Partie 7 (c'est pas le chiffre nazi)

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Le lendemain, vers quatorze heures, les deux garçons se retrouvèrent devant chez eux, sur leurs vélos, mais sans casque parce que Aurélien n'avait pas envie et que Guillaume avait cassé le sien. La marque sur la joue de ce dernier allait d'ailleurs  un peu mieux, si on y faisait attention, il était moins rouge.

Après quelques brèves salutations, ils roulaient tranquillement côte à côte sur la jolie petite piste cyclable boisée tout près de chez eux. Par chance, il faisait plutôt beau, et ni trop chaud, ni trop froid, ce qui était plutôt rare dans leur petite ville.

Guillaume avait sorti son enceinte JVC, enceinte que tout le monde avait dans le collège, en différents coloris, et mis en fond une playlist de rock, provoquant de mauvais regards des des rares cyclistes ou piétons (qui n'avaient rien à faire là d'ailleurs).

- Au fait Orel, j't'ai même pas demandé si la musique te plaisait.

- Si, j'aime bien t'inquiète.

- Sinon tu dis hein.

- Ouaip. Au fait, elle est où ta pâtisserie ?

- À Soultz-les-Bains. C'est à... ouais, 30 minutes de vélo. Si on va vite on peut y être en dix minutes. Mais vu que tu connais pas, autant profiter pour visiter non ?

- Bah ouais grave ! Au fait t'as toujours habité dans ce bled ?

- Nan. Avant j'habitais dans une banlieue à l'Ouest de Paris, et puis mes parents ont décidé de déménager ici il y a 6 ans. Et t'habitais où avant ?

- À Caen.

- Stylé !

- C'est Caen quoi. C'est pas un truc de ouf non plus. Tu peux juste aller à la mer en moins de vingt minutes grâce au bus. En plus il pleut tout le temps, il fait froid, t'as du soleil quarante jours par an.

- Bah stylé quand même, t'as la mer. Ici t'as quoi ? T'as un étang, et il est ouvert que pour la pêche. En plus Caen c'est la Normandie, t'as le mont Saint-Michel.

- Ouais c'est vrai ! Sauf quand les bretons disent que c'est pas les normands et gna gna gna. T'façon breton tête de con hein.

- T'as vu ça dans un spectacle, demanda en riant Guillaume. Jeff Panacloc perd le contrôle ?

- Ouais ! T'as les bases ! T'es pas aussi nul que ce que je pensais !

Les adolescents continuèrent de parler joyeusement en roulant, passant par tous les villages fleuris, les vaches dans les prés, les petits bouts de forêts, jusqu'à arriver à leur destination. Ils cadenassèrent leurs vélos ensemble, Aurélien n'avait pas pensé à emmener le sien, provoquant un facepalm sur le visage de son ami ((j'ai failli écrire 'duckface' mais non, même si l'image est drôle)).

La pâtisserie était grande, et il y avait écrit qu'elle avait participé à La meilleure pâtisserie de France. Aurélien avait l'air étonné, et Guillaume le poussa un peu à l'intérieur en rigolant.

L'intérieur était tout aussi spacieux que l'extérieur, grand, des reprises de tableaux d'Andy Warhol aux murs noirs.

En regardant l'étalage, ils avaient l'embarras du choix. De petits gâteaux aux éclairs, passant par les viennoiseries, les éclairs, meringues et tout au bout, des glaces et sorbets 'maison'.

Aurélien prit une tartelette au citron, et Guillaume un cornet en sorbet à la pistache, et ce dernier insista pour payer, se doutant royalement d'Aurélien qui lui disait que s'il ne payait pas, sa mère allait le défoncer et tout. Il lui avait simplement répondu "tant pis", et se vu gratifié d'un "merci connard " quand il lui tendit sa tartelette.

Ils mangèrent tranquillement leurs encas, envoyèrent des SMS à leurs mamans, parce que quand même il faut pas qu'elles s'inquiètent les pauvres, avant de se préparer à repartir tranquillement vers leurs maisons.

Sauf qu'au moment de redémarrer, Guillaume réussit à faire dérailler son vélo, sans savoir comment il avait fait.

Petit problème, dont il avait un peu honte : il ne savait pas comment remettre la chaîne.

Il avait deux solutions : soit faire comme si de rien n'était, même si c'était pas possible, un vélo déraillé roulant nettement moins bien, surtout que le chemin n'était pas en descente, soit demander à Aurélien mais se taper la honte, en sachant qu'il pouvait très bien le répéter à tout le collège, et que du coup tout le monde allait se moquer de lui. En espérant que le plus petit sache remettre une chaîne. Sinon il était pas bien.

Il resta donc sur le côté de la piste cyclable, accroupi, à regarder sa chaîne comme si elle allait se réparer toute seule, par magie, avant qu'Orel ne l'interpelle en garant son vélo et le rejoignant.

- Eh Gringe ! Qu'est-ce tu fous ?

Il releva le visage vers son acolyte, devenant d'un coup rouge.

- Ça va pas ?

- Je... Te fous pas de moi hein ! Mon vélo a déraillé... Et je sais pas comment le remettre.

- Bah pourquoi tu te mets dans des états comme ça ? T'as le droit de pas savoir.

- J'ai quatorze ans, j'devrais savoir non ?

- J'sais pas. Pfff... Pousse-toi.

Guillaume se releva et se recula, avant qu'Aurélien ne prenne son vélo et le retourne, et remette la chaîne en dix secondes. Il remit ensuite le vélo à l'endroit et le tendit à son ami.

- Tiens. Te remets pas dans des états comme ça, tu m'as fait peur enculé ! 'Fin bref. On y va ?

- Ouais. Merci.

Cette fois-ci, ils étaient vraiment partis, roulant vers leur petite ville, s'arrêtant à chaque petit parc, les testant 'pour les frères et sœurs', toujours dans la même bonne humeur et des rires accompagnés des voix de Freddy Mercury, Kurt Cobain et Tupac qui résonnaient dans l'enceinte de l'aîné.

Arrivés chez eux, Guillaume avait une petite amertume dans la gorge à quitter son voisin, ayant passé une bonne après-midi. Ils avaient posés les vélos, et les voilà maintenant, les bras ballants, à ne plus savoir quoi dire au milieu du trottoir.

- Bon... Ben... Salut alors ? C'était vraiment cool Gringe, merci pour cette aprèm !

- Euh, c'est moi, merci d'être venu... On se refera ça si tu veux ! Sauf qu'on pourrait aller jusqu'à Dorlisheim, c'est là qu'il y a le cinéma, le bowling et tout, comme tu veux.

- Bah ouais grave ! On verra ! J'crois que finalement j't'aime bien, lui dit Orel en lui faisant un clin d'oeil avant de se retourner. Bon salut ! Si j'ai rien payé et que EN PLUS j'suis en retard, j'vais me faire défoncer à mort !

- Ouais salut Orel ! A demain !

Gringe parti de son côté vers chez lui, il avait encore plein de choses à faire avant de se coucher pour être en forme le lendemain matin.


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Bonjouuur
J'poste des chapitres tous les très longtemps, parce que j'ai trop d'avance, j'ai peur que vous suiviez pas !

Et en vrai je me motive et je suis déconcentrée par tout et n'importe quoi, après je déprime et j'ai plus envie d'écrire. Moi ? Compliquée ? Non.

Merci de lire ma fic, si vous avez des critiques ou des trucs à dire, hésitez pas !

Bisous 😘


Voisins ~Orelgringe ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant