~WIN~

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Je sors vider les poubelles. Ça fait une demi-heure que je suis rentrée et j'ai retrouvé les sacs poubelles à l'entrée de la maison comme s'ils m'attendaient. J'avais ce matin, un entretien d'embauche, mais bon, ça ne c'est pas conclu comme je le voulais. C'est vraiment compliqué pour moi, jeune fille qui vient juste d'avoir vingt ans de trouver un bon emploi à temps partiel. Oui je dois également continuer mes études mais à ce rythme là, je ne vais vraiment pas y arriver.

En rentrant à la maison, j'aperçois une femme tenant la main d'une petite fille. Je suppose que c'est sa fille. Elles ont l'air très complices. Le sourire qui se dessine sur le visage de l'enfant qui mange sa glace me fait chaud au coeur. On était comme ça ma mère et moi. Je suis nostalgique. Le vent souffle et ma chevelure noire caresse mon visage qui s'illumine devant cette image.

Je les vois ensuite s'éloigner et j'ai l'impression que maman s'éloigne de moi, encore une fois. Jusqu'à aujourd'hui, je n'arrive pas à croire que c'est arrivé. Son décès a laissé un vide en moi que les années n'ont pas pu combler. Je sèche les larmes qui coulent sur mes joues et monte directement chez moi.

C'est étrange, la porte est ouverte. Ma tante doit déjà être rentrée. Il est pourtant tôt. J'entre et j'entends des bruits dans la cuisine. Je m'y dirige donc pour voir ce qu'elle fait.

- Ma tante ! M'exclamai-je en m'approchant d'elle.

- Enfin! te voilà ! J'ai dû porter tous ces sacs toute seule. Je t'ai toujours dis, sois là lorsque j'ai besoin de toi. Bien-sûr mademoiselle ne fait qu'à sa tête.

Je ne l'écoute plus. Des souvenirs surgissent dans mon esprit en observant ses sacs. Ceux de ma mère, rentrant tard le soir après une dure journée de travail, et moi qui l'attendait, assise là, en regardant par la fenêtre. Je n'étais encore qu'une gamine. Elle rentrait avec le peu qu'elle pouvait avoir et on mangeait toutes les deux. Seules.

- Lana je te parle bon sang. S'écrie-t-elle en me sortant de mes pensées.

- Désolée je ne t'écoutais pas.

- Je vois bien ça. Je demandais si ton entretien c'est bien passé ?

- Pas vraiment.

Je m'assieds, triste.

- Comment ça mais qu'est-ce que tu as encore fait ? Je t'ai demandé de sourire et d'avoir l'air confiante. Ce n'est pas difficile mais comme d'habitude tu ne sers à rien. Comment on va faire? Il va falloir que tu arrêtes tes cours à l'Université.

Ça ne m'étonne pas je m'y étais déjà préparée. Je vais devoir stopper mes cours. J'ai tellement travaillé dure pour entrer dans cette université, étudier est le seul moyen de m'en sortir dans cette stupide vie. Je n'ai pas envie d'écouter des sermons de ma tante ou encore de me disputer avec elle. Je monte dans ma chambre pour prendre un sweat, il faut que je prenne de l'air. Je descends ensuite en allant vers la porte.

- Attends. Me stoppe-t-elle. Tu vas où ? La cuisine ne va se faire toute seule.

- Je sais, je reviens m'occuper de ça plus tard. J'ai besoin d'air.

Elle continue de parler mais je sors de la maison. Je marche sans savoir où aller. J'ai l'impression que j'étouffe. Je n'en peux plus je n'en plus. Ces mots résonnent dans ma tête comme une torture. Je ne sais pas depuis combien de temps je marche. Je m'arrête un instant pour respirer. Soudain, une main légère arrête mon bras. Je me retourne pour découvrir un visage familier.

- Ah c'est toi. Dis-je surprise.

- Oui allez viens ma belle.

C'est Paige ma meilleure amie enfin la seule que j'ai. On ne peut pas dire que je suis très appréciée dans le quartier. Pourtant ma mère et moi vivions ici depuis toujours. Je suis née et j'ai grandi ici. Il faut dire que petite, je n'avais pas d'amis. Ce n'est pas que je ne voulais pas mais je repoussais les gens plus que je ne les attirais. Stupide, puisque je n'avais aucune maladie ou autre chose du genre. J'étais juste persona non grata. Maintenant que je suis devenue une jeune femme plutôt belle à regarder. Enfin c'est ce qu'on me dit très souvent, les autres filles me voient comme une sale garce. La mauvaise réputation qu'avait ma mère me colle à la peau. Comme elles le disent telle mère, telle fille.

Dark Desire (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant