« Lucy, tu pourrais rester un peu plus tard ce soir ? Quelques minutes seulement. On a encore une commande à terminer, me demanda ma patronne en passant la tête par la porte menant en cuisine.
— Bien évidemment. Maman est avec Kin. »
Un magnifique sourire apparut sur les lèvres de mon amie. Au même moment, la sonnette retentit dans le magasin et mon attention se tourna vers le client, tandis que je pouvais entendre Erza me remercier dans mon dos. Je souris ; elle n'avait pas besoin de le faire, j'étais son amie, mais aussi son employée, si je devais rester un petit peu plus tard que d'habitude, je le ferais et ce, sans aucun problème.
Je servis le jeune homme et lui souhaitai une bonne soirée, un éblouissant sourire aux lèvres, avant de pousser un petit soupir une fois qu'il fut parti, ça y était, l'heure de pointe était passée, à partir de maintenant les clients arriveraient au compte-gouttes.
Avec précaution, je redisposai les vitrines de façon à les rendre les plus jolies possibles. C'était la fin de la journée et il ne restait plus grand-chose, ce qui était positif bien évidemment, mais ce n'était pas pour autant que je pouvais me permettre de laisser tout en bazar.
Une fois ma tâche terminée, je passai la porte de la cuisine et interrompis Erza, qui terminait une charlotte aux fraises pour le lendemain. Il ne faisait aucun doute qu'elle était passionnée parce qu'elle faisait, la pâtisserie la faisait vibrer, littéralement.
Alors que je m'apprêtai à lui proposer de commencer la commande, pour prendre de l'avance, la sonnette retentit et je repartis immédiatement derrière le comptoir. Je poussai un petit cri de joie en remarquant qui venaient me rendre visite. Sans attendre, je contournai le gros meuble et ouvris les bras, dans lesquelles ma petite fille ne tarda pas à se loger.
« Salut mon amour, ça va ?
— Oui, il faut que je t'raconte ce que j'ai fait à l'école et ce à quoi on a joué avec mamie » S'exclama la blonde en faisant de grands gestes et en réponse, je la serrai plus fort dans ses bras.
Lorsque ma mère la gardait, il était rare qu'elles viennent toutes les deux faire un tour dans la boulangerie-pâtisserie, mais cela me faisait plaisir et ce, à chaque fois. J'embrassai une dernière fois mon bébé avant de faire une légère accolade à ma mère : que ferais-je donc sans elle ? Layla la couva d'un regard tendre et cela me fit sourire, heureusement que je l'avais encore dans sa vie.
« Pourquoi n'irais-tu pas faire peur à ta tante Erza dans la cuisine ? »
Kin hocha vivement la tête et passa à côté du comptoir en courant avant de pousser avec force la porte de la cuisine. Elle avait encore un long chemin à parcourir avant d'être totalement discrète. Un léger rire s'échappa de ma bouche, avant d'être rapidement rejoint par ma mère.
« Merci d'avoir récupérer Kin après l'école, la remerciai-je en retournant derrière le comptoir et regardant déjà quels desserts, invendus, je pourrais ramener pour ce soir.
— C'est avec plaisir, j'adore cette petite et elle aussi. On y trouve notre compte. »
A nouveau, je souris, sincèrement. Ma mère à laquelle je ressemblais énormément, presque comme deux gouttes d'eau d'ailleurs allait prendre la parole, lorsqu'Erza et Kin réapparurent, interrompant, sans le vouloir la conversation qui allait s'amorcer.
« Madame Heartfilia ! S'exclama la pâtissière en venant prendre ma mère dans ses bras. Comment allez-vous ? »
Erza était la représentation même de la contradiction, comment pouvait-elle encore appeler ma mère par son nom de famille si c'était pour lui faire une étreinte la seconde d'après ? Un mystère. En souriant, les deux femmes se séparèrent et commencèrent à parler entre elles.
J'avais beaucoup de chance, en revenant d'Alvarez après la tragédie, j'avais repris contact avec mes anciens amis avec un naturel effrayant et la rouge m'avait même proposé un travail en tant que vendeuse dans sa pâtisserie. Même si j'avais longuement hésité à l'époque, j'avais bien fait de revenir à Earthland, sans cela, je ne sais pas comment j'aurais pu remonter la pente après ce qui nous était arrivé ; cette longue et diabolique pente.
Kin tira sur mon tablier, me faisant revenir sur terre. Déjà, la petite me demandait dans combien de temps j'allais rentrer à la maison, comment lui expliquer ? Rapidement, je m'accroupis devant ma petite fille de sept ans. Les enfants étaient loin d'être sots et comprenaient bien plus que les adultes voulaient l'entendre, mais je souhaitais simplement la préserver, elle avait vécu assez de choses comme cela.
« Tu vas rentrer avec mamie et j'arriverai dans une heure.
— Avant de repartir ? Devina rapidement Kin, habituée à mon planning chargé.
— Avant de repartir. »
Le regard de ma seule fille se voila et les larmes me montèrent immédiatement aux yeux.
Ma propre mère m'aidait financièrement par-ci, par-là et le fait que je sois revenue dans la demeure familiale me permettait de réduire significativement les dépenses. Cependant, je voulais à tout prix mettre des sous de côté pour Kin. Elle en aura besoin lorsqu'elle voudra aller à l'université.
Alors je travaillais de nuit et en tant que serveuse dans un bar juste à côté de chez nous. Maman m'avait assuré à de nombreuses reprises qu'elle avait elle-même des sous de côté, dont sa retraite, ses économies et celles de papa lorsqu'il nous a quitté, mais j'avais toujours refusé, ne voulant pas abuser de ma mère.
Par ailleurs, son aide, bien que généreuse et agréable blessait constamment mon égo ; j'avais parfois la constante impression de ne pas être à la hauteur et de ne pas remplir mon rôle de mère. J'embrassai le front de Kin et lui intimai silencieusement de rejoindre sa grand-mère, Erza et moi avions encore du travail et une boutique ouverte.
Après un dernier signe de la main, ma mère et ma fille partirent et je ne me retins pas de soupirer. Erza, alertée, se tourna vers moi et m'offrit un magnifique sourire. Elle allait même ouvrir la bouche, mais je tendis le plat de ma main droite dans sa direction ; je refusais.
Erza me faisait la proposition à chaque fois que Layla et Kin venaient ; que je reparte plus tôt chez nous et que je profite ainsi de ma famille. Cependant, je ne pouvais pas accepter, nous avions encore du travail et je ne voulais pas que mon amie me paie pour rentrer plus tôt chez moi. La rouge leva les bras en l'air, se déchargeant en silence de toute responsabilité avant de filer dans la cuisine.
Au même moment, une cliente entra ; c'était une dame aux traits tirés par la vie, je la servis, avant de ranger à nouveau mon étalage. En regardant l'heure, je remarquai que mon deuxième emploi commençait dans deux heures seulement ; la soirée ne faisait que de commencer.
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Fɪʀᴇ (Fan-Fiction)
FanficLucy a perdu son mari il y a deux ans. Élevant avec l'aide de sa mère sa fille âgée de sept ans et jonglant entre deux emplois, elle peine à trouver un équilibre dans sa vie. C'est sans compter sur l'arrivée d'un jeune homme aux cheveux roses qui v...