7. Enfants d'Ungoliant

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« Idiot de nain. Idiot. de. nain. »

ce furent les principales pensées de Scyell tandis que la nuit tombait. Bonne nouvelle : il n'y avait plus de quelconque toiles d'araignées géantes sur les arbres qui l'entourait.

Elle avait beau n'avoir côtoyé ces nains que deux jours, dont un passé chez elle, l'elfe n'arrivait pas à passer aussi facilement à autre chose, du moins comparé à tout ce qu'elle avait dû abandonner.
Maintenant elle se retrouvait dans une forêt où elle était bannie, seule et sans moyen de se réchauffer en vue de la nuit glaciale qui arrivait. Son corps d'Elfe n'était plus aussi affûté qu'antan. Elle se sentait prête à imploser, en permanence sur le qui-vive et en train de marcher sur des œufs.

Faire un feu semblait être une bonne idée, mais trop de créatures pourraient la repérer. Dormir n'était pas non plus une option.
Bon..
Après tout une nuit blanche n'avait jamais tué personne ?
Scyell ne savait pas quoi faire de toute manière. Elle avait simplement la certitude qu'elle devait sortir de ces bois, d'une manière ou d'une autre.

L'elfe décida donc de marcher durant cette nuit fraîche, ayant une excellente vision dans l'obscurité, ça ne serait pas un problème.

Scyell croisa bien une ou deux araignées géantes, mais rien que son épée ne put achever. Le temps passa , les kilomètres défilèrent et ses provisions diminuaient. Voilà presque un jour qu'elle était dans cette maudite forêt. Le soleil avait fini par se lever, éclairant faiblement les bois. Pas de chants d'oiseaux, de petits rongeurs ou même d'insectes. C'est comme si la Forêt avait perdu toute vie.

Scyell aperçut un arbre presque mort et posa sa main dessus en récitant une incantation elfique. Cela eut pour effet pour lui redonner vie, mais faiblement. L'atmosphère y était toxique pour ces arbres. Elle repartit avec une pointe de tristesse.

L'elfe continuait de marcher inlassablement quand elle entendu un petit bruit de clapotis qui lui était familier.
De l'eau ! Probablement une petite rivière. Scyell s'élança discrètement vers le clapotis, à la fois contente de trouver un point de repère et soucieuse. Impossible de ne pas l'être dans ce lieu! Elle prenait soin d'effacer ses traces au cas où..au cas où tout simplement.

À première vue il n'y avait rien. Juste des arbres noircis, des racines géantes, l'obscurité caractéristique et une rivière qui murmurait doucement.
Pourtant quelque chose n'allait pas.

Elle se sentait observée.

Bien que Scyell eut du mal à l'admettre, l'adrénaline du danger commença à parcourir ses veine, chose qu'elle n'avait plus ressenti depuis un bon nombre d'années.
Quand tout à coup un cri rauque familier la fit sursauter !

« UNGOL! » (Araignée!)
s'écria l'elfe qui tirait la grimace, en dégainant son arc par réflexe. Tss..elle n'aimait pas s'en servir, mais elle n'avait pas bien le choix.

En effet, une araignée géante était descendue d'un arbre de la rive d'en face. Elle planta ses pattes monstrueuses au bord de la rive, puis poussa un autre cri déchirant.
Étrangement la bête ne sauta pas sur la rive où se tenait sa proie. Elle se contenta de..reculer?
Assez inhabituel pour un enfant d'Ungoliant.

Puis tout à coup, l'ouïe de Scyell fut attirée par un léger craquement a sa gauche.
Soucieuse de se garder en vie, elle escalada l'arbre le plus proche d'elle pour mieux observer.

Soudain, un petit groupe d'elfe émergea en dessous d'elle.
Scyell jura silencieusement, elle aurait largement préféré tomber sur une embuscade d'araignée que sur une troupe de six elfes du Roi des bois. De plus son cri avait dû les alerter.

« Aucune trace mon Seigneur!» annonça en elfique l'un d'entre eux.

Le seigneur en question apparut dans le champs de vision de Scyell, qui manqua une respiration et en tomba presque de sa branche!

Cela faisait un demi millénaire qu'elle n'avait pas aperçu la silhouette qu'elle pourrait reconnaître entre toute.

« Non. Cherchons encore. Ces nains ont clairement évoqué un autre intrus dans nos terres. objecta cet elfe.

- Comment être sur qu'ils ne mentent pas?

- Ils n'auraient aucun intérêt à perdre du temps en nous envoyant chercher dans la Forêt quelqu'un d'inexistant. Leur quête est apparemment pressée.

-Bien Maître L...

Le garde elfe fut interrompu par un hurlement qui fendit l'air : des araignées sautaient par dizaines par dessus la rivière pour encercler la troupe elfique!

Ni une ni deux, ils sortirent tous leurs épées en se mettant tous dos à dos en cercle pour observer leur ennemie.
Les elfes avaient une sorte de grâce inée même lorsqu'ils combattaient.

En un coup d'œil Scyell aperçut que la troupe était mal barrée. Ces elfes semblaient certes puissants et rapides, mais le nombre d'enfants d'Ungoliant finirait par avoir raison d'eux. Comment se faisait-il qu'il y'en ai autant de jours ? Ça paraissait invraisemblable!

Comme elle l'avait prédit, les elfes se retrouvèrent rapidement en mauvaise position. Scyell n'avait pas bien le choix. Soit elle les regardait se faire massacrer. Soit..une petite voix lui chuchotait de laisser faire, par envie de vengeance.
Mais non..contrairement à beaucoup d'entre eux elle avait encore un sens moral!

Ce fut donc pour cela que l'elfe bannie sauta sur l'abdomen d'une des araignées géantes qui allait transpercer le chef de la troupe dans le dos!

Les elfes s'arrêtèrent durant une micro secondes de combattre, sous le choc. Mais la situation les forçaient bien à continuer l'assaut.
Les bruits écœurants d'épées s'enfonçant dans la chair des araignées arracha un grognement à Scyell.

Une roulade. Tchac. Un enfant d'Ungoliant en moins. Scyell se retourna et vis une de ses congénère qui fonça vers elle.
Tchac. Une flèche elfique la transperça. Avec un combattant efficace en plus, la tournure du combat s'inversa, le nombre d'araignées diminuaient considérablement, et aucune perte elfe n'était à déplorer pour l'instant.

Victoire !
Il ne restait plus aucune des créatures malfaisantes dans les parages!

Scyell se mordit un doigt en se préparant mentalement à ce qu'elle allait bien pouvoir dire pour que les elfes la laissent partir en paix, lorsqu'une vive douleur aiguë lui déchira le flan gauche : une de ces araignées de malheur cachée dans un arbre avait bondi vers l'elfe, mandibules sorties. Cette satanée créature lui avait mordue la hanche gauche, bien que ce fut sa dernière action car l'elfe blond mit fin à ses jours d'une flèche.

« Mais c'est pas possible.. » murmura Scyell, en appuyant sur sa plaie. Cette saleté avait réussi à percer son armure, laissant un trou sanguinolent au niveau de son flan gauche.

L'elfe n'était pas vraiment -du tout- habituée à voir du sang, son sang. Elle avait un peu perdu ses réflexes avec le temps..

Il fallut quelques secondes à Scyell pour se rendre compte que les elfes l'encerclait, l'arme à la main. L'un des leur s'avança vers elle, avec une expression semblable à si il avait aperçu un fantôme.

« Legolas. »

Le Hobbit : Cœur d'EreborOù les histoires vivent. Découvrez maintenant