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Le simple cliquetis des clefs dans sa poche l'effrayait

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Bien qu'elle soit introvertie, on avait toujours dit de Sonia Sinclair qu'elle était lumineuse. Voilà pourquoi tout le monde la surnommait "Sunny". Enfin, le peu de personnes qu'elle connaissait. Car oui, son cercle d'amis n'était pas bien large et dans sa famille, seul son petit frère utilisait ce surnom.
Elle l'appréciait, mais seulement lorsqu'il sortait de la bouche des gens qui comptaient à ses yeux.

— Hey Sunny, ça va ?

— Oui désolée, j'étais seulement dans mes pensées.

— Arrête de t'excuser pour rien, dit Robin en soupirant, comme si c'était la millième fois qu'elle le répétait.

La jeune fille baissa légèrement les yeux, et rit doucement.

Les trois amis rentraient de leurs jobs d'été à vélo tous les soirs, ils prenaient le temps de discuter de leurs journées, des clients jamais satisfaits ou qui faisaient un scandale sur le prix des articles.

Anton avait facilement obtenu un travail à l'épicerie ou travaillait Joyce Byers, étant l'ami de son fils Jonathan. Robin avait eu un job de serveuse dans un bar. Elle s'en plaignait beaucoup, les clients étaient souvent des alcooliques au chômage qui passait leur journée à boire comme des trous. Sunny conseillait les clients dans une friperie et cela lui plaisait.

— Aujourd'hui le chef de police est venu se bourrer la gueule, ricana Robin.

— Quel honneur, répliqua solennellement Sunny avec un sourire au coin des lèvres.

Anton se contenta seulement de rire en imaginant le chef Hopper en train de boire jusqu'à s'écrouler. L'année dernière, le chef avait sévèrement recadré le jeune homme qui avait fugué. C'était il y a longtemps, mais Anton avait encore du mal avec le chef et se tenait a carreaux devant lui, ne souhaitait pas être de nouveau dans sa ligne de mire.

— Tu es bien silencieux Tone, dit malicieusement Robin, au courant des mésaventures de son ami.

— Ta gueule Rob.

Anton Shepherd avait fugué après une dispute avec son père la nuit du 6 Novembre 1983. Jim Hopper ne lui avait pas remonté les bretelles à cause de sa fugue, mais parce qu'il était persuadé que le pauvre Tony avait apperçu quelque chose en rapport a la disparition de William Byers. Mais ça, il n'en avait parlé a personne.

— Ça va, je te taquine. À demain les gars, salua Robin d'un signe de main adressé a ses amis avant de changer de direction.

Tony tourna dans la même direction que Robin pour atteindre la maison au début de la rue. Les deux amis se connaissaient depuis le 5th grade et s'étaient vite entendus grâce à leurs maison voisines. Sonia les avait rejoint l'année suivante et s'était vite intégrée dans leur bande. Depuis, les trois acolytes ne se lâchaient plus. Robin aimait bien dire que leur amitié était un cliché.

Sonia se retrouva seule à rouler dans les rues peu éclairées. Elle avait peur. Des frissons parcouraient son corps, elle tremblait sans pouvoir le contrôler. Elle n'entendait que sa respiration saccadée, et le simple cliquetis des clefs dans sa poche l'effrayait.

Elle avait développé cette angoisse depuis la disparition de Will Byers. La jeune adolescente empruntait la route où le jeune garçon avait disparu. Et à chaque fois, le même sentiment de terreur se faisait ressentir. Elle se mit à pédaler plus vite pour atteindre rapidement la maison des Wheeler. Elle toqua trois coups secs et Karen Wheeler, la maman de la famille, vint lui ouvrir presque instantanément, un large sourire au lèvres. Elle trouvait cette femme vraiment très belle, et était impressionnée à chaque fois qu'elle la voyait. Elles se connaissaient bien, les Wheeler et les Sinclair étaient pratiquement voisins, et les ragoûts de Karen étaient vraiment excellents.

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