petit. C'était exactement ce qu'il nous fallait et j'étais réellement prête et mon petit bébé aussi. La présence masculine dont j'avais tant besoin serait là et je serais aidée à tout instant pour ma fille et ma reconstruction. Je savais pas qu'aimer était un sentiment aussi puissant au point de détruire quelqu'un, j'avais plus confiance en moi et surtout pas le sexe opposé. L'abandon était ma plus grande peur et j'étais en plein dedans, quelle chance!

Aujourd'hui, 24 mai 2012, était le jour j, le grand départ. Mon frère était en liberté conditionnelle il y a maintenant 2 jours et tout se passait bien. Pendant ces deux jours, Mathieu a été aux petits soins avec moi et Lucie. C'était mon grand frère envers et contre tout, je lui en voulais absolument pas, on avait tous le droit à une seconde chance et puis on fait tous des erreurs après tout.

D'ailleurs c'était pas le seul à avoir fait une grosse erreur mais pour le coup l'autre je l'ai pas trouvé pour lui laisser une seconde chance. Tant pis pour lui. Évidemment que je m'arrêterais pas de sitôt dans mes recherches mais pour l'instant je me préoccupait que de ma famille réunie à nouveau après tant d'épreuves. Nous avions finalement le droit au bonheur et à une petit vie paisible et tranquille dans un coin où on dérangerait personne.
Mathieu était en pleine recherche de travail et moi aussi, il fallait bien qu'on nourrisse la petite famille mais on y allait doucement. Le plus important était qu'on était réunis et j'espère pour la vie.

Un amour presque parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant