Green Dress

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⬆Musique⬆

Couché sur un parterre de rose, dans cette chambre rouge, je l'attend.
Elle n'était qu'à un fil de moi.
Son collant filé, filant à travers la pénombre.
Se faufilant à travers la foule disparue.
Je l'a tenait du bout de mes doigts.
Mais...Elle les lâcha.
Par peur.
Par doute.
Ses sentiments devenus le reflet d'elle-même.
Dépourvue de sens.
Sensation étrange.
Black-out.
Abandonné dans l'océan bleu de ses yeux.
Balbutiant des mots incompréhensibles à son égard.
Sa jolie robe verte virevoltante dans la douce brise du matin.
Ses plus sombres secrets enfermés à double tour au fond de son cœur.
Prison d'argent oxydé par ses regrets.
Elle courait à travers les champs de blés, se fondant si bien dans ce paysage doré.
Esprit libre.
Elle rêvait d'être actrice.
Déjà figurante de sa propre vie.
L'écoutant parler, je me perdis dans ses dires.
Tel un fou enrôlé dans la folie de ses pensées.
À ses côtés, la photo semblait si belle...
Elle, pétillante de douleur.
Cadre parfaitement im-parfait.
Sa robe verte de nature si jolie, à présent déchirée.
Ses yeux redessinés d'un contour si noir...
Les pigments rouges de ses lèvres maintenant desséchées.
Elle m'attendait.
Me tendant la main.
Mais...
Je ne la pris pas.
Par peur.
Par cœur je connaissais cette scène.
Erreur.
Manque flagrant de courage.
Présence intrusive d'échec.
Et les maths du désir me firent déposés un genou au sol.
Puis deux.
Puis à présent devant elle, plus bas que terre.
Armistice de l'attraction de nos deux corps.
Son doux visage maintenant posé sur un autre de ses combattants.
Tombés sous ses charmes.
Charmés de son sourire.
Et moi, désarmé de toute lucidité en sa présence.
Raté est son train.
Billet pris mais dont le détenteur est resté sur le quai.
Parmis tous ces nombreux voyageurs anonymes qui attendent pour la quérir.
Le contrôleur du nom de "destin" ne me laissant pas entrer.
Rature de plus sur une histoire écrite à l'indélébile.
Amertume d'un vent si froid...
Regret de chaque moment passé à ses côtés.
Tout près d'elle.
Doigts inconsciemment entremêlés. Entrecoupés de tempêtes.
Entrelacés dans cette salle aux fauteuils rouges.
Rouge comme la couleur de ses joues.
Rouge comme la pièce où tout se qui me reste d'elle est entreposé.
Entassé comme de vieux cartons de déménagement prenant la poussière d'un passé si lointain.
Je la regarde.
Elle se tient debout dans le noir.
Une valise à la main.
Sa putain de robe verte toujours aussi sayante sur ses courbes voluptueuses.
Une larme coule.
Puis deux.
Accompagné d'un adieu entrecoupé par les tiraillements de sa gorge trop sèche.
Elle part.
Loin d'un avenir qui ne nous était pas destiné.
Loin de se fil rouge qui a déteint au fil du temps...
Loin.
Très loin.

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