Je t'ai vue Camille.

Au Canada.

Tu y étais.

Je le sais.

Tu as changé de nom, de style vestimentaire d'apparence en général mais je sais que c'est toi.

Au café tu es serveuse.
Et la patronne à ce que j'ai pu comprendre.

Je suis heureux de constater que tu es heureuse.

Je me sens mieux depuis quelques mois. Environ deux.

Ça fait six mois que j'ai reçu ta dernière lettre. J'en ai bu des verres de whisky. Une fois je t'ai écrit en n'aillant plus les idées très claires. Et une autre en étant complètement ivre.

Je me suis blindé.
Je ne culpabilise plus beaucoup.

Je sais que c'est inutile.
Parce que je ne peux pas effacer le passé. Et tu m'as pardonné.

Merci.

J'habite maintenant au Canada.
J'ai arrêté la fac, ça me rappelais trop de mauvais souvenirs.

Par rapport à toi, aux autres.

Maintenant je fais des petits boulots en attendant de trouver ma voie. Je m'en sors plutôt bien.

Je compte passer quelques fois à ton café. Histoire de lire un coup avec un bon cappuccino.

Tu sais, quand tu as dit que tu voulais partir, j'ai eu peur que tu partes en hermite dans une grotte.

Mais quand je te vois aujourd'hui je comprends.

La fille qui était victime de la méchanceté des autres est partie.

Elle a laissé place à une autre personne. Plus souriante, mais sûrement plus blindée. Moins naïve. Avec les mêmes valeurs.

J'ai parlé avec quelques habitués du café. Ils m'ont tous dit ces choses là.

Tu es une personne formidable.

Heureux que tu aies réussi.
Que tu aies remonté la pente.

Moi, par contre, je n'ai pas respecté ma promesse.

J'ai attendu que les brutes se lassent au lieu de les envoyer paître.

Je me rends compte que cette expression est très vieille...

Tant pis, je n'ai pas envie d'être vulgaire aujourd'hui. Pas ici.

Tu me verras sûrement quelques fois, tu me reconnaîtras peut être.
Tu m'ignoreras sûrement.

Mais au fond de moi, j'espère que tu me parleras.

Tu as un grand cœur. Il est pur le tient. Continue à être le Soleil de tes clients. Beaucoup n'ont pas la vie facile tu sais...

Je suis bête. Bien sûr que tu le sais.

Je vais te laisser, je dois aller travailler.

Merci pour ton pardon,
Bravo pour ta réussite,
À bientôt j'espère,

Matthias.

My dear SirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant