LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 3 : Le Guerrier Ardent (À corriger)

CHAPITRE 13

Depuis qu'ils étaient remontés, un silence de mort les avait accueilli. Mais Pyrrhus n'avait pas la tête à s'y préoccuper. Il n'arrivait pas à chasser l'image de sa sœur, debout sur la rive du Lac Ontario. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait finalement vu sa sœur. Elle devait probablement avoir plus de dix-huit ans maintenant. Pourtant, son cœur s'était serré lorsqu'il avait vu à quel point elle avait minuscule, à quel point elle était maigre. Elle avait semblé si frêle, si fragile, sa petite sœur.

Vu que sa race était en déclin, son père avait dû faire certain choix. Les femelles de sa fractions étaient assez dominantes et n'avaient pas voulu donner naissance à un enfant d'une autre race. Alors son père avait été forcé de se tourner vers une humaine. C'était si facile de coucher avec une humaine, il ne suffisait qu'à avoir une belle gueule et le tour était joué. Bien sûr, ça ne marchait pas à tous les coups. Mais lorsqu'on allait en boîte de nuit, la plupart du temps, c'était ce qu'une femme cherchait, un coup d'un soir.

Le problème était que son père n'avait pas pensé que la femme était une personne à problème qui avait les moyens de disparaître si nécessaire. Et cette femme était intelligente. Elle avait réussi à disparaitre des radars de son père sans qu'il ne sache comment. Et il était un puissant démon. Mais il n'était pas tout puissant non plus, il y avait des choses dont il ne pouvait pas contrôler. Et à cause de ça, ils avaient passé des années à chercher l'enfant que cette femme avait emmené.

Par chance, quelques mois plus tôt, son père avait fait un rêve. Il avait vu une jeune fille qui possédait les caractéristiques de sa race, des cheveux blonds presque blancs. Son sang avait appelé le sien. Mais retrouver un être dont ils n'avaient jamais été en contact avant était plus difficile qu'il n'y paraissait.

Oui, il n'avait pas dit aux Djinns que sa sœur était à moitié humaine pour la simple raison que cela ne les concernait pas. Mais même si elle était à moitié humaine, sa sœur n'était pas censée entamée sa Muë car cette phase avait été créée par Morrigan afin de savoir qui méritait l'immortalité et qui n'en était pas digne. Cette phase n'arrivait qu'aux démons de la fraction de la Déesse de la guerre.

Pyrrhus avait bien compris que cette année, les choses seraient différentes. Et ce n'était pas simplement parce que le Wyrd avait lieu. Cependant, il n'avait pas compris que sa sœur serait également concernée. Mais ce qui le dérangeait le plus, c'était que sa sœur n'avait aucun moyen de savoir où se trouvait sa Cité. Alors comment avait-elle fait pour connaître l'un des nombreux passage ?

Quelque chose n'allait pas dans cette histoire.

Peut-être aurait-il dû demandé à son père plus d'information à propos de sa sœur. Mais sur le moment, cela lui avait semblé insignifiant, seule la pensée de retrouver Pyralis, ou Noor comme elle se faisait appelée, importait plus que tout pour lui et sa famille. Pour sa race également.

— Allons-nous repasser par là où on est entré ? demanda Bellflower.

— Franchement, j'ai envie de défoncer les portes d'entrées simplement pour emmerder Titania, déclara Rex.

Pyrrhus lui lança un regard. Les Djinns avaient une étrange façon de s'amuser. À croire qu'emmerdait le monde était une sorte de hobby. Ils ne connaissaient donc pas la discrétion ? Franchement, si Pyrrhus devait les côtoyer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il se serait probablement suicidé tellement ils étaient « too much » comme le disaient les américains.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, dit Eos. Détruit le Palais de Diamant reviendrait à énerver Morrigan. Tu sais à quel point elle aime ce Palais.

Pyrrhus comprenait pourquoi. Ce Palais était très beau mais ne possédait pas d'âme, ce qui était dommage. Cela le rendait fade.

— Où elle est, de toute façon, Titania ? grommela Grincheux.