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Le lendemain, nous étions au lycée et en salle. Le professeur n'étant pas encore arrivé, il régnait un vrai chahut dans la salle. Je fixais quant à moi le tableau devant moi lorsqu'une main délicate et forte se posa sur mon épaule dénudée de mon blazer. Je me suis retournée. C'était Ray.
-T'as passé un bon week-end? m'a t-il demandé. Ou un bon dimanche?
-On peut dire. Et toi?
-Mes petits cousins ont débarqué à la maison. Des triplés âgés de 6 ans. Imagine un peu alor une partie de bowling que j'ai organisé. Le chaos total!
Nous avons ri et on peut dire que ça me plaisait qu'il se soit ouvert à moi de cette manière.
-Et ton père t'a pas grondé dessus? lui ai-je demandé.
-Il ne s'est rendu compte de rien à part le fait que ses neveux soient venus. Mais bon, je me suis bien amusé quand même.
-C'est sûr.
Mes doutes étaient alors fondés concernant son père. Pauvre Ray! Certes, heureux et épanoui à l'apparence mais souffrant d'une grande affection à l'intérieur.
Le professeur fit irruption dans la salle;le calme s'installa d'un coup.
-Ouais chahuter, chahuter, c'est tout c'que vous savez faire! J'ai corrigé vos devoirs que je rappelle, supposé être faits à la maison. Mais malgré cela,à foi! Les notes sont lamentables. Ce lycée doit vraiment revoir le niveau des élèves qui y fréquentent.
Il hocha désespérément la tête et  rendis à chaque élève sa copie après avoir fait un petit commentaire sur sa note. Il passa à côté de Ray et lui tendit sa feuille en commentant:
-Mr Fitzer, de bonnes idées mais vos arguments ne sont pas assez développés.
Il retourna la feuille et j'ai remarqué un B+ en rouge. Ses lèvres dessinant toujours un sourire majestueux, laissèrent place à un rictus qui fit crisper sa mâchoire.
À l'autre pupitre, Sara brandissait fièrement sa feuille notée d'un A. Le professeur appela alors la dernière copie:
-Mlle Strikers?
-Oui msieur.
-Une thèse soutenue avec de bons arguments, vous avez fait un travail remarquable. Bravo.
Il déposa ma feuille sur mon pupitre et je vis Sara faire une moue de dégoût avec sa lèvre inférieure.
La récré sonnée, je sortis de mon  sac le manuel que Ray m'avait prêté et me dirigeai vers sa table pour le lui rendre.
-Merci beaucoup pour le support.
-Tu peux le garder. J'en ai un autre perso.
-Euh...
-Ça t'aidera peut-être une autre fois.
-Bon d'accord. Merci alors.
-De rien. Au fait, je me demandais si toi et moi on pouvait sortir un soir, juste pour dîner. Ça te dit?
Ooohhh, le plus mignon garçon de la planète m'invite à dîner!!! Bien sûr que ça me dit.
-Quand? lui demandais-je pour essayer de cacher mon excitation.
-Meud j'aurai entraînement. Pourquoi pas après d'main? Tu seras dispo?
-Hmm, ça marche!
-Cool!!  Bon j'y vais, j'ai rendez-vous avec les potes.
-Ok, à plus!
Il me fit un bisou sur la tête et sortit. Automatiquement, Sara entra.
-Tu sais ce qui t'arriveras si tu te colles encore avec Ray ou Dylan?
J'y crois pas! Cette fille, elle essaie vraiment de m'engueuler pour deux garçons à la fois? Je roulai les yeux et lui répondis:
-D'abord, tu sors pas avec Ray. Ensuite, ton Dylan est loin de ce qui pourrait m'intéresser.
-Oh et pourquoi je te vois traîner avec lui?
Quoi? Je partis d'un éclat de rire, cette fille délire ou bien?
-Tu hallucines Sara! Et colle moi la paix tu veux bien?
-Tu peux te la chercher dans tes chiottes, cette paix. Avec moi tu l'auras jamais.
Je l'ai ignoré et je suis sortie. Cette fille me voulait quoi au juste?
Sans vouloir y penser, je me dirigeai dans le couloir et j'ouvris mon casier.   Surprise? Une boîte de chocolats y était. C'était le genre Willy Wanca en forme de petits chocolats que les amoureux s'offrent souvent les 14 février. J'ai retourné la boîte mais aucun signe du destinataire n'y était marqué ;donc j'ignorais l'auteur de ce ''cadeau''. D'ailleurs, comment cette personne a t-elle pu le mettre dans mon casier sans avoir eu recours à ma clé?
Une fille passa et se retourna devant moi:
-Des chocolats Wanca? J'adore!! Je peux, s'il te plaît?
-B...bien sûr.
Cette fille était dans la même salle que moi, une certaine Lauren. Après en avoir pris un, elle partit en me lançant un merci.
Subitement, je fus prise d'une envie irrésistible d'en goûter. Ma conscience le défendait mais c'était plus fort que moi. Je savais que c'était mal de consommer quelque chose venant d'un inconnu mais...
Je déballais un des chocolats qui se fondait avec délice dans ma gorge. Dès lors, plus rien ne m'empêcha de manger le reste... Sauf la sonnerie de fin de récré. Automatiquement ma conscience me prit le dessus et je j'étais le reste de ces fameux chocolats dont heureusement j'en avais pris...qu'un.

La fille aux yeux de chatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant