Rendez-vous

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Quelque jour plus tard, la réponse arriva apporté par Jules, l'aigle de Pedro. Je lui détachai la lettre et la lu à mes compagnons.

Dans deux jours dans la clairière du loup qui hurle. Seule. A

C'était tout. Il n'y avait rien de plus. Au moins cela avait le mérite d'être très clair, trop clair peut être. Tout le monde rouspéta sur le fait qu'elle devait être seule, suspectant un coup foireux de la part du jeune homme. Moi je pensais surtout qu'il avait envie d'être juste avec elle, après tout on n'avait pas lu sa lettre peut-être qu'elle avait mis des choses incitant à cela. Bien sûr j'étais un peu déçus qu'il n'est pas pensé à moins mais nos rapports n'étaient pas amicaux alors cela ne m'étonnait pas. Tout le monde décida que nous irions nous cacher dans les arbres aux alentours de la clairière pour ne pas la laisser seule si jamais il faisait quelque chose d'imprévu comme la ramener au château. Bien sûr ça déplût beaucoup à Emma qui avait presque complètement confiance en lui. Mais nous étions cinq contre une, elle n'avait donc plus le choix. Nous décidâmes de tout de suite aller sur le terrain pour être là quand il arriverait.

Deux jours plus tard, nous étions chacun montés dans un arbre pendant qu'Emma attendait dans la clairière. Un galop de cheval se fit entendre, puis Amien apparut dans la clairière. Il avait l'air d'un héros sur son cheval blanc et les cheveux au vent. Il sauta de son cheval avec un grand sourire, content que ma meilleure amie vienne lui parler. Il attacha son cheval à un arbre, celui de Pedro je crois, et alla vers elle. Elle rougit un peu et lui sourit doucement avant de reprendre son sérieux et de dire :

- Alors, que veux-tu ? Ta lettre n'était pas très claire et je n'ai pas compris pourquoi tu voulais me voir.

- Nous avons besoin de ton aide, dit-elle, si tu l'acceptes. Avant de continuer j'ai juste une question. Pourquoi restes-tu avec Delamorkitu ? que t'a-t-il donné en échange ?

- Ça fait deux questions, dit-il avec un sourire timide flottant sur les lèvres. Je reste parce-que je n'ai pas le choix, c'est mon père et ma mère es morte quelque jour après ma naissance.

En entendant cela je failli tomber de mon arbre et la branche bougea fortement. Amien le remarqua et fronça les sourcils.

- Pourquoi l'arbre bouge tout seul ? Il n'y a pas tant de vent que ça pourtant.

- Ce doit être un animal, dit alors Emma qui avait l'air un peu paniquée.

- Je vais voir ça tout de suite.

- Att...

Mais avant qu'elle ne puisse finir de parler il agita les mains et du vent s'en échappa par rafales pour aller faire bouger mon arbre de plus en plus fort. Je me cramponnai du mieux que je pouvais mais je sentais mes mains glissées. Bientôt je ne tenais la branche que d'une main et, ne pouvant plus tenir, je lâchai tout et tombai sur les fesses par terre. Je le relevai pour voir le visage étonné d'Amiens et celle apeurée d'Emma.

- Que-ce que tu fiche ici toi ? a-t-il grogné.

- Bah, je vous chaperonne, ai-je répondu en me relevant en massant mes fesses qui me faisaient souffrir.

- Je t'avais demandé d'être seule, dit-il en se tournant vers Emma une mine mi en colère mi déçu.

- Et t'a vraiment cru que j'allais t'obéir, dis-je pour essayer de sauver mon amie de la situation qui était tout sauf sa faute. Emma ne savait même pas que j'étais là.

- STOP, cria Emma en se mettant entre nous. Arrêtez ça tout de suite. Et Solène arrête d'essayer de me préserver ou je ne sais pas quoi, je ne veux pas lui mentir.

- Je m'en vais, dit Amien, les yeux lançant des éclairs.

- Non attend, s'exclama Emma en lui prenant la main. Il faut que tu nous comprennes, tu aurais très bien pu venir avec une armée pour me refaire prisonnière.

- Tu n'as pas confiance en moi, murmura-t-il en lâchant doucement sa main.

- Je ne te connais pas assez, dit mon amie sur le même ton ne me permettant presque pas d'entendre ce qu'ils se disaient.

- Vous n'avez pas besoin de moi pour vous trahir, il y a déjà un traitre dans vos rangs.

Après avoir dit cela, il regarda Emma tendrement avec une pointe de déception dans le regard. Puis il me fit un salut de la main ainsi qu'à ma meilleure amie avant de repartir au grand galop sur son cheval blanc. Pedro sauta alors de son arbre et s'exclama :

- Il n'est même pas resté pour l'apéro !


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