Elementary

Questions et départ en quatrième vitesse

Nous nous regardions, complètement pétrifiés parce qu'il venait de se passer, pendant que les autres accourraient vers nous.

- C'était comme tout à l'heure ! s'exclama Pedro.

- Qu'est-ce que vous faites tous les deux ? demanda tonton Dada.

- Je lui ai juste tenu la main et...pouf ! dis-je encore assez ébranlée.

- Bon et bien arrêtez de vous tenir la main, ça va vous fatiguer pour rien.

Après avoir dit cela tonton Dada repartit en marmonnant pendant qu'Allan et Pedro nous regardaient, les yeux ronds. Au bout d'un moment Pedro lança un :

- Fait gaffe à pas t'attirer les foudres d'Emma quand même.

Avant de repartir vaquer à ses occupations suivit de près par Allan qui ne disait rien.

J'aurais voulu rappeler Pedro pour lui demander ce qu'il avait voulu dire mais au fond je le savais, c'était comme quand nous avions éloigné les flammes. Nous ne l'avions juste pas remarqué étant trop concentrés. Je levais doucement mes mains devant moi en les tournant et les retournant pour essayer de remarquer une anomalie que je savais absente. Cela voudrait dire que lorsqu'on se tient la main nos pouvoirs sont bien plus puissants et on n'en ressent pas la fatigue. Cela n'avait lieu qu'entre Amiens et moi ou aussi avec les autres élémentaires que nous pourrions rencontrer ? Tonton Dada avait l'air d'en savoir plus mais j'avais aussi envie de savoir ce qu'Amiens avait appris. Alors que j'allais ouvrir la bouche, Pedro cria dans tout le camp qu'Emma était réveillée. Amiens se leva directement, me piqua une chips et couru vers l'endroit où Emma était allongée. Je soupirais et continuait de manger mes chips distraitement. En voyant tonton Dada non loin de moi, seul, je décidai d'aller lui poser mes questions avant d'aller voir ma meilleure amie. Amiens préfèrerait entre seul avec elle de toute façon.

Quand j'approchai, toujours muni de mon sachet de chips, tonton Dada me fit tout de suite une place à côtés de lui en souriant.

- Et bien tu ne me fais plus la tête, fit-il remarquer.

- Ça attendra, dis-je en essayant de ne pas montrer que j'avais complètement oublié que j'étais censé être en colère contre lui.

- Très bien, je t'écoute alors, par quelle question veux-tu commencer ?

- Que sais-tu sur les pouvoirs des élémentaires ? Enfin je veux dire, les trucs particuliers comme tout à l'heure avec Amiens ?

- Pas grand-chose en fait. Les élémentaires sont des légendes alors malgré mes recherches je n'ai presque rien trouvé. Pour l'aura dorée je n'en sais pas plus que toi, il va falloir qu'on essaye des choses avec vous deux pour comprendre toutes vos possibles aptitudes. Qu'as-tu ressenti lorsque ça s'est passé ?

- Je sentais la présence de chaque élément plus fortement. Tu restes avec nous ?

- Oui pour l'instant je ne pense pas que je vous mets en danger et je pense que je serais une plus grande aide ici.

Il attrapa une chips en attendant ma prochaine question et en réfléchissant à ce que je venais de lui dire. Pour l'instant il ne m'avait pas appris grand-chose et si je posais toutes mes questions cela allait prendre un temps fou. Il fallait bien que je réfléchisse à ce que j'allais demander. Je me souvins alors d'une question que j'avais depuis plusieurs jours maintenant et dont il ne m'avais toujours pas donné la réponse.

- Comment connais-tu Delamorkitu ?

- Nous étions amis autrefois, dit-il vaguement. Je ne pense pas que ce soit important que tu le saches maintenant, je t'en parlerais plus en détails plus tard.

- Alors que savait Amiens sur ses pouvoirs ? et Delamorkitu ?

- Vous n'avez pas parlé tout à l'heure ?

- Pas eu le temps.

- Bon très bien. Il m'a dit qu'il pensait être un Iris de vent mais ne comprenais pas la couleur de ses yeux gris depuis toujours, dit-il. Il a aussi dit qu'il avait tout caché à son père ayant honte d'être différent je crois.

- Mais pourquoi ses yeux sont gris alors ?

- Grâce à sa mère et à Finéas, le druide que vous avez rencontrés grâce à Astrid. Les druides peuvent, avec une potions, rendre les yeux de quelqu'un de tel ou tel couleur pour une durée indéterminée.

Alors que j'allais continuer mon avalanche de questions qui grossissait à chaque fois que j'avais une réponse, tonton Dada me fit signe de me taire. Je fronçai les sourcils et écoutai moi aussi mais je n'entendais rien et je voulus recommencer à parler quand je me rendis compte de ce qui clochait. Justement je n'entendais rien, il n'y avait que le silence, alors que d'habitude il y a les bruits des oiseaux et ceux de tous les animaux de la forêt. Qu'est-ce que cela voulait dire ?

Tonton Dada lâcha un :

- Et merde !

Avant de se relever et de partir en courant vers les autres. Je le suivis moi aussi tout en me demandant ce qu'il avait compris. Je me rendais compte de plus en plus que mon oncle connaissait bien des choses sur ce monde si étrange et surtout sur l'ennemi. Il connaissait bien Delamorkitu, il détectait directement les choses inhabituels sûrement apparu à cause de l'armée du chaos et il me cachait tout ce qu'il savait.

Tout le monde se rassembla autour d'Emma et tonton Dada commença :

- Emma, je sais que tu es fatiguée mais on aurait besoin de ton aide. Pourrais-tu détecter la présence de quelqu'un autour d'ici ?

Amiens allait protester mais Emma mit sa main sur la sienne et hocha la tête avant de fermer les yeux. Son front se plissa et elle garda les yeux fermés au moins cinq minutes avant de rouvrir les yeux et de souffler :

- Il n'y a aucun humain dans les alentours.

Les yeux de tonton Dada se teintèrent encore plus d'inquiétude ce qui m'étonna beaucoup. Je pensais que justement s'il n'y avait personne nous étions en sécurité.

- On remballe les enfants, en vitesse et le plus silencieusement possible.

- Où va-t-on ? demanda Allan.

- Vers le nord-ouest, vers les montagnes de Montpointu, d'après mes informateurs c'est la direction qu'à pris Delamorkitu. Il doit avoir une piste pour partir en cramant son château.

- Comment ? m'exclamais-je. C'est Delamorkitu qui a fait bruler le château ? Mais pourquoi ?

- Il n'avait plus rien à y faire, le feu est le meilleur moyen de faire disparaitre des preuves, répondit tonton Dada. Comme ça nous ne pourrons pas chercher des indices sur ce qu'il trafique dans sa demeure. Ce serait le résonnement le plus logique, Martin est intelligent.

- Mais et Amiens ?

Cette fois-ci c'est Amiens qui prit la parole :

- Il voulait m'amener avec lui pour garder un œil sur moi je pense vu ce que lui a révélé Astrid. Mais j'ai aperçu le loup blanc d'Emma, que j'avais déjà vue lorsque vous vous étiez échappées, et je me suis esquivé alors qu'il préparait les derniers bagages pour essayer de la trouver avant que l'incendie n'éclate. Mon père à du penser au début que j'étais parti en éclaireur comme je le fais souvent. Maintenant il doit être inquiet mais ne se risquera pas à rebrousser chemin.

- Et j'étais la seule à ne pas être au courant de tout ça ?! remarquai-je en voyant que personne ne réagissait.

- Tu as dormi le plus longtemps, on n'a pas eu le temps de tout te dire. Maintenant trêve de bavardage et on plie bagage.