CHAPITRE 14

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— « Sous le vent qui chante à travers mes ailes, dans les cieux par lequel tu m'appelles, dans le feu qui brule dans tes prunelles nouvelles, sous l'eau enveloppant nos cœurs éternels, commençons notre symphonie. Apportons quelque chose de si grand qui puisse secouer le monde. Car c'est notre vie infinie. Et elle tremblera à travers nos ondes, » chantonna Salem.

— Que chantes-tu ? demanda Abyss avec un sourire, en tendant un bras afin de prendre une de ses mèches entre ses doigts. Tu as une belle voix. Même si je le savais déjà, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Salem ne put s'empêcher de rougir.

— Je ne sais pas. Je l'ai entendu.

— À travers ton démon ? s'enquit-il, la tête penchée.

Salem acquiesça.

— C'était une fille qui l'a chanté.

— Hmm.

Abyss continua de jouer avec ses cheveux tandis que Salem, allongée sur le lit, fixait le plafond. La fille, Dior, avait disparu en un clin d'œil. Elle les avait demandé de la suivre mais lorsqu'ils avaient tourné la tête, elle avait disparu. Puisque le jour s'était levé, Salem et Abyss s'étaient arrêtés dans un motel. Ils se trouvaient encore à New York et il fallait dire qu'ils n'avaient pas beaucoup avancé. Mais depuis qu'ils avaient rencontré Dior, son démon s'était un peu calmé.

Sans même s'en rendre compte, Salem s'était remise à chantonner. Lorsqu'elle le faisait, son démon ronronnait et un sentiment de bien-être l'envahissait. Elle voyait également des choses qu'elle n'arrivait pas à comprendre comme des yeux argentés qui brillaient dans une épaisse brume.

Ses paupières s'alourdirent et Salem ne se rendit même pas compte qu'elle s'était assoupie. Au début, ça avait été assez difficile de dormir la journée et vivre la nuit. Mais elle était assez vite adaptée à sa nouvelle vie. Et puis, il fallait dire qu'ils dormaient rarement avec Abyss.

Ce fut la sonnerie d'un téléphone qui la réveilla en sursaut. Abyss insulta ledit téléphone en le fusillant du regard. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'il était venu s'allonger à côté d'elle. Lorsqu'il s'assit, sa chaleur lui manqua aussitôt.

— Qu'y a-t-il ?

Salem n'entendit pas la réponse mais les yeux de son compagnon s'élargirent avant qu'il ne saute hors du lit pour se ruer vers la fenêtre dont les rideaux avaient été tirés. Il faisait encore jour et ils n'avaient pas du dormir longtemps. Pourtant, aucun rayon ne filtrait à travers les rideaux. À vrai dire, il n'y avait aucune lumière.

Elle eut la raison à sa question lorsqu'Abyss ouvrit le rideau. Son cœur manqua un battement tandis qu'un frisson de terreur remonta le long de son échine. Inconsciemment, elle prit la main de son compagnon.

— C'est le Wyrd ? s'entendit-elle demander.

— Il semblerait.

Ce ne fut pas Abyss qui avait répondu mais Zevran à travers le téléphone. Abyss avait dû le mettre sur haut-parleur.

Salem prit le téléphone des mains d'Abyss et vérifia l'heure. Il n'était qu'une heure de l'après-midi mais le ciel était d'un noir d'encre. Mais le plus choquant ne fut pas l'absence d'étoile mais plutôt la présence de la lune. Grosse et large, elle avait pris la teinte écarlate du sang. On avait l'impression elle l'allait les engloutir à tout moment.

— Abyss ?

Il était étrangement silencieux.

Lorsqu'elle leva les yeux vers lui, elle se rendit compte qu'il fixait la lune, comme possédé. Elle serra sa main.

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 3 : Le Guerrier Ardent (À corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant