Pas si méchant que ça

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Je n'attendis même pas le premier virage du couloir pour entamer une conversation avec ce jeune homme étrange venu d'on ne sait où. Il me fallait des réponses.

- Salut, moi c'est Solène. Qu'est-ce que tu fais ici ? Toi aussi tu es sont prisonnier ? Tu es Ignorant ?

- Je ne parle pas aux prisonnières qui ne coopère pas et que je dois ramener en cellule.

- Donc tu n'es pas un prisonnier du seigneur machin chose ! devinai-je, triomphante.

Amien ne me répondis pas, gardant son regard neutre. Alors je continuai mon petit interrogatoire.

- Si tu n'es pas prisonnier, cela veut dire que tu es avec l'autre vieux débris. Pourquoi ? Tu veux conquérir le monde ?

Amien ne répondit pas mais son masque neutre se fissura pendant un millième de seconde laissant voir une pointe d'agacement qui ne m'échappa pas. Alors que nous arrivions devant la grille un gros gargouillement venant de mon ventre résonna dans tout le couloir.

- J'apporterai à manger à toi et ton amie, dit Amien.

- Ah, tu as quand même une pointe d'humanité, m'exclamai-je.

Nous arrivâmes alors au cachot et il me poussa dedans après avoir ouvert la porte avec un énorme trousseau de clé qui était accroché à sa ceinture. Je mis cette information dans la partie « à retenir » de mon cerveau puisque cela pourrait servir pour une évasion ou autre. Tout comme le chemin que nous venions de parvenir et que je m'étais efforcé à retenir sans grands succès.

Après m'avoir rattaché les mains et être reparti, il revint quelque seconde plus tard avec un grand plateau. Dessus il y avait une soupe verte froide et dégueu, une bouteille d'eau et deux miches de pain vieille d'au moins un mois, de quoi se casser les dents si on ne les trempait pas dans la soupe. Il me détacha les mains pour me permettre de manger

- Merci, dis-je avec un ton sarcastique.

- Estime toi heureuse, je pourrais ne rien t'apporter du tout, rétorqua-t-il pendant qu'il se dirigeait vers mon amie.

- Ne la touche pas m'exclamais-je.

- Et comment veux-tu qu'elle mange sinon. Je ne vais tout de même pas lui donner la becquée.

Il détacha Emma qui s'était évanouie avant que nous revenions. Il la prit dans ses bras très délicatement, ce qui m'étonna, puis la ramena vers le centre du cachot. Il l'allongea sur du foin se trouvant dans un coin et sortit un mouchoir pour panser un peu ses plaies aux poignées à cause des menottes. Il se tourna alors brusquement en sentant mon regard sur lui.

- Tu manges pas ? dit-il méchamment. Je croyais que t'avais faim.

Je commençai à manger la soupe répugnant avec un peu de pain en l'observant à la dérobée pour vérifier qu'il ne faisait pas de mal à ma copine. Je finis très vite ma portion de nourriture et me rapprochai de lui comme je pus pour voir si je pouvais l'aidée. Il avait placé un linge mouillé sur son front fiévreux et il le changeait régulièrement pour la rafraichir. Il avait aussi bandé ses poignets qui étaient beaucoup trop écorchée et n'arrêtaient pas de saigner. Il était maintenant en train de vérifier qu'elle n'avait aucunes autres blessures.

- Je peux t'aider, demandai-je du ton le plus gentille que j'avais.

Il était étonné au début, je crois. Mais il accepta mon aide et me demanda d'apporter la bouteille.

- Il faut essayer de l'obliger à boire, dit-il.

Quinze minutes plus tard nous avions terminé. Emma s'était réveillée et nous lui avions fait manger un peu de pain et un gâteau qu'Amiens avait trouvé dans sa poche. Elle avait aussi bu la soupe avec une grimace et la moitié de la bouteille.

Le blond devait retourner voir Delamorkitu. Emma le remercia comme elle put et moi aussi. Il dut quand même nous rattacher les mains et nous demanda de ne pas dire ce qu'il avait fait pour nous aider. Peu après qu'il soit partit je commençai à discuter avec mon amie.

- C'est horrible tout ce qu'ils t'ont fait, je suis désolée, dis-je

- Ce n'est pas ta faute. Mais heureusement qu'Amiens était là, c'est le seul à m'avoir épargné. Ils m'auraient tué sinon.

- Qui voulait te tuer ? Delamorkitu ?

- Oui...tu n'aurais jamais dû venir. Ils m'ont torturé pour te faire venir, ils te veulent à cause de ton pouvoir. Il n'y a que quatre personnes dans le monde à l'avoir et c'est le plus puissant pouvoir au monde. Tu es une des quatre personnes les plus puissantes du monde, tu te rends compte ? Si Delamorkitu vous à tous les quatre sous ses ordres, il devient la personne la plus puissante sur terre et ce sera la fin du monde.

- Ah ouai...rien que ça.

- En tout cas c'est ce que j'en ai compris. Je t'avoue que j'étais un peu fatigué donc lire dans les pensées des gardes n'était pas une mince affaire. Je passais déjà mes nuits à essayer de communiquer avec toi et la journée il me torturait pour que je te dise ce qu'ils voulaient.

- C'est horrible, j'aurais dû te trouver plus tôt. Maintenant il faut qu'on trouve un moyen de sortir. On se casse d'ici, on retrouve les autres et on cherche les autres comme moi.

- Y a plus qu'à.

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