Épilogue

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Jamais je n'aurais cru que d'avoir créer un univers entier, des êtres vivants, des bêtes de toute sorte, m'auraient créés un goût amer à la bouche. Je regrettais presque les jours passés sous leur forme, camoufler parmi eux, tentant de comprendre leurs interactions, leurs émotions...


Comment ai-je pu être aussi aveuglé par ce qui se passait dans mon propre univers, lequel j'avais créé à mon image : parfait. Du moins, parfait est peut-être un mot un peu trop subjectif depuis les derniers millénaires... C'est ce que je croyais que mes actes avaient causé à ma création, mais j'avais tort. Jamais je n'aurais pensé que le cœur d'Astaroth était revenu aussi noir que l'ébène, même après tous ces millénaires passés...


Un homme, un Ange, que j'avais façonné, pourtant, avec beaucoup de potentiel et de bonnes qualités. Seulement, jamais je n'aurais prédit qu'il était aussi assoiffé de pouvoir et d'autorité... De royauté. Tout ce que je souhaitais, c'est qu'il fasse un formidable bras droit aux Reines du Royaume, afin de les aider à gouverner... Mais ses idées se faisaient plus tyranniques et les ténèbres et l'envie de ne plus être celui qui passe le second, celui qui veut être reconnu de tous et chacun, de ses semblables, du peuple... C'est ce qui a changé drastiquement cet homme. Un être que je considérais presque comme mon ami, mon meilleur ami, même. Je sais, c'est sordide venant du Créateur lui-même, mais... J'appréciais ce genre d'interaction. Il y a une autre forme d'interaction à laquelle j'aimais et adorais arborer.


Je tente depuis de nombreuses lunes d'échapper à l'horrible tragédie qui s'était produite cette journée-là, mais on dirait que le passé ne fait que me hanter et me rattraper au fur et à mesure que les cycles s'allongent. Évangéline... Ma tendre Évangéline. Tu es partie trop tôt, par les mains de ton propre frère. Je m'ennuyais d'elle. J'étais remonté, parti, peut-être trop rapidement. J'aurais dû profiter davantage de sa présence, de nos moments passés ensemble... De nos échanges de nos passions et de nos démonstrations de notre amour. Un amour avec un grand A. Je crois que ce que je regrette le plus de ma relation avec Évangéline, c'est que je n'étais pas là physiquement pour elle, plutôt spirituellement, lorsqu'elle donna naissance à notre petite princesse adorée.


Cassandra... Ah, ma pauvre petite fille, mon pauvre enfant. Je t'ai vu grandir de loin. Une parfaite déesse consciente de son plein potentiel. Une jeune fille rayonnante de vie et d'ambitions, voulant faire le bien autour d'elle. Curieuse... Rejetée par sa propre nation, par ses semblables... Tout ça à cause de son frère, de ton oncle. Comment a-t-il osé te ridiculiser ainsi devant toute l'assemblée ? Comment s'est-il moqué de la future reine qui allait apporter paix et béatitude aux trois nations ? Tu ne méritais pas de vivre ainsi, de finir tes jours comme tu les as vécus. En t'arrachant une aile, il a arraché une partie de ta personnalité, de qui tu étais réellement... Et j'ai vu, et j'ai senti cette haine rageante, constante, contrôlante, dans tout ton être. La vie est injuste, tu l'auras vite compris, même si je tentais de vous la rendre la plus parfaite et paisible possible.


Mais... Je me rends compte que tu n'es pas réellement morte, si ? Pourquoi est-ce que ton aura continue de persister ? J'ai vu ta mort... J'ai aussi vu ta conversion. Être un Ange ne te plaisait donc plus ? Est-ce que tu essayais malgré toi de t'échapper de ta véritable destinée ? Qu'avaient les Démons plus que les Anges ? C'était peut-être ce Roi, le fils de Dantalion, qui t'influençait ainsi sur ton rôle, sur ta manière de pensée... Mais tu restais la même, malgré tout. J'aurais tant voulu te le demander en face, avoir des conversations philosophiques, tenter de te comprendre, de comprendre tes choix, tes actions... Seulement, la vie n'était pas ainsi faite.


Dans ce monde que j'ai créé, ton absence se fait remarquer. Depuis ta mort, et pas simplement la tienne, et depuis ta transgression vers un parallèle différent d'ici... On dirait que tu as suivi quelqu'un, ou peut-être quelque chose, je ne saurais dire. Mais en prenant un peu de recul sur les situations et les guerres passées durant les millénaires et les siècles qui se sont passés, j'ai remarqué que la plupart des morts se métamorphosaient en une nouvelle forme dans cet univers. Oui... Je remarque que de nombreux gens, lesquels tu côtoyais fréquemment, sont partis de ce monde, eux aussi.


J'ai décidé de suivre mon instinct, lequel je croyais inexistant, puisque je ne me considère pas comme un être vivant, j'ai réussi à retracer votre signature magique et j'ai fini par vous retrouver. Tous. Oui. Tous.


Seulement, mon heure n'était pas arrivée. Non. J'allais plutôt laisser passer les choses, être le visiteur de ces lieux, observer... Jusqu'à ce que j'en aie assez et que je passe à l'action. J'étais l'auteur dans l'autre univers, mais me voici le spectateur. Mais me voici peut-être spectateur depuis trop longtemps... Je crois qu'il est temps que j'ajoute mon grain de sel... Que je retrouve ma fille, Cassandra. Oui, je sais que tu es là. Et tu n'es pas seule. Oh, non. Tu n'es pas seule.


À suivre...

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Meet the Dark side (Markiplier/Darkiplier) (Tome 3) (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant