Chapitre 2

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- Gustave ! Gustave, réveille- toi !!! Oh, Gustave, tu m'as fait une de ses peurs !

- Hein, quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?! Aïe, ma tête... Aïe !

Qu'est-ce qu'il se passe ?!  Je me rappelle avoir été en train de parler à Ezra, et voilà que je me retrouve chez moi...  avec un horrible mal de crâne.

- Oh Gustave, que s'est-il passé ? Pourquoi tu ne m'as pas prévenu avant de descendre ?

Maman est vraiment inquiète pour moi. Je m'empresse de lui répondre :

- Désolé, maman. Je n'arrivais pas à dormir, donc je suis descendu voir le nouveau qui faisait du bruit. Ça fait une semaine, maman, une semaine que, tous les soirs, il y a des explosions en bas !

Elle me regarde un long moment et finit par dire :

- Tu as bien fait, Gustave. De toutes façons, chaque jour, ton teint devenait de plus en plus cadavérique...

Pff, il fallait qu'elle me le rappelle.

- Bon, trêve de bavardage ! C'est sept heures, tu devrais te préparer. C'est la rentrée en plus, tu ne voudrais pas arriver en retard !

Mince alors ! Déjà ! Je file dans la salle de bain me préparer et m'arrête un instant devant le miroir. Maman a raison, je suis vraiment horrible. Est-ce que les filles vont encore m'apprécier...?

Quelques (longues) minutes plus tard, je suis prêt, et je descends pour aller au collège.

Et en passant, je m'arrête devant l'appart d'Ezra.

- Salut, mec, c'est Gus, je lui crie à travers la porte.

Après quelques secondes, il m'ouvre, torse nu et les cheveux ébouriffés.

- Qu'est-ce que tu veux...? me demande t-il, à moitié endormi.

J'ouvre grand les yeux, surpris.

- Mec, tu vas être en retard...

- A cause de toi.

Il me ferme la porte au nez et, cinq minutes après,  je choisis de frapper à nouveau à la porte.

Pas de réponse. Je retente.

Dix minutes plus tard, de peur d'arriver en retard au lycée, je décide de partir. Je tourne le dos lorsque j'entends la porte s'ouvrir.

Ezra écarquille les yeux.

- Oui, je t'ai attendu.

Je l'examine de la tête aux pieds. Décidément, il est vraiment canon.

La question qui me brulait les lèvres hier me revient en tête.

- Ezra ?

- Oui ?

- Est-ce que...

- Attends, me coupe t-il. On discutera sur le chemin.

Il se retourne pour prendre son sac, et on se met en route pour l'école.

- Alors, j'ai plusieurs questions, je lui confie.

- Vas-y, soupire t-il.

Je réfléchis à la première question que je vais poser, me racle la gorge et demande :

- D'où tu viens ?

Il s'arrête brièvement, et me fait un sourire triste.

- Euh... Eh bien, je viens de Suède.

- Ah bon ?! Et comment tu sais parler français ?

- J'ai appris à l'école. Beaucoup.

Il m'impressionne vraiment...

- Et... pourquoi tu es venu ici ? Sans tes parents ? je le questionne.

Il pousse un long soupir.

- Pff... Je... Je ne suis pas prêt à en parler.

C'est l'heure de sortir le grand jeu...!

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas confiance, lâche t-il. En toi.

Je prends une expression choquée.

- En moooooiiii ? Tu n'as pas confiance ???!

- Oui, répond t-il sèchement.

Bon, passons à une autre question.

- Tu connais quelqu'un dans le coin ? je lui demande.

- Bah à part toi nan.

- Ha ! Raison de plus pour te confier à moi !

Allez un point pour moi. Question suivante.

- C'était qui la fille sur le tableau ?

Son teint vire directement au rouge et il me tourne le dos. Yes, encore un point sensible.

- Mince, on va arriver en retard ! me lance t-il en pressant le pas.

- Mec... on est en avance... Dis plutôt que tu veux éviter le sujet.

- Pff... S'il te plait mec.

Je cède, mais il n'en a pas fini de moi...

- Toi aussi tu es un séducteur ?

C'était la question que je voulais lui poser. Quand je l'ai vu, j'ai su que c'était un charmeur né, avec son air mystérieux, et ses yeux bleus glaçants.

- Ouais.

- Tu me dépasseras jamais. J'ai 117 filles à mon actif.

- Je suis sûr que tu te les es déjà toutes faites, sourie t-il.

- Ouais !

On se marre tous les deux un instant, en arrivant devant le lycée, et une autre question me traverse l'esprit :

- C'est quoi ton plus grand rêve ?

Son sourire s'efface et il prend un air songeur.

- C'est d'avoir un meilleur ami, me confie t-il, en me faisant sentir à quel point il en avait besoin.

C'est alors que je comprends que jamais je pourrai l'être. Mais je m'empresse de chasser cette pensée noire de ma tête.

Un jeune voisin maladroit...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant