Chapitre 1

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Nan mais c'est pas possible !!! Il est minuit et je n'ai toujours pas fermé l'œil, à cause de ce maudit bruit au rez-de-chaussée ! Et après maman va me sermonner une fois de plus "Gustave ! Ton teint est affreux !". Pff... Et en plus demain c'est la rentrée...

Furieux, et les yeux à moitié fermés, j'enfile un pull et je descends voir ce qu'il se passe.

- Hé ho ! je hurle en toquant à la porte. Il y en a qui dorment ici !

Au bout d'une dizaine de secondes, la porte s'ouvre.

Et une seule question me traverse l'esprit quand je le vois.

- Euh, à quel lycée tu vas ?

- Celui à côté de l'immeuble, me répond-il de sa voix grave.

Et là, mon cœur sombre dans ma poitrine. Avec sa tête, il va...

- Qu'est-ce que tu veux ? me demande t-il sèchement.

- Je voudrais que tu arrêtes ce vacarme. Ça fait trois jours que je fais des nuits blanches à cause de toi ! C'est comme ça que tu passes tes nuits, toi ? En faisant exploser ton appartement ?

- Ça te dérange ?

Apparemment, le fait que je vienne l'interrompre dans son travail ne le gêne pas du tout. Il devait être habitué à ce qu'on vienne se plaindre à sa porte du bruit qu'il fait. Sauf que moi, je ne me laisserai pas faire ! Je veux dormir, zut alors !!!

- Je pense que ça ne dérange pas que moi, je lui assure. N'as-tu pas reçu d'autres plaintes comme la mienne ?!

Le mec étrange me regarde longuement, et finit par dire :

- Tu es venu me déranger pour ça ?

- Te déranger ?

Décidément, il m'intrigue de plus en plus ce mec.

- Oui. Tu me déranges.

Malgré son regard insistant, je ne bouge pas d'un pouce, curieux d'en savoir plus sur lui.

- Mais que tu es lourd, mec... Tu me déranges ! Tu ne comprends pas le français courant ? Tu me perturbes, tu me troubles, tu m'embarrasses, tu me gênes, tu me dé-ran-ges.

- Comment tu t'appelles ?

J'ai décidé de lui poser quelques questions. Il m'a l'air vraiment mystérieux...

- Pff... tu m'énerves ! me crie t-il. Je n'ai pas besoin d'un interrogatoire à minuit ! Et j'ai du travail, donc laisse-moi. Please.

Il croit vraiment que je vais partir ?

- Comment tu t'appelles ? j'insiste.

- Mais... Pff, Ezra. Tu veux bien me laisser maintenant ? me supplie t-il.

- Quel joli prénom, Ezra, je le complimente.

Je remarque que son regard s'est adouci. On dirait même qu'il a des étoiles dans les yeux. Mais vite, il se reprend :

- Mais tu veux bien partir ?!

- Moi c'est Gus, lui dis-je. Tu veux pas qu'on parle ?

Je parais ouvert, mais en réalité, il n'y a qu'une seule question qui trotte dans ma tête. Et depuis que je l'ai vu.

- Va-t'en !!! me hurle t-il à la figure.

Mais je ne bouge pas.

- Mais pitié, je veux travailler... me supplie t-il.

- Laisse-moi au moins rentrer !

C'est vrai quoi, depuis que je lui parle, il me bouche l'entrée de son appartement !

- Nan ! Dégage !!! braille t-il, le rouge au joue.

Mais voilà qu'emporté par sa colère, il écarte les bras et me laisse voir quelque chose qui m'a choqué dans son appartement.

Un cadre, avec une photo d'une fille à moitié à poil !!!

- Oh non non non non non ! Je ne partirai pas avant que tu m'aies expliqué ça !!!

Il se retourne pour voir ce que je pointe du doigt, et son expression se durcit direct.

- Jamais. Tu m'entends ?! JAMAIS !!!

Il marmonne des paroles que je ne comprends pas, pointe les doigts vers moi, et je me rappelle de la dernière chose qu'il a dite avant de sombrer dans l'inconscience :

- Zut ! j'ai encore raté...

Un jeune voisin maladroit...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant