Au feu les Iris y a le château qui brûle

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- C'est pas possible ! Faut absolument qu'on trouve un truc !

Nous étions revenus dans la clairière où se trouvaient nos sacs et, comme la nuit commençait à tomber, Allan avait allumé un feu. Cela faisait maintenant une trentaine de minutes que nous nous triturions les méninges pour enfin trouver une solution afin de sortir Amiens du château.

- Je vous l'ai dit, il n'y a pas d'autre solution. Il faut que quelqu'un aille le chercher et moi je peux y aller, dit encore une fois Allan en tournant doucement un bâton dans les braises comme il aimait tant le faire.

Je le fusillai du regard et dis :

- On en à déjà parler, on va pas faire ça.

Pedro se leva alors d'un bon et alla farfouiller dans un sac.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Il revint vers nous armé d'un stylo et d'une feuille blanche.

- Il faut au moins qu'on prévienne le professeur Azas, dit-il en décapuchonnant le stylo avant de le mordiller.

Il resta comme ça pendant que nous attendions qu'il continue. Il releva alors la tête.

- Bon vous m'aidez ? On va pas attendre cent sept ans !

Nous nous rapprochâmes donc tous de lui et commençâmes à lui dicter chacun notre tour des passages du mots destiné à tonton Dada. J'étais un peu sceptique, lui en voulant toujours pour la fois où il était parti sans rien dire, mais me mit quand même participer sachant que c'était la seule personne à pouvoir nous aider.

Bientôt l'aigle de Pedro s'envola avec, accroché à la patte, la lettre que nous venions de concocter.

- Maintenant il faudrait peut-être qu'on reste près du château pour vérifier ce qu'il s'y passe.

Tout le monde remballa ses affaires, Allan éteignit le feu et nous partîmes avec nos sacs pour nous rapprocher un peu. Un peu avant d'arrivée à l'orée de la forêt nous nous arrêtâmes et chacun alla se coucher pendant qu'Emma prenait le premier tour de garde. Bizarrement, j'étais sereine, même si nous n'avions toujours pas d'idées pour aider Amiens, tonton Dada allait pouvoir nous aider, Emma s'était remise de sa torture et nous allions bientôt avoir un deuxième élémentaire. Je m'endormis donc vite dans un sommeil sans cauchemars.

Je me réveillai à cause de la lumière du soleil, étonnée de ne pas avoir était réveillé pour mon tour de garde. Je me relevai doucement en baillant et m'étirant tout en cherchant de quoi préparer un petit déjeuner. Je n'allumai pas de feu pour ne pas donner notre position à Delamorkitu. Alors que je sortais notre dernière bouteille de lait d'un sac je remarquai enfin la deuxième chose anormale. Le sac de couchage d'Emma était étonnamment plat. Je regardai rapidement autour de moi mais il n'y avait que deux corps qui dormait sur notre lui de campement. Je commençai à avoir peur et réveillai les garçons qui grognèrent et se retournèrent.

- Réveillez-vous ! C'est important !

- Keskya ? demanda Pedro en se frottant les yeux.

- Emma a disparu !

Cette phrase finit de les réveiller complètement et ils se levèrent tout les deux d'un bond. C'est alors qu'une douce odeur de fumée se fit sentir, une douce odeur qui virât bien vit au cramé. Je levai les yeux vers le ciel où l'on pouvait voir une épaisse fumée noire venir du nord.

- Elle vient du château ! s'exclama Allan.

Sans nous attendre, alors qu'il était encore en pyjama, il courut dans la direction de la fumée en slalomant entre les arbres. J'échangeai un regard entendu avec Pedro et nous le suivîmes non sans avoir attrapé un couteau et un arc au passage, on ne sait jamais. Arrivés à l'orée de la forêt nous nous arrêtâmes pour regarder l'ampleur des dégâts. Une des tours de cette énorme forteresse était complètement cachée par la fumée noir charbon sortant des fenêtres du rez-de-chaussée.

- C'est la tour dans laquelle il nous gardait ! Si Emma n'y est pas, il y a au moins Amiens ! dis-je en commençant à courir vers le château.

Alors que je m'approchais de plus en plus sans aucun plan en tête, je fus soulevé du sol par le col de mon tee-shirt.

- Attrape mon bras ! cria la voix de Pedro.

J'attrapai une main qui dépassait de mon champ de vision et on me hissa sur un dos recouvert d'écailles rouge sang. On entendait les battements des deux grandes ailes rouge foncé dans les airs. J'étais sur le dos du dragon d'Allan.

- Mettez quelque chose sur votre bouche et votre nez, la fumée et nocive ! cria Allan pour se faire entendre. On va voir s'il reste des gens et après on repart !

J'arrachai un morceau du bas de mon legging, me servant de pyjama, avec mon poignard et m'empressai de le mettre sur ma bouche alors qu'on arrivait dans la fumée. Pedro avait fait de même et Alan avait rabattu le bas de son tee-shirt sur sa bouche et son nez. Alan et moi aurions pu, grâce à nos pouvoirs, ne rien ressentir mais pour cela il faut une grande maitrise de ses pouvoirs ce qui n'était pas notre cas.

Pendant que nous entrions dans la fumée je scrutai le sol comme je pouvais pour essayer d'apercevoir une forme humaine. C'est alors que je vis, au milieu d'un endroit non atteint, entourée par les flammes, une silhouette en portait une autre dans ses bras. Sans réfléchir je sautai lorsque le dragon passa juste au-dessus d'eux. Je me réceptionnai comme je pu et couru vers eux tout en attachant mon morceau de tissu derrière ma tête. Amiens venait de déposer Emma, inconsciente, au sol et essayai de la ranimer.

Je me mis devant eux et commençai à repousser les flammes comme je pu, dans l'urgence j'avais réussi à faire un des exercices les plus compliqué dont ma professeure m'avait juste parlé et avec un élément que je ne maitrise pas. Mais c'était trop dur, les flammes avançaient de plus en plus, j'avais besoin d'aide, il fallait qu'Amiens m'aide. Après tout il était lui aussi un élémentaire normalement, il pouvait donc en faire autant. Tout en continuant de retenir le feu je lui criai :

- Amiens il faut que tu m'aides et je sais que tu peux le faire !

- Mais qu'est-ce que tu racontes, dit-il en se relevant.

- Tais-toi, ne réfléchit plus et écoutes moi bien, dis-je. Concentre-toi sur le feu et imagine-toi le repousser, comme si tu poussais sur un mur ou si tu poussais une voiture.

Je lui jetai un rapide coup d'œil et vis qu'il me regardait comme si j'étais complétement folle. Je continuai donc :

- Je ne peux pas tout t'expliquer maintenant mais tu peux le faire ! Pense à Emma, il faut qu'on la sauve.

Il n'avait l'air de ne rien comprendre à ce que je racontais alors j'en déduis qu'il ne savait pas ce qu'il était et qu'il n'avait donc jamais rien tenté. Je lui expliquais donc le plus vite possible tout ce qu'il avait besoin de savoir pour repousser le feu en lui répétant qu'il pouvait le faire. J'espérais que tonton Dada ne s'était pas trompé sur son compte sinon on était foutu.

- Maintenant fais les mêmes gestes que moi !

Je remis mes mains vers l'avant, les deux paumes vers le feu et poussai de toutes mes forces comme je le faisait depuis que j'étais arrivé. Je risquai un petit regard sur Amiens et vit qu'il y arrivait presque aussi bien que moi. Il lui avait fallu du temps pour comprendre mais il y était parvenu. Mais le feu gagnait en ampleur et le cercle où nous nous trouvions se restreignait. Amiens commençait à suffoquer à cause de toute la fumée inhalée. Dans un élan de lucidité je pris la main d'Amiens et nous continuâmes à pousser à une main. Je ne savais pas comment j'avais eu cette idée mais je sentis tout de suite que mes forces revenaient et que le feu s'éloignait. Amiens du le sentir aussi car il ne toussait plus et serrait ma main fort pour ne pas la lâcher, comme si c'était sa bouée de sauvetage. Bientôt il n'y eu plus de flammes dans la pièce. Je lâchai alors la main d'Amiens pour aller voir Emma. Je sentis tout de suite mes forces retombées, j'avais énormément mal aux bras et je ne tenais presque plus sur mes jambes. Amiens me suivit en titubant avant de s'écrouler à côtés d'Emma. Alors qu j'allais moi aussi tourner de l'œil je vis de grandes ailes rouges et deux autres blanches puis une douce voix dire :

- Ne t'inquiète pas, on est là, dors tranquille. 

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