Salut Camille,

Ça fait trois mois maintenant...
Trois mois.

Trois mois jour pour jour que j'ai reçu ta dernière lettre.

Trois mois sans t'écrire.

C'est long.

Trop long.

Je crois que j'ai un peu bu.
Mais pas suffisamment pour ne plus arriver à écrire.

Tu sais, même si je sais que c'est fini, même si je sais que tu m'as pardonné, la culpabilité me ronge encore.

Comme une ombre sur mon cœur, qui grandit et se nourrit de mes larmes. Elle vient, et elle se déplace en moi. Elle poignarde mon cœur si fort que j'en deviens pâle. Elle transperce si fort mes poumons que je peine à respirer.

Cette culpabilité est le fruit de mes erreurs. Dans mes veines est transporté un intrus qui me brûle de l'intérieur. Ma gorge s'assèche à cause d'elle, et je ne peux hurler ma tristesse au monde.

Je m'affaiblis à cause d'une tâche d'un noir mate sur mon cœur. Il n'était, certes, plus très pur mais là, il atteint plus le noir complet plutôt que le blanc lumineux.

Je m'évanouis souvent comme ça.

Je comprends ce que tu as vécu.

Chaque faux pas que j'ai fait m'a sali. J'ai souffert après toi, j'ai porté la douleur de la tristesse. Mais rien n'y fait. Ma vie est marquée au fer rouge. La culpabilité resteras toujours là et rien ne l'effacera.

Tu me manques Camille.

J'aimais bien tes lettres.

Tu étais sincère.

Tu étais toi.

Une fille sentimentale avec des valeurs et du répondant.

Mais malheureusement, cette fille là s'est faite briser par l'égoïste et abruti que je suis.

La porcelaine s'est brisée, après avoir été trop persécutée par des gamins trop grands pour jouer à la poupée.

Je m'en veux Camille.

Tu n'aurais pas dû partir...

Si tu savais ce qui se passe en ce moment à la fac...

Les mêmes brutes qui s'en sont pris à toi puis à moi, continuent sans jamais se lasser.

Sur moi.

C'est dur.

Parfois j'ai le courage de penser engager un périple pour te retrouver. Puis j'ai la désolation de penser que tu ne veux voir personne.

C'est dur de me dire que je te verrais plus jamais.

J'ai soif.

Je viens de reprendre un verre.

Je me sens plus très bien, je vais te laisser.

Tu me manques.

Matthias.

My dear SirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant